Un petit split 7’’ pour bien commencer la journée avec dix minutes de créativité libre et Noisy, tel est le programme de ce mercredi matin. En présence, deux forces, l’une Américaine et l’autre Européenne, Dallas, Texas, et Manchester, UK, et deux conceptions de l’extrême via un prisme bruitiste aux points communs plus nombreux qu’il n’y parait.
Et si ma prose vous est connue, vous savez d’ors et déjà que j’ai traité le cas des CARA NEIR à plusieurs reprises, en solo comme en duo, et c’est une fois de plus avec bonheur que je les retrouve pour ce single édité par les bons soins de Broken Limbs Recordings, toujours très à cheval sur la qualité.
Un morceau par groupe/projet, c’est maigre mais tel est le concept du split-single qui ne laisse pas traîner les choses, et comme la discographie de chaque artiste est suffisamment conséquente, si le manque venait à se faire sentir après ces six-cents secondes passées en leur compagnie, je ne saurais que trop vous conseiller de vous y intéresser de plus près, tant ils ont à offrir chacun de leur côté.
Traitons donc le casting par ordre d’apparition, avec en premier lieu les Mancuniens de CAÏNA. Projet fondé en 2004 en tant que side-project d’ACB, musicien énigmatique, CAÏNA mixe donc des éléments de Black Metal, de Post Black et Post Rock, le tout traité avec la rigidité et le rigorisme d’un Industriel assez compact et terrifiant.
Mis en hibernation entre 2011 et 2013, le projet ressurgit donc plus menaçant que jamais avec un Setter Of Unseen Snares, devenu alors le vecteur d’expression d’ACB seul, épaulé par quelques musiciens bien connus de la scène underground locale. Christ Clad in White Phosphorus voit donc le jour en 2016, avec Laurence Taylor en tant que co-vocaliste, et c’est donc le triptyque Andy Curtis-Brignell (tous les instruments/chant), Laurence Taylor (chant) et Paul Robertson (basse) que l’on retrouve aujourd’hui aux commandes (selon la page Facebook) sur cet unique morceau, « Rhosneigr », qui l’année dernière fut composé en amont du LP à venir.
Si ce morceau porte bien sur la marque de l’album dont il était l’éclaireur, on y retrouve tous les éléments de la musique d’Andy, ces développements qui laissent les idées aller jusqu’à leur terme, ces changements de tempo assez manifestes, mais aussi ce chant typiquement BM qui s’exhorte sur une trame Post Black Industrielle compacte et opaque.
Stridences, riffs acides qui se dédoublent entre graves assourdissants et aigus pétrifiants, schizophrénie vocale théâtrale, brutales accélérations en blasts succédant à des syncopes diablement entraînantes, pour finalement mieux nous écraser les tympans de longs passages en rythmique aplatissante. C’est du travail carré, dont chaque détail est soigné sans nuire à la cohésion globale prônant la diversité dans la brutalité. Un seul morceau, c’est court, mais « Rhosneigr » fait le job en nous rassasiant à sa façon. Dommage que ce Split doit le testament d’un groupe qui avait encore beaucoup à offrir, mais gageons que nous ne tarderons pas à retrouver Curtis-Brignell pour d’autres aventures tout aussi extrêmes et fascinantes.
De son côté, le duo CARA NEIR n’a absolument pas l’intention de raccrocher les gants, et « Stained Grey Bones » est plutôt annonciateur d’un futur toujours aussi sombre et pluriforme. Il semblerait même que 2017 fasse partie d’un agenda plutôt chargé pour les deux complices (Garry Brents – instruments, Chris Francis – textes/chant), qui se contentent ici d’un peu moins de quatre minutes pour exposer leur présent toujours aussi marqué par une hybridation de plusieurs courants toujours aussi bruyants.
On retrouve toujours sur « Stained Grey Bones » ce mix entre BM et Hardcore, sans tomber dans les systématismes irritants du Blackened Core, avec de petites touches de Grind, de Screamo, le tout joué avec une fronde Punk à l’énergie incroyable.
Certes, ce nouveau titre semble emprunter les chemins tortueux d’un Black très marqué par le nihilisme mélodique mais l’énergie déployée est toujours aussi impressionnante, et dans la plus droite lignée de leur dernier chef d’œuvre Perpetual Despair is the Human Condition, dont j’avais dit le plus grand bien l’année dernière.
Les Texans sont toujours aussi prompts à dégainer des passages en mid tempo diablement accrocheurs, ou de semer sur leur passage quelques accalmies presque mélodiques qui laissent une basse volubile s’exprimer avec délicatesse.
En gros, un melting-pot assez intense, pour un seul morceau qui se veut avertissement de mois à venir chargés en électricité et en activité.
Quoiqu’il en soit, et indépendamment du destin des deux groupes en lice, ce split 7’’ aura de quoi satisfaire les fans des deux entités en présence, mais aussi les aficionados d’un Metal extrême multiple qui refuse de se cantonner à la violence la plus explicite et outrancière.
Post Black autant qu’il n’est Hardcore, ce simple ne dépasse certes pas les dix minutes, mais il n’est pas parfois nullement besoin de s’étendre pour se faire entendre.
Titres de l'album:
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