Parler de groupes sortis de nulle part et connus d’une poignée d’initiés est toujours assez valorisant en soi, pour peu que l’on parvienne à trouver quelques infos à leur sujet.
Mais lorsque le net lui-même reste plus ou moins muet à nos questions – légitimes – la tâche s’avère plutôt ardue, et on prend souvent son courage à deux mains, espérant que son inspiration ne va pas vous lâcher au petit matin.
Tiens, un cas concret, celui des MAKE A SCENE. Presque cinq-mille abonnés à leur page Facebook, un profil Iheart, une page Instagram fournie, un site sommaire, et une carrière entamée dès 2009, mais en dehors de ces quelques faits virtuels, pas grand-chose.
Finalement, ça colle assez bien avec l’image un peu underground qu’ils souhaitent projeter. Les mecs ont pourtant l’air sympa et pas plus obscurs qu’une moyenne de musiciens en marge, et leur musique est suffisamment riche et multiple pour qu’on s’intéresse à eux.
Ce que j’ai fait, et je n’ai toujours pas réussi à savoir à quel genre de musique j’avais affaire.
Je ne saurais vous dire si ce Stay Gold, Bleed Black est le premier LP ou non de ces originaires d’East Bay, Californie, mais je ne suis même pas certain que ça ait une quelconque importance.
Ce que je peux vous préciser par contre, c’est qu’ils sont quatre (N!cky Sharks – chant, Cory Sharks – guitare, AVB – basse et Steven Stich – batterie), qu’ils sont peignés comme des clones de Glenn Danzig période MISFITS, et que leur imagerie n’est d’ailleurs pas si éloignée que ça de celle des parrains de l’Horror-Punk. Musicalement, par contre, on en est probablement aussi proche que moi d’une maîtrise parfaite du jokari, même si les chansons proposées par ces quatre trublions de l’humour cheap sont suffisamment solides pour qu’on s’y attache en toute conscience.
Difficile donc de les placer, comme je le disais plus en amont. On trouve dans leur approche des traces de Pop, de Metalcore light, de Hard Rock alternatif, d’un poil de Metal sombre et gentiment méchant, styles qu’ils mélangent pour obtenir un mélange détonnant de Metal alternatif à coloration Pop Gothique que les adolescentes américaines doivent certainement beaucoup apprécier dans leurs chambrées.
Un genre de PAPA ROACH meets DANZIG meets THE DISTANCE, le tout enrobé dans une ambiance d’Halloween un poil Electro, avec masques loués au magasin du coin et bonbons poivrés à distribuer aux gamins.
Pas désagréable formellement, plutôt teen sur les bords, mais savoureux sur l’instant. Avec quand même pas mal de répétitions d’un « tube » à l’autre, mais quelques harmonies lâchées avec une morgue clairement affichée. Les musiciens ? Oui, on peut en parler.
Le chant de N!cky Sharks à ce je-ne-sais-quoi de séduisant, un peu adolescent sur les bords, légèrement glitter macabre, et l’homme sait aussi alterner les caresses vocales un peu sournoises et les grognements typiques d’un Metalcore moderne.
Et d’ailleurs, lorsque l’ambiance est plus travaillée et volontiers puissante, ses incarnations fonctionnent à plein régime, comme sur ce poisseux « Burials » qui sonne comme un cocktail improbable, dosé d’une bonne cuillère de FASTER PUSSYCAT diabolique et de BRING ME THE HORIZON nocturne et atypique. Avec en petite olive une basse grondante et roulante, et quelques arrangements shock subtilement électro, pour aboutir à un breuvage de Gothic Glam, dont l’appellation inventée me plaît particulièrement.
Pas de soucis, les hymnes ne manquent pas, avec en exergue quelques déhanchements un peu sexy mais efficaces, avec un « My Beautiful Black » au groove syncopé et aux riffs gluants et menaçants, mais aux mélodies vocales légèrement décalquées de la scène Pop Punk des SUM et autres BLINK.
En démarrage sur les chapeaux de roue, « Mommy’s Little Monster » décape bien comme il faut avec son riff accrocheur et son mid tempo lubrique, et fonctionne un peu comme une rencontre impromptue entre le soleil de Californie et l’aube d’un bled paumé au fin fond de l’Iowa.
L’humour n’est d’ailleurs pas occulté au profit d’une provocation cheap peu ragoutante, puisque « I Wanna Fuck You on the Hollywood Sign » assume parfaitement sa décadence au second degré, et pourrait détourner avec aisance l’agencement du lettrage géant pour le transformer en « Hollyfuck » sans que personne ne soit choqué.
Quelques mid tempo bien chauds comme il faut (« Black Lace Romance »), un brin d’acoustique typiquement US pour ne pas rebuter les plus sensibles (« The Doomsday Diaries »), mais qui se renforcent vite d’accès de colère qui ménagent le CRÜE des nineties et le LINKIN PARK qui attise, de subtiles allusions Hard-Rock qui brisent un peu la routine et se montrent terriblement efficaces, avec leurs mélodies mutines (« I Don't Take Baths Cause I'm Afraid of Sharks », oui je peux comprendre, les requins de baignoire étant les pires prédateurs de savon qui soient), et un final en forme d’apothéose de testostérone, pour un « Porn Star » légèrement Punk sur les bords, et presque enfantin dans son rendu. Paroles évidemment pas très clean, mais cocasses, chant narquois et nasillard, et refrain à la BACKYARD BABIES justement retombés en enfance.
MAKE A SCENE n’est donc pas le genre de groupe à se contenter d’un créneau bien classé, et s’amuse beaucoup à multiplier les allusions à sa propre culture musicale, piochant au gré de son inspiration dans l’Alternatif ludique, le Metalcore pudique et le Punk-Glam qui pique.
L’ensemble est loin d’être désagréable, un peu roboratif parfois, mais festif juste ce qu’il faut, et méchant sans mordre quand le ton monte et se veut plus costaud.
Stay Gold, Bleed Black est évidemment le genre de disque qui va s’adresser à la frange la plus jeune de l’auditoire Rock, mais peut aussi dépanner lors de longs trajets, lorsque l’asphalte avalée nécessite une bonne dose d’énergie bien restituée.
Comme un costume de soirée déguisée qu’on enfile sans problème, et qui tient le temps de la fête. Mais après tout, le Rock parfois doit savoir être aussi futile qu’une bulle de savon qu’on éclate dans sa baignoire en essayant de ne pas se faire bouffer par un lone shark de maison.
Titres de l'album:
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