Plus « evil » que le diable lui-même, plus underground qu’une maquette de BEHERIT enregistrée sur un vieux trois pouces et demi dans la cave d’un prêtre défroqué retrouvé pendu, plus inaudible que les cris de la dernière victime de Jeffrey Dahmer cachés sur une cassette perdue dans une vieille malle, voici donc le nouvel « album » du projet PHANTOM, qui comme vous vous en doutez, n’est l’œuvre que d’un seul homme, comme tout concept BM « absolu » qui se respecte.
Doit-on encore rentrer dans le débat des limites de la musicalité en tant qu’argument de jugement ? Si tel est le cas, la chronique de Starve va être rapidement expédiée, puisque de musique il ne s’agit point, et le label du groupe/one man band tient particulièrement à ce concept de « terrorisme sonore ».
Pour les abandonnés de la sauvagerie ultime, sachez que le leader de PHANTOM gère aussi les affaires du label The Satan Records, et qu’il peut donc sortir ses divagations à loisir, sans se soucier d’une quelconque rentabilité. Et d’ailleurs, l’homme a savamment travaillé son laïus introductif, puisqu’il se targue d’avoir été placé sur la liste des « terroristes internationaux » par la CIA suite à la parution de son album Demonecromancy.
Qui visiblement, a laissé plus d’un fan traumatisé en en état catatonique de terreur absolue…
Tout ça est de bonne guerre, et nous savons tous que le petit monde du Black « très » underground raffole de ce genre de réputation sulfureuse. Alors faisons-en abstraction, et concentrons-nous sur les sons de ce dernier effort de PHANTOM, qui je vous rassure tout de suite, n’a rien à envier à ses prédécesseurs en terme de négation ultime d’une quelconque forme d’harmonie ou de structure.
Après Horror Phantasm, Demonecromancy, Sons Of Putrefaction, et Dementia: The Dark Prophets, PHANTOM revient donc partager ses divagations via un nouveau LP, qui ne propose aucune nouvelle théorie qu’il n’a déjà avancée.
S’il se plaît à croire que ce dernier pamphlet est ce qu’il a accompli de plus diabolique, il est très difficile de faire la différence avec ses jets de bile antérieurs, tant la musique se ressemble en tout point.
Mais…Les fans existent, et il serait malvenu de les insulter en expédiant cette chronique en trois formules lapidaires.
Ayant déjà eu affaire à ce label par l’entremise des épouvantables SEWER, je me méfiais donc du projet phare de la discographie de The Satan records, mais finalement, la douleur fut moins intense et l’ennui plus gérable. Il est évident que PHANTOM ne révolutionnera rien avec Starve, puisque cet album n’est pas plus extrême que certaines démos des origines du BM scandinave, mais au moins, l’homme fait l’effort de construire un minimum ses morceaux pour proposer des évolutions qui tiennent debout. Loin d’être une succession de hurlements et de stridences sans queue fourchue ni tête cornue, Starve n’est qu’un énième disque de BM lo-fi, qui se repaît d’une production inaudible, ramenant toutes les fréquences à une platitude néfaste. Le projet ne ravira pas la palme du groupe le plus extrême à REVENGE ou STALAGGH, qui sont encore à des profondeurs inatteignables, mais sait toutefois manier avec ironie une certaine ignominie de ton, pas si désagréable que ça au demeurant.
Dans le fond, rien ne distingue PHANTOM d’autres emballées minimalistes qui se complaisent dans une misanthropie de ton et de forme, et il serait facile de comparer ce Starve aux travaux d’autres groupes comme BARZAKH, EXANIMUS ou MISANTHROPIC NIHILIST, puisqu’ils partagent bien des points communs dans leur achèvement d’une violence sourde et difficilement discernable.
Evidemment, pratiquement tous les morceaux de ce nouvel album se ressemblent et sont construits dans le même moule, mais il y a quand même quelque chose de fascinant dans cette linéarité instrumentale, s’accommodant très bien de vocaux indiscernables et « diaboliques ».
Pas de titre à mettre en avant, et une globalité que beaucoup d’entre vous assimileront à un bruit de fond insupportable, toutefois plus nuancé que les productions les plus imbuvables du genre.
Riffs de guitare interchangeables, tempo épileptique marquant parfois le pas, basse monotone et monocorde, et lignes vocales embrumées, tel est donc le menu de ce dernier album de l’entité PHANTOM qui n’est finalement ni meilleure ni pire que n’importe quel autre groupe de sa catégorie surchargée.
Bien meilleur que SEWER (mais en même temps, faire pire est difficile), plutôt anecdotique en fin de compte, Starve n’est rien de plus qu’un énième album de Raw Black lo-fi, qui effectivement, laisse un peu sur sa faim et aurait pu voir ses idées un peu plus poussées dans le grotesque pour vraiment captiver.
Mais certains y trouveront leur malheur, comme à chaque fois.
Rien de plus evil que le premier SODOM, ou que les délires early nineties de BEHERIT somme toute. Juste un assemblage d’incantations pas vraiment effrayantes, mais pas plus assourdissantes que la moyenne. Ce qui est quand même un comble pour un projet se voulant plus vilain que la tendance globale.
Titres de l'album:
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