J’y suis, j’y reste, c’est un peu l’expression de ce weekend entièrement consacré au Metal noir, via deux de ses labels les plus respectables. Et c’est encre une fois la Lituanie d’Inferna Profundus Records qui sévit, en nous proposant le quatrième longue-durée d’OPPRESSIVE DESCENT. J’avoue avoir un petit penchant pour ce projet, pour une raison tout à fait objective : il vient de Portland, Oregon, ville de prédilection de tous les malades mentaux artistiques, et qui héberge en ses murs les musiciens les plus barrés de la planète. Généralement, la ville produit son quota de Sludge, de Hardcore maladif, de Thrash déviant ou de Grind nauséeux, mais ne crache visiblement pas sur un brin de fantaisie BM, un BM évidemment rigide, classique, sombre et rapide comme une lune ascendante.
OPPRESSIVE DESCENT, comme tout concept Black nihiliste qui se respecte, ne cache qu’un seul pseudo. Celui de Grond Nefarious aka Matt Schulte, en charge de tout, de la composition à l’enregistrement, en passant par l’instrumentation générale. On retrouve ce capitaine à la barre de nombreux autres groupes, et son CV parle de lui-même (DEATH FETISHIST, MALUS VOTUM, SANGRE DE LA LUNA, ex-BLUT DER NACHT, ex-DAEMONIIS AD NOCTUM, ex-SKULLSPLITTER, ex-SUSPENDED BY HOOKS, ex-TERMINAL CONQUEST, ex-THE RAIN IN ENDLESS FALL, ex-WYLVE, ex-CRYPTIC EDIFICE, ex-PANZERGOD, ex-PESTE UMBRARUM, ex-ECHOES OF EMPTINESS), vous pouvez donc lui faire confiance pour vous servir encore gelé un Metal très rigide, presque cadavérique, et pourtant violent, âpre, et hivernal en diable.
A peine une année après son dernier longue-durée Astral Projections from Beyond the Grave, et après deux splits vite torchés en compagnie de LUMINOUS VEIL, TILL et MESSIAH IN THE ABYSS, Grond Nefarious remet donc le couvert, lui qui a déjà lâché sur le marché de l’underground pas moins de sept EP’s, quatre LPs et un nombre conséquent de splits agrémentés de quelques compilations. Un musicien qui aime occuper le terrain de sa misanthropie naturelle, et qui une fois encore, ne fait que prolonger les travaux des grands anciens, en proposant une formule claire comme de l’eau de roche sur fond de philosophie joyeuse : mort, suicide, perte, dépression, riffs concentriques et blasts hystériques, et autres joyeusetés estivales.
Mais musicalement, l’homme tient fermement la barre, et se rapproche même d’un MAYHEM historique en grande forme. Autant dire les choses comme elles sont, même si l’américain joue la carte de la nostalgie, il la joue bien et à fond, et trousse pas moins de quarante minutes de gel sonore, à vous filer des crampes au visage. Plus qu’un album, Spite Is My Scepter, Blood Is My Crown est un gigantesque rictus adressé aux traitres avant-gardistes, aux suppôts de l’évolution, et aux dévots de la progression, un rictus qui se fige dans les forêts norvégiennes des années 80, et qui ne supporte aucune contradiction tant il est efficace et effrayant.
Ce disque est en quelque sorte l’acmé du respect que peuvent ressentir les musiciens mondiaux à l’égard des héros de légende, et sonne comme un enregistrement nordique des mid-nineties, ce qui est parfaitement délicieux. En étant objectif, c’est certainement la meilleure sortie de cette fin d’année d’Inferna Profundus Records, la plus aboutie, la plus ambitieuse, et la plus réussie dans le fond et la forme. On peut presque ressentir un courant d’air balayer notre âme, Grond Nefarious usant de tous les tempi possibles pour suggérer des émotions évidemment négatives, et nous entraîner dans une spirale de dépression menant irrémédiablement à un vortex de douleur.
Le résultat est simple, on subit ces assauts qui ne sont pas dénués d’ambition, à l’image de ce tournoyant et impitoyable « Victorious Funeral », qu’EMPEROR aurait pu faire sien. « Gates of Bitterness », amer comme son titre, « As Gathering Clouds Reject the Light » et son ambiance war à la MARDUK, et « Eternal Luciferian Stronghold » achèvent de transformer cette fin d’album en guerre absolue contre le divin, nous laissant galvanisés par un esprit revanchard et prêt à en découdre avec les bigots.
Excellent album d’OPPRESSIVE DESCENT, mais rien de surprenant de la part d’un groupe de Portland. Oui, je sais me montrer très subjectif parfois, mais après tout, le Black Metal n’a cure des arguments contradictoires.
Titres de l’album :
01. Impasse
02. Our Standards Wave Unscathed
03. Spite Is My Scepter, Blood Is My Crown
04. Limbs Strewn Across the Battered Snow
05. Victorious Funeral
06. Gates of Bitterness
07. As Gathering Clouds Reject the Light
08. Eternal Luciferian Stronghold
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