Quatre petits tours et puis s’en vont, ainsi vont les présentations de ces trublions, qui finalement, n’en sont qu’un, puisque derrière le blaze d’ARCANEBLAZE ne se cache qu’un seul homme, russe, jeune et décidé. Présentations obligent, j’ai le plaisir de vous introduire en tout bien toute horreur le sieur Dmitrii Borodin, qui cette année a décidé de s’ouvrir au monde de la violence via son premier EP Spawn Of Putrefaction. Malgré un baptême évoquant les atrocités made in CARCASS ou SUFFOCATION, Dmitrii ne se vautre pas dans la fange Death comme les cochons floridiens ou les gorets suédois, mais adopte une ligne de conduite Speed/Thrash légèrement assombrie par une attitude blacky qui rend les morceaux encore plus diaboliques. Omniprésent à tous les postes, Dmitrii assure donc l’instrumentation, le chant, l’écriture et la composition, mais aussi l’enregistrement et la production, confiant juste le graphisme de sa pochette à un certain Skaðvaldur. C’est donc bien à un one-man-project auquel nous sommes confrontés, et les dix minutes que dure ce premier EP sont méchamment probantes, dans un style unissant dans un même élan de méchanceté la sauvagerie d’un BATHORY et la joie bestiale de DESTRUCTION. De l’Evil Speed/Thrash dans le sens le moins noble du terme mais de la fluidité, de l’inspiration dans le classicisme et une petite sortie qui aurait fait les beaux jours du fanzine SLAYER, avec une jolie chronique pondue par Metalion à l’époque (AAAAAAAAAAAAAAAARRRGHHHH !!!).
S’il est certain que le concept ARCANEBLAZE ne révolutionnera pas le créneau déjà surchargé de la nostalgie brutale, il en apporte une relecture très fraîche, et témoigne d’une vraie passion pour le genre. Avec des titres ne dépassant pas les trois minutes, et pouvant donc concourir à l’Eurovision des fossoyeurs, Spawn Of Putrefaction joue la carte de l’immédiateté et de la franchise, et nous balance en pleine face une palanquée de rifs traditionnels, remis au goût d’un jour ténébreux et gentiment paillard. Guitariste efficace et chanteur sournois, Dmitrii rend un bel hommage au Speed/Thrash allemand, à son pendant sadique sud-américain (la précision en plus et la démence en moins), mélangeant les deux approches au gré de ses humeurs toujours joyeuses, pour nous offrir une petite parenthèse sympathique dans la production actuelle.
On retrouve donc des effluves de DESTROYER 666 et d’IMPALED NAZARENE en humant ce premier EP, des effluves édulcorées évidemment pour ne pas détruire les naseaux, mais surtout, une énergie incroyable, une passion indéfectible, et un investissement total. Les quatre morceaux combinent avec beaucoup de flair la violence du Thrash et les mélodies du Heavy Metal, ce qui donne parfois lieu à l’élaboration d’hymnes qu’on vomit sous la douche (« Burning Slut » qui rappelle les miraculeux WARFARE et leur sous-traitance de VENOM). Le tempo adopté sur l’entame « Will Of Conjuration » ne déviera pas d’un BPM tout du long de ce moyen-format, mais la sincérité dont fait preuve ce musicien isolé saura convaincre tous les nostalgiques des premières années de débauche, lorsque les groupes du monde entier découvraient l’importance de musiciens comme Quorthon, Tom Warrior, Schmier et Cronos. On aime cette attitude bravache et ce démarquage totalement assumé de DESTRUCTION dans le riff virevoltant de « Will Of Conjuration », ces breaks en saccades qui tombent pile, et ce chant raclé au possible qui sonne comme un appel à la luxure, mais on apprécie par-dessus tout cette minutie dans le métronome et la reconstitution d’un univers que tous les plus de quarante ans n’ont jamais pu oublier.
C’est formel, juste, un peu court, classique, mais ça fait du bien par où ça passe, et ça donne surtout envie de découvrir un premier LP de moins de trente minutes pour garder la spontanéité intacte. Espérons que Dmitrii garde ce cap et ses exigences de qualité au moment d’enregistrer son premier long, qui risque fort de secouer l’underground sur ses fondations. Diabolique, Spawn Of Putrefaction est un plaisir même pas coupable qu’il serait criminel de garder pour soi avant d’aller le confesser au premier prêtre défroqué de l’église de Satan.
Titres de l’album:
01. Will Of Conjuration
02. World Devourer
03. Feat The Flesh
04. Burning Slut
J'ai eu la version CD ressortie sur un label russe. Sympa, énergique. Dommage pour la boîte a rythme et le côté "un peu trop propre"
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15