Il n’y a pas d’âge pour s’ambiancer. Les artistes nous le prouvent à longueur d’années, contredisant leur état civil d’une belle énergie. On pourrait citer bien des exemples de rockeurs ayant bien tapé dans les soixante-dix ou quatre-vingt ans et qui continuent d’arpenter les scènes du monde entier. Le Rock flingue ou conserve, et ce ne sont pas toujours ceux qui ont pris soin de leur physique qui s’en sortent le mieux. Keith Richards devrait être mort depuis les années 70, Iggy Pop est toujours fringuant, Ozzy accuse le coup depuis quelques temps, mais Paul McCartney ne raccroche pas les gants. DEEP PURPLE non plus.
Alors, pourquoi pas ? Je veux dire, Steve PLUNKETT a beau avoir soixante-dix balais au compteur, rien ne l’empêche d’enregistrer un deuxième album solo, plus de trente ans après le premier…
Steve qui ? Non, ne me faites pas le coup. Si vous étiez fan de Hard-Rock dans les eighties, vous connaissez obligatoirement ce guitariste chanteur qui a fait les beaux jours d’un groupe au succès mineur, mais avec un gros hit au compteur. AUTOGRAPH, ça vous dit quelque chose ? « Turn up the Radio » ? Oui, vous remettez le truc, et vous vous replongez dans vos jolis souvenirs. L’ancien leader revient donc sur le devant de la scène, sans son ancien groupe, mais avec une envie qui fait plaisir à entendre de la part d’un mec qui vient juste d’atteindre les sept décennies.
Deux albums en solo en trois ou quatre décades, c’est assez peu. Mais qu’importe la quantité si le plaisir est là, et celui ressenti par Steve en enregistrant ces morceaux se ressent dès les premières mesures. Le bonhomme n’a pas fait le malin, et nous a donné exactement ce qu’on attendait de lui. Du gros Hard-Rock connoté 85/86, enregistré avec le son 2024. Un son d’ailleurs très humble et sec, avec juste ce qu’il faut d’épaisseur sur la rythmique pour sonner bombastic…mais pas trop.
Vous ne serez donc pas choqué par l’orientation de cet album, qui nous renvoie des années en arrière, à l’époque où la Californie était la capitale du Hard-Rock et où le Billboard célébrait les WHITESNAKE, QUIET RIOT, POISON et autres BON JOVI. Et ça fait évidemment un bien fou, surtout en été, saison propice aux t-shirts légers et aux mélodies musclées.
Le premier titre en dit d’ailleurs assez long pour que vous compreniez. « Rock Machine » décrit avec une acuité troublante la carrière de cet artiste unique, non seulement musicien, mais aussi compositeur et producteur, très prisé par la TV, VIXEN, 7th Heaven et j’en passe…L’américain n’a pas perdu la recette du hit calibré radio, et ce deuxième jet personnel rappelle méchamment AUTOGRAPH, dans une version plus mature et moins exubérante.
Pas de jeunisme excessif, pas d’opportunisme de mode, Steve PLUNKETT a branché sa guitare, son micro, et a joué ce qui lui venait le plus naturellement. Des chansons fraîches, gouleyantes comme un cocktail sans alcool au bord d’une piscine, la plupart du temps sur un mid tempo soutenu, qui parfois accélère la noire pour arriver à l’hôtel à l’heure (« We’re Gonna Jam »).
Le Rock, encore le Rock et toujours le Rock. Le message est clair, limpide même, et ce disque raisonnable s’appréhende comme le retour d’un vieux porte, un peu perdu de vue ces dernières années. Steve PLUNKETT nous avait plus manqué que nous le pensions, et ses chansons font un bien fou au moral. « Here We Go », « Rock Star », clap your hands, stomp your feet, le feeling est là, la distorsion est claire, et le jeu est évident. Un jeu de partage entre passionnés, qui malgré le temps passé n’ont pas perdu la flamme, qui brûle encore dans leur cœur de rockeur.
Largement aussi enthousiasmant que n’importe quelle nouveauté de label spécialisé, Straight Up s’est offert une sortie sur Cleopatra, et garde le cap pendant quarante minutes. Si bien sûr, certains titres pâtissent un peu de cette inspiration monolithique et bloquée sur le Sunset, on se laisse quand même prendre juste pour cette sensation d’avoir vingt ans à nouveau.
« Knockout Punch », qui claque comme le kick d’une moto, « On The Stage » en binaire si traditionnel que ma radio s’est directement calée sur la FM la plus enflammée, « Gotta Jump » en mode RAMONES psyché derrière le miroir du Hard-FM, pas de temps à perdre avec une ballade larmoyante ou un slow déjà trop chaud.
Steve reste ce musicien sincère que nous avons toujours connu, et se contente de ses atouts les plus spontanés. Composer une musique qui parle à tout fan de Hard-Rock, qu’il soit nostalgique ou pas, sans esbroufe, sans plastronner sur son glorieux passé, sans se vendre comme l’attraction inédite qu’il n’est pas. Mais qu’il a été.
Straight Up. On peut difficilement faire plus direct. Si vous l’entendez au loin, montez le volume de la radio. Ça vous rappellera sans doute quelque chose…
Titres de l’album :
01. Rock Machine
02. Here We Go
03. First Step
04. Six String Hero
05. Rock Star
06. We’re Gonna Jam
07. Knockout Punch
08. On The Stage
09. Gotta Jump
10. Start It Up
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30