Y’avait déjà un bon moment que j’avais perdu mon split. Je le cherchais partout, sur les étagères, sous les piles de linge sales, et même dans le frigidaire, parce que je suis un peu tête en l’air. Et à force, j’en ai eu marre, et j’ai laissé faire le destin, ce coquin. Et il me l’a retrouvé ce sagouin !!! Non dans mon placard, mais sur le net, sur cette damnée toile que j’inspecte tous les matins, espérant y trouver de quoi vous habiller…pour l’hiver. Et ce fut donc fait, gloire à Dieu ou n’importe lequel de ses sbires, lorsque je tombais au hasard des Vk sur celui d’une alliance made in Royaume-Uni. Un split tout sauf anecdotique, proposant des faces cohabitées par des farces localisées, du côté de Belfast et Dunbar, Irlande et Ecosse, pour un truc en écorce de lande qui frappe fort, et vous laisse la queue comme celle d’un chien qui quémande. Genre, qui bouge dans tous les sens, comme la tête. Qui dodeline. Parce que c’est la fête. A quoi ?
Au Thrash, au Crust, au Hardcore, au Thrashcore et tout genre de boucan qui fait loi. En même temps, pas étonnant vu les forces en présence, qui ne sont jamais les dernières à faire preuve de bienséance lorsqu’il s’agit de foutre le bordel ailleurs ou ici. Mais présentations, je n’ai pas été élevé par des cochons.
A gauche, les improbables DANIEL WAX OFF! qui entament ce moyen-métrage de leur rage en nage. Les originaires de Dunbar (rien à voir avec Aynsley, mais ça percute quand même) et grands trublions devant l’éternel n’en sont pas vraiment à leur coup d’essai, puisque leurs origines remontent à 2011 et leur premier méfait longue durée à 2014. Sobrement (ou presque) intitulé Puttin’ Oot Da Thrash, et comprenant treize morceaux bien corsés, il annonçait la couleur en plaçant la barre très haut, barre repoussée quelques temps après via les jets d’un EP, Night Of Da Shred et un premier split en compagnie des STABBING DEVICE, qui lui non plus ne faisait pas dans la dentelle ouvragée. Nous les retrouvons donc en grande forme pour un passage éclair sous la forme de quatre morceaux très clairs, mais aussi très brefs, qui réduisent leur participation à une peau de chagrin. En même temps, lorsqu’on connaît les zigues, et leur zique, on sait qu’ils ne sont pas du genre à mettre leurs pantoufles pour s’incruster. Une fois votre porte ouverte, les malandrins s’engouffrent du salon à la salle de bain histoire d’imprégner vos murs d’un Thrash à portée Crossover qui rappelle les meilleures influences du genre, de MUNICIPAL WASTE aux anciens d’ACID REIGN, SLAMMER, TOXIC HOLOCAUST, et autres dégénérés de la rythmique enragée qui ne savent jamais s’arrêter. Ou plutôt si, pile à temps pour ne pas devenir redondant comme des vieillards nostalgiques un peu chiants. Dont acte. Pas plus de deux minutes et vingt secondes pour l’intervention la moins en trombe, « Ellen Brody », à l’humour ravageur et la rythmique en turbo moteur. Ici, c’est l’efficacité qui prime, et elle est garantie, comme le plaisir de retrouver un Thrash fortement connoté Hardcore, qui n’a pas oublié d’humer l’air de Venice et de la Californie en général, transposé à l’humidité de l’Ecosse et de ses paysages magnifiés. En résumé, une bonne claque à la mauvaise humeur, et des furieux qui ne reculent devant aucun riff sismique et aucune rythmique en bourre-pif pour nous séduire. Et ça marche, pas qu’un peu.
