Aux USA, les born again sont généralement des convertis de dernière minute à la religion, qui semblent avoir trouvé le salut dans la prière et l’abnégation. Des pieux et vertueux se baladant avec de petits bracelets blancs et qui font du prosélytisme divin, en jurant sur la bible que Dieu et Jésus leur ont sauvé la vie.
C’est une conception des choses. Je ne suis pas foncièrement contre, mais il semblerait qu’en France, le sens en soit un peu différent.
C’est en tout cas ce que j’ai cru comprendre à l’écoute du premier album des BORN AGAIN, qui eux, se sont tournés vers la religion Metal depuis un bail déjà. L’option est évidemment plus séduisante pour nous autres, fans de décibels et de Hard-Rock saignant, et c’est en tout cas une formation solide, qui à peine formée, se paie le luxe de se faire signer par le mastodonte de la distribution européenne Massacre Records.
Mais il faut dire que malgré une seule année d’activité à leur compteur, les frenchies sont tout sauf des débutants, ce qui a dû mettre la puce à l’oreille du géant. On retrouve en effet au casting des figures bien connues de la scène Metal, dont le guitariste Chris Savourey, ex BROKEN EDGE, NORTHWIND, HEAVENLY et KARELIA, mais aussi Thierry Marquez, au chant, ex BROKEN EDGE lui aussi.
A leurs côtés, Christopher à la basse et Pich (transfuge de BROKEN EDGE aussi, comme quoi tout reste dans la famille) pour compléter le générique, qui donne à ce Strike With Power des allures de production d’envergure, et surtout de bonne calotte à la morosité et la tiédeur ambiante.
Pas de méprise, les mecs sont là pour vous faire headbanguer, et assurent dans leur rôle respectif. Certes, et évacuons la question de l’originalité d’emblée, tout ne respire pas l’inédit sur cette carte de visite, dont la typo et les coordonnées nous rappellent bien des VRP d’antan, de PRIMAL FEAR à JUDAS PRIEST, en passant par BLACK SABBATH ou MOTORHEAD, dont les bougres reprennent même le « No Class », eux qui en ont tant.
La cover est d’ailleurs plutôt bien envoyée, Thierry se permettant même de singer les intonations rauques du regretté Lemmy avec un certain panache, tandis que Chris se fait un malin plaisir de tronçonner à la Fast Eddie Clarke en toute impunité. Rythmique chaloupée, groove appuyé, c’est une astuce très bien sentie qui en dit long sur l’amour des musiciens envers un Rock’n’Hard de tradition, et qui leur permet d’ajouter une plus-value à un album déjà bien carton.
Mais avant cette reprise, il y a évidemment les compositions originales du quatuor, qui elles non plus ne font pas vraiment dans la dentelle. Si la signature avec Massacre pourrait laisser à penser que les BORN AGAIN font partie de la secte des adorateurs de l’enclume et du marteau maudits made in Germany, la réalité est beaucoup plus nuancée, puisque leur musique évoque tout autant le Heavy d’outre-rhin que le Power européen, avec de subtiles touches un peu Stoner qui chauffent bien. Certes, un morceau comme « Preacher Of The Night » titille la corde sensible d’un « Sweet Leaf » Sabbathien, de son beat plombé et de son riff légèrement calqué, mais voyez plutôt ça comme un clin d’œil à un monstre de légende que personne ne peut oublier ou occulter. D’ailleurs, à cette occasion, le groupe nous rappelle un peu les amis de 7 WEEKS, avec leur mélange de Metal de désert et de Heavy disert. Et avouons-le, il y a pire comme référence.
Mais les images sonores qui chatouillent l’esprit sont multiples, et dépendront de votre propre culture. Ainsi, l’ouverture « New Generation » m’a salement fait penser à un mix endiablé entre les syncopes estivales d’UGLY KID JOE et le viril à la PANTERA du virage Power-métal.
Comme quoi, toutes les comparaisons sont dans la voiture…
Si musicalement, les orientations sont convergentes et divergentes à la fois, le niveau technique des bonhommes ne saurait être remis en question. L’interprétation est carrée et le talent relevé. Chris s’en donne à cœur joie tant en rythmique qu’en solo, qu’il enflamme de son phrasé rapide et précis, sans pour autant chercher à caser le maximum de notes dans les vingt secondes imparties. Le chant de Thierry, très burné, pourra lasser ceux qui apprécient plus de variété, mais convient très bien à la plupart des titres, même lorsque ceux-ci se tournent vers le Heavy Boogie (« Strike With Power », mélodie tournoyante à la SMASHING PUMPKINS sur nitroglycériff made in NOLA).
La production sera sans doute plus sujette à caution, un peu trop compressée, et rigide sur la durée, ce qui rend l’écoute un peu forcée parvenu aux trois-quarts de l’album. Mais un burner Priestien comme « Betrayal » s’en accommode très bien, et fait fondre l’asphalte de vos enceintes de sa rythmique speedée et de son chant bien énervé.
BORN AGAIN aborde des thèmes chers au Metal, sans pour autant tomber dans les clichés les plus éculés, autant conceptuellement que musicalement. Certes, le propos est parfois un tantinet trop lourdaud (« We Feed The Fire », qui résonne des heures les plus longues de la carrière de GRAVE DIGGER ou RUNNING WILD), mais le quatuor sait redresser la barre d’une pointe de vitesse qui tire sur la laisse (« Angel In Black », concis, rapide et Heavy, comme un ACCEPT dynamisé par la concurrence juvénile de PRIMAL FEAR).
L’up tempo sait aussi de faire une place sur le bateau, comme le démontre avec brio le terriblement accrocheur « Deal With The Devil », alors que le déhanché sensuel et débraillé de « Wings Of Hate » se frotte à l’héritage métissé d’un THIN LIZZY irlandais et déchaîné.
Et finalement, malgré une cohésion globale indéniable et très marquée, Strike With Power se paie le luxe de tergiverser et d’aborder bien des sujets sans se disperser. C’est en tout cas ce que je retiens d’un premier LP aussi professionnel que frais, et qui ne nous prend pas pour des brebis égarées.
Alors, si le Metal pur et dur vous sied, et que vous ne crachez pas sur un brin de dextérité et de rythmes versatiles, faites l’expérience de cette frappe pleine de puissance.
Ça cogne, mais ça panse, et ça bastonne, mais ça pense. Le meilleur des deux mondes en quelque sorte…
Titres de l'album:
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