Nostalgiques des années 80, consommateurs de laque, porteurs de spandex, amoureux du Strip et du Sunset, adorateurs du cuir, des conchas, des fanfreluches et ardents spectateurs de Rock of Ages, soyez heureux, le groupe que vous aimez adorer est de retour en 2021. De son Los Angeles natal, PLATINUM OVERDOSE revient nous faire la fête et balayer notre morosité armé de dix nouveaux tubes plus vrais et vintage de nature, et nous proposent donc la brocante eighties la plus crédible du marché. Leitmotiv simple, de la qualité bon marché, des artefacts presque authentiques, et surtout, la joie de jouer une musique simple nous renvoyant au meilleur du passé Hard-Rock, parce que le plus euphorique du Billboard.
Après Murder in High Heels, après Back for the Thrill, c’est donc Standing On The Edge Of The Night qui négocie le troisième virage de la carrière de ce supergroupe tease, qui comprend toujours en ses rangs des noms fameux. Alors, accueillez comme il se doit Matt Thorr (ROUGH CUTT) à la guitare, Rick Mead (SYRE) à la guitare itou, Steve Philbrook (BRASS KITTEN) au chant et le célèbre LANCE V. à la basse, pour un nouveau merry-go-round tournant à plein régime, le cœur en étendard et la groupie blonde attendant dans la pénombre d’une chambre moite.
Sous cette pochette jaune et noire que n’aurait pas reniée une association STRYPER/HANOÏ ROCKS se cache donc l’album le plus explosif de cet été, et le groupe capable de nous sauver de ce marasme old-school qui ressemble de plus en plus à une distribution forcée de tracts sur le Sunset Boulevard. Evidemment produit par Lance V, mixé par Matt Thorr et masterisé par…Lance V, Standing On The Edge Of The Night est une déclaration d’amour à la nuit, ce moment où les âmes se confondent, où les visages se transforment, et où les musiciens deviennent des héros pour quelques heures, et les neuf tubes (plus intro) dispensés par le quatuor sont autant d’hommages à cette scène californienne qui trustait les magazines il y a quelques décennies, avec force franges, permanentes, lipstick excessif et moues boudeuses.
Pour autant, les PLATINUM OVERDOSE n’ont jamais vraiment adopté les postures Pop des grands mannequins fardés des années 80. Leur approche diffère de la nostalgie suédoise par sa hargne et sa pugnacité, et le très VAN HALEN « Tonight Tonight », au léger parfum corsé RIOT prouve que les originaires de Los Angeles ne sont pas là pour vendre leur intégrité au Dieu profit. Certes, les mélodies sont toujours prépondérantes, mais elles ont la politesse de se faire discrètes derrière la puissance. Alors, la radiophonie n’est pas absente, à l’image du tubesque et séduisant « Not Far Away », mais en écoutant ce troisième album, on pense plus volontiers aux HANOÏ ROCKS ou à TIGERTAILZ qu’à POISON ou SLAUGHTER. De l’énergie donc, brute, une attitude bravache, de la certitude dans l’exécution, et une production casher qui recherche les détails d’époque, et qui les trouve.
Foncièrement Rock, terriblement Hard, mais abordable par les néophytes et la jeune génération, Standing On The Edge Of The Night est encore une vraie réussite pour les PLATINUM OVERDOSE qui en 1987 auraient effectivement fait une overdose de platine grâce aux charts et à un public friand de ce genre de Rock légèrement Sleaze, mais stonien dans les riffs. Et en ne s’imposant pas au-delà des trente-six minutes, le quatuor a encore fait preuve d’intelligence, laissant l’image d’un groupe débarquant au débotté pour tout enflammer, repartant une fois les cendres bien tassées.
« Lies » explose donc d’un Hard-Rock typiquement européen et légèrement typé NWOBHM brûlante, alors que l’ouverture « Rock 'N' Roll Rodeo » et son accueil dans la cité des Anges joue la lourdeur d’un Heavy joué plus Glam que d’ordinaire. Les chœurs prépondérants, mais pas envahissants, la complémentarité de deux guitaristes qui connaissent toutes les figures, le chant gouailleur de Steve Philbrook, la batterie tonitruante mais sobre, tout confère à ce troisième chapitre de la saga un parfum authentique, légèrement fané sur les bords, mais émouvant dans la réussite de reproduction d’une ambiance qui n’a jamais trouvé son égal dans l’histoire du Hard-Rock.
Et « Generation Fire » de jouer sur son titre pour allumer la mèche des souvenirs, avec ce riff si typique du L.A de la fin des années 80. Tout est fait ici pour que le décor trompe l’œil, à la manière d’une reconstitution hollywoodienne plus vraie que nature. On s’attend même à voir débarquer Tom Cruise dans le rôle de Stacee Jaxx, torse nu et le regard caché de grandes lunettes de soleil. Comédie musicale sans pas de danse ni public, Standing On The Edge Of The Night nous propose donc un nostalgia tour dans les rues de Los Angeles, pour y redécouvrir les clubs mythiques, la faune bigarrée squattant les trottoirs, et les hymnes repris à tue-tête par un public masculin/féminin aux frontières de genre brouillées. On ne peut s’empêcher de se souvenir des magiques ENUFF Z’NUFF (« Chain Me To Heaven »), de sentir en arrière-plan la séduction AOR des ondes américaines, et comme le groupe a eu la décence de nous éviter les ballades larmoyantes, on reste sur une impression d’euphorie totalement justifiée par une musique haute en couleurs.
Rester bloqué dans le passé n’est pas toujours une bonne chose, sauf si ce dit passé vous remémore des souvenirs heureux, qui contrastent avec une époque de résignation et/ou de colère. Et les PLATINUM OVERDOSE sont le groupe idéal pour un trip passéiste qui ne laisse même pas de culpabilité dans le cœur. Juste des cotillons et la sensation d’un baisé volé sur les lèvres.
Titres de l’album:
01. No Rest For The Wicked
02. Rock 'N' Roll Rodeo
03. Generation Fire
04. Tonight Tonight
05. Not Far Away
06. Lies
07. Rebel Heart
08. Chain Me To Heaven
09. Scene Of The Crime
10. Remember Forever
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