Vous pensiez bien bande de petits malandrins que je n’allais pas faire comme si je n’avais rien vu. Je veux dire, un truc comme les ATOMIC CRETINS, c’est forcément pour bibi, celui qui ramasse les ordures des autres, qui cajole les laissés pour compte, qui panse les plaies des parias, qui passe son temps à deviser en faisant le poirier avec des malades mentaux musicaux du pire pedigree…Non, un nom pareil, ça se souligne, ça se respecte, ça se savoure, et la seule inconnue, s’il en est une, est de savoir si le ramage est accordé au plumage…Auquel cas, nos hôtes du jour seraient le phœnix des rues de Philadelphie, et après une seule écoute, je peux résolument affirmer que oui…En même temps, ce genre de sortie est très pratique, puisqu’avec cinq morceaux pour à peine dix-sept minutes de musique, ça va très vite, et on n’a pas franchement le temps de se poser de question. Formé en 2016, ce quatuor d’olibrius (AJ - chant/guitare, Hit Cunningham - guitare/chœurs, Polish Maxx - batterie/chœurs et Jay Mazillo - basse) nous lâche donc cette tape hautement recommandable, via Suicide Bong Tapes, un label local qui tire vite et à cent exemplaires tout ce qui passe à portée de son local. Local justement, c’est le but de cette chronique, puisqu’on vous assène suffisamment le message prônant la défense de votre propre scène, en vous déplaçant aux concerts et en achetant les albums. Certes, Philadelphie n’est ni Bordeaux, ni Paris et encore moins Gif-sur-Yvette, mais cette attitude très DIY mérite qu’on la mette en lumière, et c’est donc pour ça que j’aborde cet après-midi le cas de Spiritual Cancer, qui de son titre nous ramène au légendaire Spiritual Healing de DEATH.
Une pochette noir et blanc qui ne cache rien de son message, pour une attaque en règle des religions organisées, mais aussi de la politique biaisée des divers gouvernements internationaux. Déjà responsables de deux EP, les américains ont connu récemment un changement de line-up qui a subtilement infléchi leur style, passant d’un hommage Speed/Thrash totalement 80’s à une génuflexion face aux icônes Black/Thrash de la même époque. Pas d’influences notables, mais il n’est pas difficile de les repérer en tendant l’oreille, de HELLHAMMER à VENOM, en passant par la scène sud-américaine de la même époque, et les BLASPHEMER, VULCANO et consorts. C’est donc du garanti cent pour sang bourrin, avec rythmique nucléaire, vociférations d’enfer, et surtout, une belle énergie qui nous renvoie à l’orée de la création du Speed/Thrash moderne. Pas mal d’allusions, à POSSESSED, à SEPULTURA, mais une belle envie, qui donne à ces cinq morceaux relativement uniformes plus de poids que pas mal de grosses sorties du genre. Ce qu’on aime, outre ces riffs d’une franchise maladive, c’est cette basse qui claque et qui renvoie au Crossover le plus velu, et cette simplicité de composition qui fait mouche. Simples, mais pas simplets, les quatre musiciens connaissent bien leur partition, et s’avèrent de redoutables instrumentistes, peu portées sur la démonstration, et complètement concentrés sur l’efficacité. C’est certes à peu près aussi finaud qu’une blague de Bigard pendant un mariage campagnard, mais ça mule, ça rame costaud, et ça lâche des riffs bien circulaires à la DESTRUCTION, sans faire un boucan d’enfer.
Les crétins n’en sont donc pas, et dansent la gigue autour des églises, synagogues et mosquées pour prôner le libre-arbitre et la conscience collective affranchie de toute contrainte, via un Black Thrash paillard, mais débrouillard. Avec une production étonnamment claire et puissante pour ce genre de réalisation, Spiritual Cancer peut donc convaincre les plus réfractaires à la bestialité, même si les plus pointilleux argueront du fait que quatre morceaux plus une solide intro, c’est trop peu. Mais ça suffit pour piger que les ATOMIC CRETINS ont terriblement bien négocié leur virage et leur déviation de style, se montrant très à l’aise dans cette mouture bien grasse. Toujours aussi fervents de méthodes éprouvées dans les années 80, les originaires de Philadelphie foncent dans le tas, à vitesse modérée, mais lâchent les chiens coincés dans deux guitares qui rugissent, tapant même parfois le spectre d’un Hardcore démonisé sur le terriblement efficace « Satan's Hounds ». Pas plus de deux ou trois minutes, avec un final plein d’ambition (« Spiritual Cancer »), mais surtout, des thèmes qui frappent fort, et des licks de la mort, un peu CEREBRAL FIX sur les bords, avant le virage Doomy, mais surtout du Metal fort, et sans compromis. Et si l’argent vous brûle les doigts, sachez que la tape est dispo pour sept dollars sur le Bandcamp du label, ce qui rend l’objet encore plus séduisant. Et n’essayez pas de négocier pour l’avoir moins chère. Ils ont beau être des crétins, ils n’en sont pas pour autant des imbéciles.
Titres de l’album :
1.Society
2.Satan's Hounds
3.Out Of The Coffin
4.Dig Your Own Grave
5.Spiritual Cancer
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21/11/2024, 08:46
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