INNER STREAM est un projet né en 2008 en tant que véhicule pour l’imagination de la chanteuse argentine Inés Vera Ortiz, qui à l’époque collaborait avec son frère Jorge à Buenos Aires. Il aura fallu un certain temps pour que ce projet prenne corps, puisque Stain the Sea n’est que le premier longue-durée du quintet, issu de la frustration du confinement. Chanteuse très connue dans son pays, Inès est de cette caste de vocalistes versatiles, capable de chanter de la Pop, du Rock, du Metal et du lyrique, mais qui affiche clairement ses positions : le Metal est sa famille vocale, et elle comptait bien le prouver avec ces onze nouvelles chansons, dont certaines sont pourtant assez anciennes. Immédiatement, la chanteuse affiche ses influences sans aucune gêne, et reconnaît l’effet produit sur elle par des groupes comme LACUNA COIL, EVANESCENCE ou WITHIN TEMPTATION. Mais elle admet aussi que sa playlist idéale peut proposer des morceaux de KORN, DEATHSTARS, DISTURBED, THE BIRTHDAY MASSACRE, PORTISHEAD, MASSIVE ATTACK, SYMPHONY X, ANGRA, SONATA ARCTICA, QUEENSRŸCHE ou BRING ME THE HORIZON.
La pluralité est donc le mot d’ordre de ce projet qui finalement…n’en fait pas tellement usage. Entouré de musiciens aguerris (Guillermo De Medio – claviers et programmation, Nicholas Papapicco – batterie, Andrea Seveso – guitares et Mitia Maccaferri – basse), Inès peut donc laisser libre cours à ses arias et autres fantaisies vocales, mettant en avant des compositions qu’elle juge assez solides pour les présenter à un public éventuel, des années après avoir joué avec des ensembles estampillés Power Metal.
Mais il n’est pas question de Power Metal ici, plutôt de Metal moderne et décomplexé, dans une norme de qualité médiane. Entre la cinématique revue à la baisse de THE MURDER OF MY SWEET, la séduction radiophonique atténuée d’un THE BIRTHDAY MASSACRE et le côté plus sombre d’un LACUNA COIL, le tout recouvert d’une grosse couche d’arrangements synthétique, Stain the Sea séduit principalement à cause de la voix extraordinaire de la chanteuse, à mi-chemin entre la diva et la chanteuse Metal sincère nous évitant les crises égocentriques des Castafiore d’opéra en manque de reconnaissance.
Soutenue évidemment à la production par le couteau suisse italien Alessandro Del Vecchio, Inès peut donc éclater enfin au grand jour, et faire montre de ses nombreuses qualités. Qualités qui seront discutables pour certains, notamment en termes de composition, l’album montrant rapidement ses limites dès sa première partie. Riffs convenus, mélodies éprouvées, structures Pop, tout est là pour que l’auditeur ressente un certain confort dans la confiance, et rien ne viendra le déstabiliser dans l’écoute. C’est bien là que le bât blesse, puisqu’on attend quand même autre chose d’un album qu’un professionnalisme infaillible. Point fort de la réalisation, sa brièveté. En restant sous la barre des quarante minutes, la compositrice/chanteuse a assuré ses arrières, et ne s’est pas tiré une balle dans le pied. Chacun de ses titres étant calibré à l’arrangement près, il eut été suicidaire de jouer la montre pour remplir ce premier album jusqu’à ras-bord, le condamnant alors à méchamment déborder et à inonder notre jarre de patience.
Rien de désagréable en soi, mais un Metal moderne empreint de gothique light, immédiatement normalisé par la production habituelle de l’écurie Frontiers lorsqu’Alessandro prend les commandes. Car dès les premières mesures de « Massive Drain » et son clavier sombre et romantique, la tonalité générale de l’album apparaît comme une évidence, et nous place dans une position peu enviable d’oracle d’infortune : Stain the Sea sonnera exactement comme des dizaines d’autres productions Frontiers, sans essayer de se décaler de cette normalité handicapante chez le label qui a tendance à niveler toutes ses nouvelles signatures pour leur faire adopter les mêmes stances.
On écoute, bien sûr, on attend évidemment, le petit détail qui fera tout basculer, ou l’idée qui nous fera chavirer, mais mis à part quelques minutes bien placées ou un élément hors contexte, rien ne vient nous bousculer, et on finit par tendre l’oreille plus par politesse que par intérêt.
Certes, me direz-vous très justement, il ne s’agit que d’un premier album, mais il a quand même été pensé pendant plus de dix ans. Nous aurions donc pu avoir droit à autre chose que cette prévisibilité de surface et de fond qui permet d’anticiper les plans de chaque composition et de chanter les refrains en amont. Alors, les syncopes sont propres, l’interprétation au biseau (« If You Dare »), mais las, l’émotion peine à se faire ressentir, alors même qu’on sent qu’Inès a fait tout ce qu’elle pouvait pour nous dévoiler partiellement les secrets de son monde.
Mais avec un tempo qui ne décolle jamais, des bidouillages électroniques datés et cliché, des harmonies qui sont autant de sœurs jumelles nées sous le signe des Gémeaux, INNER STREAM n’est qu’un produit de plus à ajouter au catalogue Frontiers, qui ces derniers temps joue un peu la facilité à ce niveau. On espère qu’Inès trouvera une voie moins classique et qu’elle se laissera porter par une inspiration moins ancrée dans la tradition de ces vingt dernières années la prochaine fois. Mais pour le moment, elle apparaît plus comme un atout de taille pour un groupe que comme une artiste solo à part entière.
Titres de l’album:
01. Massive Drain
02. Fair War
03. Hunt You
04. Aftermath
05. Dance With Shades
06. Drown Me
07. If You Dare
08. Stain The Sea
09. The Bridge
10. Last Drink
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Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
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Oui les subventions il suffit d'un pas qu'ils perçoivent de travers (ce qui n'est pas forcément le cas dans une scène) et t'es hors système. C'est un immense problème, peu importe ou l'on se situe économiquement, dans le syst(...)
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