THE WRING est quelque part le parangon de cette nouvelle génération de groupes néo-progressifs qui font tomber les barrières, et qui mélangent les influences avec un flair indéniable. En deux albums, le groupe a imposé un son, une approche, un métissage, et il est donc tout à fait normal de le voir passer la vitesse supérieure pour ce troisième album, l’un des plus critiques et délicats d’une carrière. Il semblerait pourtant que le guitariste Don Dewulf ait abordé cette transition en toute quiétude, se reposant sur un sens de la composition précis et un line-up prêt à relever tous les défis, ce que le single avant-coureur « Stiletto » prouve de chacune de ses notes.
Spectra, c’est du Hard-Rock, du Jazz, du Metal, du Rock des années 70 et 80, et probablement un tas d’autres trucs, pour un résultat qui offre quelque chose à chaque auditeur. Les performances sont précises et pleines de sens ; les musiciens sont incroyables. Les morceaux sont influencés par le KING CRIMSON des années 70, OPETH, PORCUPINE TREE, et bien sûr, RUSH.
Don Dewulf ne manque donc pas d’enthousiasme en abordant ce troisième longue-durée, qui justement, à contrario de la plupart des efforts progressifs s’arrête sous la barre des quarante minutes, faisant donc preuve d’une indéniable humilité. On retrouve aux côtés du guitariste un quatuor incroyable, composé de Marco Minnemann (batterie), Chandler Mogel (chant), Reggie Hache (basse et claviers) et Isamu McGregor (claviers), venus donner corps à cette vision artistique, et à une approche pour le moins contemporaine d’un Progressif ancré dans les seventies. Dualité temporelle pour un résultat admirable, et un album que même les réfractaires auront du mal à critiquer, tant il est concis, concentré, mélodique, puissant et logique.
THE WRING a donc souhaité élargir son spectre d’influences, pour offrir du plaisir au public le plus vaste. Pour autant, pas question de compromis ou de concession, juste une ouverture sur des mondes différents, pour produire une musique riche, émotionnelle, entre Metal prog et Progressif pur et dur.
On le sait, l’un des travers du genre est son côté tape-à-l’œil et démonstratif, via de longues digressions en solo qui nous ramènent au temps de YES, GENESIS, et autres défenseurs de solfège ardu. Mais ici, c’est le contraire qui se produit. Les titres excèdent à peine les cinq minutes, et sont donc élaborés sur une base Rock sur laquelle viennent se greffer des performances individuelles et progressives fabuleuses.
Ecoutez par exemple le magnifique « The Wolf ». Instrumental noble, truffé d’idées mélodiques et rythmiques, et qui prouve que THE WRING est tout sauf une association d’ego fragiles qui ont constamment besoin d’être rassurés. Le rythme précis mais modulable, cette guitare volubile et agressive, cette patine Metal qui densifie une volonté Rock, et un résumé couvrant des décennies pour parvenir à une synthèse parfaite d’une certaine vision d’un progressif humble, mais précieux. Même constat pour « Tin Man », qui semble se faire l’écho d’années 70 légendaires, alors que le style était au sommet de son art.
Entre tradition et modernité, Spectra ne choisit pas, et nous offre de véritables chansons, et pas de simples démonstrations pompeuses. Le classicisme semble exsuder de tous les pores, la section rythmique bluffe de son acuité et de sa souplesse (le batteur Marco Minnemann est tout simplement phénoménal, mais au service des morceaux et non de sa propre réputation), et le chant pur et profond de Chandler Mogel évoque un Rock ciselé et non un Progressif désabusé, ce qui a pour effet de concerner et fédérer tous les publics, même les plus portés sur la simplicité.
La complexité est ici abordée de façon très intelligente. Personne n’est dupe, et tout le monde reconnaîtra la difficulté de jouer un titre comme « From Mars », entre KING CRIMSON et OPETH, entre noirceur et mélodies lumineuses, à-coups rythmiques violents, et souplesse de ton. THE WRING a donc réussi son pari d’ouverture, et propose l’album le plus diversifié de sa carrière.
Il est étonnant de voir qu’en à peine quarante minutes, le quintet parvient à diffuser une somme d’informations aussi conséquente. Et pourtant, l’écoute est agréable, semblant couler de source, comme si un simple groupe de Hard-Rock des années 70 épiçait sa musique de quelques pirouettes progressives pour se faire plaisir. Le respect des aînés, l’envie de la nouvelle génération, la passion sincère font de ce troisième album une porte ouverte sur un monde de tolérance et d’acceptation, sans considération de caste ou de passion. « Sins » pour l’exemple, virevolte comme du PORCUPINE TREE radio friendly, tandis que « Fallen » apporte une conclusion logique de l’affaire, entre sincérité Pop et énergie Metal.
Un disque que je vous recommande chaudement si vous souhaitez vous initier au Progressif moderne. De vraies chansons, des plans hallucinants qui passent comme une lettre à la poste, pour de petits concentrés d’énergie qui rappellent qu’avant d’être des camelots de la technique, les musiciens de Progressif sont de vrais passionnés.
Titres de l’album :
01. Stiletto
02. Stones & Bones
03. The Prince
04. The Wolf
05. Tin Man
06. From Mars
07. Sins
08. Fallen
Thank you so much for your very kind observations!
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