Nouvelle surprise dans le paquet cadeau Frontiers de ce mois de mai, avec la sortie du premier album de STARCHASER. Fondé par l’ancien guitariste de TAD MOROSE en tant que projet solo, STARCHASER est rapidement devenu un groupe à part entière lorsque le line-up a été complété, et que l’osmose entre les musiciens crevait les yeux. C’est ainsi qu’accompagné par le chanteur Ulrich Carlsson (SHAGGY, ex-M.ILL.ION), le bassiste Örjan Josefsson (CIBOLA JUNCTION), le batteur Johan Koleberg (WOLF, THERION, HAMMERFALL), et le claviériste Kay Backlund (LIONS SHARE, NILS PATRIK JOHANSSON, IMPERA), Kenneth Jonsson s’est rendu compte du caractère homogène de cette formation, au point d’envisager la composition collectivement et non plus seul dans son coin.
Starchaser résulte donc du travail commun entre Kenneth Jonsson et Ulrich Carlsson, l’un s’occupant de la musique et l’autre des textes. En résulte un album parfaitement cohérent, assez dur dans le fond et la forme, entre Heavy Metal sombre et épique et Power Metal raisonnable et lyrique.
De fait, cette sortie détone dans l’univers Frontiers de ce printemps, formaté par des recettes largement éprouvées et tendant à être usées. Avec une énergie incroyable, le quintet suédois se démarque donc du reste de la production italienne, et propose un album sinon fascinant, du moins suffisamment énergique et mélodique pour intéresser les fans de Metal abordable, mais n’ayant pas renoncé à sa virilité sur l’autel de l’ouverture d’esprit mélodique. Moderne sans l’être trop, STARCHASER va donc chasser les étoiles, propulsé par des riffs vraiment teigneux et des arrangements grandiloquents. En hymne d’introduction, le title-track « Starchaser » met immédiatement les moteurs à chauffer, et évoque une version de RAINBOW futuriste et plus agressive. On sent l’envie de Kenneth Jonsson transpirer de chaque plan, et ce Heavy Metal sans concession autre que des mélodies simples et bien diluées n’est pas sans évoquer un savant mélange entre JUDAS PRIEST et NEVERMORE.
Un Metal à l’américaine pour un savoir-faire à la suédoise, loin des facilités rétro-commerciale qui envahissent les bacs depuis dix ans. Pas question pour Kenneth Jonsson de trahir son parcours et ses convictions, et si l’ensemble exhale un classicisme indéniable, il en émane une véritable envie de jouer sous pavillon différent, pour explorer de nouveaux territoires.
Entre puissance reine et modulations plus harmoniques, velléités techniques et franchise dans les lignes de chant, Starchaser nous ramène à l’époque bénie des PRIMAL FEAR et autres défenseurs d’un Heavy Metal vraiment puriste mais aux moyens conséquents. Sans tomber dans les travers de clichés déjà durement dénoncés, le quintet navigue à vue dans tous les sous-courants du genre, nous offrant évidemment des refrains mémorisables, des soli incandescents, et des breaks tonitruants. La complicité entre les musiciens ayant transformé ce projet solo en groupe crédible est clairement palpable, dans cette rythmique soudée comme des frères siamois, dans cette complémentarité entre la guitare de Kenneth Jonsson et le chant dur de Carlsson, et « Tokyo » de confirmer cette sensation, tout comme « Bringer Of Evil », qui offre une vue panoramique des choix effectués par le groupe au moment de présenter son nouveau répertoire.
Lourdeur, vitesse, légèreté, emphase, toutes les nuances sont disponibles, et l’album passe assez vite entre les oreilles malgré sa durée assez conséquente. Mais les morceaux étant clairement différenciés les uns des autres, la sensation de rebondir d’une idée à l’autre empêche toute lassitude, même si l’option oppression a souvent été privilégiée. On retiendra en premier lieu les morceaux les plus ambitieux, dont la tête de gondole évidente de « I’ll Find A Way », longue suite progressive de plus de sept minutes qui n’est pas sans nous ramener dans le passé, et lire les anciens contes de SAVATAGE ou BLIND GUARDIAN.
Niveau claques instantanées qui laissent les joues rouges, « Battleship » est un sacré soufflet que l’on encaisse avec plaisir, tout comme l’enclume « Killer Of Lies » qui vous tombe sur les tympans comme une malle sur les pieds, avec ses riffs insistants et sa rythmique appuyée.
De tout pour tous les goûts, quelques syncopes modernes pour accentuer l’énergie presque Thrash (« Angel Of Fear »), et un résultat qui satisfait au regard des capacités des musiciens impliqués. On aurait tendance à approuver le choix de Kenneth Jonsson, d’avoir opté pour un effort collectif plutôt qu’un exercice en solitaire, tant les cinq membres s’entendent comme larrons en studio. Sans vraiment révolutionner le monde fermé du Heavy gonflé, sans vraiment explorer de nouvelles galaxies et dénicher de nouvelles étoiles, STARCHASER propose un voyage mouvementé dans son univers, mais un voyage sur au retour sur terre certain.
Une façon de s’évader agréable.
Titres de l’album :
01. Intro
02. Starchaser
03. Tokyo
04. Bringer Of Evil
05. Dead Man Walking
06. Angel Of Fear
07. I’ll Find A Way
08. Day Of Judgement
09. Killer Of Lies
10. Battleship
11. For A Dying World
12. Homeground
13. The Nightingale Paradox (Outro)
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