A droite, pas mieux, les irlandais féroces de DEATHBUS, provenant non des verts pâturages locaux, mais plutôt de Belfast, ville qui subit leurs constantes vibrations depuis bientôt cinq saisons. Fondé en novembre 2013, le quintette/sextette (Chef – chant, John MacE. Ó Laibhertaigh – batterie, Alessandro Rocco – guitare/chœurs, Eddie Cross – guitare, Quinn Begley – basse et… Pearse Moreland – danseur sexy…) n’a pas encore accroché à son tableau de chasse au bazooka l’indispensable LP qui fera d’eux des rois, mais ont suffisamment glandé pour nous proposer deux albums live (Live At The Warzone et Drunk, High and Fucking Ballixed), deux démos (Skeletal Warfare et Holocoaster), ce qui ne les empêche nullement de faire un max de boucan, en poussant les choses un peu plus loin que leurs conjoints de faces et confesse. Beaucoup plus radicaux que nos amis les animaux de DANIEL WAX OFF!, et sans vaseline pour faire glisser la planche à l’usine, les irlandais jouent la carte de l’outrance Thrashcore limite Crust, imitant de fait les aïeuls d’OLD LADY DRIVERS et IMPULSE MANSLAUGHTER, en tentant le coup des BPM jusqu’à plus soif, et de l’approximation technique ludique. On pense à l’écoute de pamphlets morveux comme « Goonbag-Rip Raw Boner » aux débuts des CEREBRAL FIX, et leur inoubliable Life Sucks…Then You Die !, spécialement à cause de la voix très étouffé et raclée de Chef, qui semble geindre ses injonctions, sans jamais perdre son souffle en crachant dans le mirliton. De leur côté, ses comparses ne se font pas prier pour alterner lourdeur et coups d’accélérateur, en pratiquant eux-aussi un style de Crossover, beaucoup plus extrême, mais pas moins enjôleur. Les parties purement Core de «SBOD » nous propulsent donc quelques années en arrière, au milieu d’années 80 chaudes comme l’enfer, lorsque les groupes de Hardcore commençaient à durcir leur son sans parvenir au niveau des groupes Metal de tradition. Alors, beaucoup d’énergie, un gros grain de folie, pour une participation pas si parcimonieuse qu’elle n’en a l’air, avec cinq morceaux qui ne manquent pas d’air, mais pas non plus d’espace. D’ailleurs, les fumiers en occupent les deux-tiers à eux-seuls, sans qu’on regrette cette distribution un peu bégueule. Mais leur furia laisse pantois, leurs riffs mettent en joie, et leur exubérance totale fait loi, à tel point qu’on finit « Shooting Up With Satan » avec un seul cri en bouche, « vite un album complet que j’écoute sous la douche !!! ». Mais à vrai dire, quand on est capable de composer un truc aussi immédiat que pas rapiat comme « Acid Tsunami », il est logique qu’on fasse passer tout le monde de vite à trop pas.
Alors oui, tout ça est classique, mais trop joyeux pour ne pas filer la trique. Un album aux faces partagées qui sent bon la nostalgie digérée, et qui file la banane, histoire de bien remplir le split. D’ailleurs, le mien affiche une bosse de bonne taille, sans vouloir jouer les Don Juan sur la paille. Mais comme l’objet en question (le split, pas celui dans mon pantalon…) est gratuit, pas la peine de se lever la nuit pour faire des heures sup à Shopi. Téléchargez-le nom de Dieu, histoire de vous taper une bonne tranche de violence made in outre-manche !!
Titres de l'album:
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30
Un bouquin est sorti là-dessus, "The Tape Dealer" de Dima Andreyuk ( fanzine Tough Riffs)...
10/02/2025, 15:31
Toute ma jeunesse.Mais franchement, je ne regrette pas cette période : Le nombre d'heures "perdues" à remplir des K7s et faire les pochettes bordel... ... ...
10/02/2025, 10:16
Um som genuíno e nostálgico.Eu olho para Um poema morto, com grande carisma, com a esperança de que a boa e velha desgraça dos anos 90 ainda respire. Abstract Existence, talvez, seja o &(...)
09/02/2025, 11:22