Encore une fois, tout ceci est hautement subjectif. Mais comment voulez-vous que je passe à côté d’un groupe qui me sert en entrée un titre comme « My Favorite Color Is Pizza » ??? Surtout quand ce groupe est BELUSHI SPEED BALL, l’un des speed-acts les plus furieux de ces dix dernières années…J’avais fait connaissance avec eux à l’occasion de What, Us Worry? Il y a deux ans, et si ma vie n’en avait pas été chamboulée, mon moral était lui remonté en flèche grâce à l’humour ravageur du quintet.
Stellkira vient donc tout juste d’être disponible sur les plateformes et le Bandcamp du groupe, et le moment de dresser un bilan des opérations parait assez judicieux. Louisville, Kentucky, 2013, formation du groupe, qui depuis n’a cessé de multiplier les interventions, quel que soit le format. Deux longs, des EP’s, quelques singles, pour une carrière régulière et totalement cocasse. Il faut déjà avoir l’idée d’un baptême pareil, qui brocarde l’esprit débraillé des eighties et sa consommation de drogue effrénée. Les fans de John Belushi en seront pour leur frais, mais pas autant que les admirateurs de la dynastie Kennedy.
Stellkira et sa pochette magnifique et multicolore attire donc les regards, puis les ouïes. Ce blob géant en forme de mont Rushmore gluant avalant nos cinq amis est un gloubi-boulga rosâtre qui ne laisse rien présager de bon, mais en regardant plus attentivement, on remarque l’air goguenard de nos héros violents. A n’en point douter, cette boule de slime n’a que de bonnes intentions, dont transformer notre monde en champ de bataille rangée entre les fans de Hardcore et les férus de Thrash.
Tony Hazelip (basse), Derrek Tipton (guitare), Vince Castellano (chant), Daniel Neel (batterie) et le petit dernier Jamison Land (guitare) sont donc fiers de vous présenter leur dernière super/autoproduction, encore une fois influencée par le côté le plus rigolard de la vague californienne de la fin des années 80. Quelque part entre GAMA BOMB et MUNICIPAL WASTE, avec l’humour de WEHRMACHT et ACID REIGN, les BELUSHI SPEED BALL tiennent toujours à faire honneur à leur nom, en provoquant les mêmes réactions que l’ingestion d’un mélange d’héroïne et de cocaïne, le cocktail préféré de ce regretté John Belushi.
Sauf que les effets secondaires de cette drogue musicale sont bien moins néfastes, et plutôt positifs. On sort de l’écoute de cet album complètement galvanisé, prêt à défier n’importe quelle masse de muscles à l’air mauvais, ou à courir un cent mètres à la vitesse d’Usain Bolt. Pas désagréable comme sensation, d’autant que la poudre en question s’ingère par petites doses de quelques minutes.
Avec des morceaux tranchés fins, des allusions multiples, une saine rage et un allant incroyable, Stellkira incarne la quintessence géniale du fameux troisième album, celui qu’on n’a pas le droit de planter. Mais avec une envie pareille, et des capacités toujours aussi notables, le quintet roule sur le bitume comme un chien sur son cul pour le gratter. L’image manque d’élégance, mais ce Crossover improbable motive les métaphores les moins élégantes, un peu comme si GWAR se sentait pousser des ailes à Venice pour planer au-dessus de la base d’opération de SUICIDAL TENDENCIES. Et y lâcher un peu de fiente.
Fun, mais loin d’un simple Comedy Metal sans queue ni tête et aux blagues trop potaches pour faire sourire, Stellkira est un modèle d’intelligence fun, puisque souligné par une musique riche, enthousiasmante, avec de véritables éclairs de génie mosh et autres fulgurances Punk. Ainsi, « Garth, Let My Family Go » survole les débats de son tempo SoCal, alors que « Get to the Point » s’amuse à retranscrire la folie des DILLINGER dans un cadre beaucoup plus restrictif et bumpy.
Radical, simple, mais pas simpliste, ce troisième tome des aventures américaines se dévore comme un comics rare trouvé au fond des bacs d’un collectionneur avisé. En parfait état, et protégé par une couverture plastifiée, le numéro zéro aiguise la convoitise, et nombreux sont ceux prêts à se battre pour l’acquérir. Mais pour ça, il faut avoir le cœur pur et les intentions nobles. Savoir apprécier la pénombre surprenante d’un « Tater Tot Eyes », et rire de ces interludes qui à deux reprises interrompent la narration.
Tous les sous-genres semblent abordés sans aucun complexe. Le Thrash, le Hardcore, le Punk, le Speedcore, le Crossover évidemment, mais aussi le Trap louche (« Metroidvania Is All the Rage », final évidemment bien branque). A la limite du concept et peut-être bien les deux pieds dedans, ce nouvel album s’apprécie dans sa globalité, même si certains morceaux se détachent du lot (« Griffith Did Literally Everything Wrong », solide, rapide et méchant comme le coyote, mais en moins couillon).
BELUSHI SPEED BALL réussit donc son entrée dans la cour des grands, en l’arpentant justement pour vendre sa poudre de perlimpinpin. Une poudre que l’on sniffe par les oreilles, et qui propulse dans une autre dimension, aux couleurs criardes et aux sourires larges comme la faille de San Andreas.
N’hésitez pas. Le truc est bien dosé, et n’entraîne qu’une seule addiction. Celle qui transforme le Fun Thrash en paradis sur terre.
Titres de l’album :
01. My Favorite Color Is Pizza
02. This Is the Peak
03. Eels and Escalators
04. Get to the Point
05. Glass Bones III (Skit)
06. Glass Bones and Paper Skin IV
07. The Adventures of Rick and Mortarion
08. Garth, Let My Family Go
09. Griffith Did Literally Everything Wrong
10. The Hash Slinging Slasher
11. The Accountant’s Due (Stab the Katana)
12. Tater Tot Eyes
13. PG-13 (Skit)
14. Metroidvania Is All the Rage
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