A votre avis, quel style de musique peut jouer un groupe anglais né dans les années 80, et dont certains membres se sont rencontrés par l’entremise d’un certain Steve Harris ? La question elle est vite répondue comme dirait une starlette de Youtube, et en effet, les AIRFORCE et leur baptême évoquant le « Air Raid Siren » de notre cher Bruce Dickinson jouent un Heavy Metal franc du collier évoquant méchamment la période de transition d’IRON MAIDEN. Fondé en 1986, ce groupe comprend dans ses rangs un certain Doug Sampson, batteur de MAIDEN à la fin des années 70 (et dont nous entendons la frappe sur les fameuses Soundhouse Tapes et le single Running Free), mais aussi d’autres membres moins connus, comme le bassiste Tony Hatton et le guitariste Chop Pitman. Tous trois furent de l’aventure dès le départ, et accusent donc trente-quatre ans de carrière, ce qui n’est pas rien, et pourtant, Strike Hard n’est que le premier album de la formation, ce qui est pour le moins étrange. Il faut dire que durant sa longue période d’activité entre 1986 et 2001, le groupe n’a rien publié, se mettant en hiatus entre 2001 et 2008, avant que ses membres d’origine ne retrouve l’allant pour continuer l’aventure, et sortir une compilation de vieux morceaux, avant de lâcher deux EP’s entre 2017 et 2018. Et depuis l’année dernière, ils sont accompagnés du flamboyant chanteur Flávio Lino, qui de ses lignes vocales enflammées permet au quatuor d’atteindre les cimes d’un Heavy Metal nostalgique, tel qu’on le pratiquait au milieu des eighties. Ce passéisme est-il pour autant handicapant et gêne-t-il l’écoute de ce premier album aux poings serrés ? Que nenni, mais pour en apprécier les morceaux, il va vous falloir mettre vos désirs d’originalité de côté, puisque les anglais se complaisent dans un classicisme sous influence.
Entre la présence d’un ancien batteur de MAIDEN, une longue amitié avec Steve Harris, et un featuring de Paul Di’Anno sur les EP’s en question, l’analogie entre AIRFORCE et IRON MAIDEN est plus que criante, et la musique ne fait rien en effet pour cacher cette fascination. Les londoniens nous proposent donc une variation pas si personnelle que ça sur la période la plus fascinante de la vierge de fer, celle séparant The Number of the Beast de Powerslave, avec quelques petites touches de Brave New World, et si la musique n’évite pas la comparaison la plus flagrante, la touche finale est apportée par la voix de Flavio, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de Bruce Dickinson, lorsqu’il était encore en pleine possession de ses moyens. Tout ceci crève les oreilles dès « Fight », mais se ressent encore plus sur un titre comme « Finest Hour », que Steve Harris et sa bande auraient pu placer sur l’un des derniers LPs du groupe de leur groupe. Un disque sympathique donc, qui nous fait faire un joli voyage dans le temps, et qui se pose en alternative valable pour tous les déçus du MAIDEN de ces dernières années. Mais il est toujours difficile de juger objectivement un combo qui se place délibérément dans l’ombre des géants, et si les chansons de ce premier album sont plus qu’agréables, le mérite en revient sans doute à MAIDEN pour avoir pavé la voie dans les années 80 pour les quarante ans à venir en termes de Heavy Metal puriste et incorruptible. Enrobé dans une production très vintage, Strike Hard et sa pochette en coup de poing ne fait pas dans le détail, et pioche au hasard dans un songbook de MAIDEN pour agrémenter son bestiaire, et autant admettre que son imagination connaît des limites assez restreintes. On pense aussi parfois aux débuts de QUEENSRYCHE pour ce petit côté lyrique (« Don’t Look in Her Eyes »), ou même à une version anglaise d’HELLOWEEN, à cause du timbre de Lino qui sinue entre les cordes vocales de Tate, Dickinson et Kiske.
Alors, plagiat, simple hommage ou coïncidence troublante ? Un peu des trois considérant que les AIRFORCE sont des contemporains de ces trois groupes majeurs, et si la sensation est en plus d’une occasion troublante, le plaisir n’en est pas pour autant occulté, puisque les morceaux contiennent leur lot de breaks épiques et héroïques, de couplets durs comme l’acier, et de breaks aussi belliqueux qu’une épée frappant du haut d’un cheval. Certes, on aurait aimé que les londoniens s’écartent parfois de leur chemin passéiste un peu trop bien tracé, ce qu’ils parviennent parfois à faire grâce à l’utilisation d’un mid tempo plus fluide et de riffs moins connotés. Mais ces moments-là hélas les rapprochent encore plus de QUEENSYCHE, comme le démontre « I Feel your Pain » qui semble émaner du Seattle des années 83/84. Heureusement, « War Games » et son ambiance progressive et plus modulée vient nous extirper de notre demi-sommeil créatif, imposant une ambiance plus délicate et presque mystique, malgré un Metal éprouvé depuis trente ans et des arrangements de guitare plus que classiques. Mais il est difficile de condamner les AIRFORCE, puisqu’on éprouve de la sympathie pour leur musique datée, mais jouée avec le cœur et les tripes. On se dit simplement que si ce LP avait vu le jour au début de leur carrière, il n’aurait certainement pas sonné autrement, ce qui n’empêche pas d’apprécier « Band of Brothers » et ses syncopes plus décalées.
Mis à part cette gigantesque ressemblance avec qui-vous-savez, les anglais proposent un album bien troussé, très professionnel, certes aussi original qu’une B-side de MAIDEN, mais honnête et chantant. On finit par se prendre d’affection pour un instrumental qui date mais qui fonctionne quand même, et surtout, par tomber sous le charme de la voix de Flávio Lino qui ne ménage pas ses efforts pour transcender un background des plus évidents. Un travail appliqué qui ne fera pas avancer la cause, mais qui offre une récréation solide et agréable, et une alternative à IRON MAIDEN, qui depuis quelques années se contente de répliquer ses meilleurs albums en espérant que ses fans n’y verront que du feu. Ici, l’illusion est totale, et il est toujours sympathique de découvrir un disque qui aurait pu sortir à la suite de Powerslave.
Titres de l’album:
1. Fight
2. Die for You
3. Son of the Damned
4. The Reaper
5. Finest Hour
6. Don’t Look in Her Eyes
7. I Feel your Pain
8. War Games
9. Band of Brothers
10. The War Inside
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09