La pauvre Anette aura beau faire ce qu’elle veut, mener sa carrière comme elle l’entend, multiplier les succès et devenir l’une des chanteuses les plus respectées du monde du Metal, elle ne restera pour beaucoup que celle qui a essuyé les plâtres après le départ de Tarja de NIGHTWISH. Sur deux albums, la voix d’Anette a tenté de faire oublier celle de la diva, avec beaucoup de mal au début (Dark Passion Play), et un peu plus d’aisance ensuite (Imaginaerum). A l’image de l’Annette de Premiers Baisers, condamnée à suivre les pas de Justine, la pauvre Anette n’a donc pas eu toutes les cartes en main dès le départ, et a eu beaucoup de mal à se faire accepter par les fans. Il faut avouer qu’aussi jolie soit sa voix, elle n’a pas la puissance et le lyrisme de celle de Tarja, mais j’avoue une tendresse particulière pour cette chanteuse qui a eu les épaules pour endosser un costume trop grand pour elle. Et sa voix justement, un peu tendre au départ a gagné en maturité avec les années, au point de magnifier aujourd’hui la musique de THE DARK ELEMENT, son groupe officiel.
Mais Anette, ce ne sont pas que deux ou trois groupes (rappelons pour la bonne bouche qu’elle a fait partie d’ALYSON AVENUE pendant huit ans avant de rejoindre NIGHTWISH), c’est aussi une voix et un talent qu’elle sait mettre à l’occasion à son propre service. En 2014, la chanteuse suédoise nous avait donné un aperçu de ses talents en solitaire, via Shine, et c’est donc sept ans plus tard que madame OLZON nous en revient sous son propre nom, avec un deuxième effort solo beaucoup plus dru et dur que le premier.
Anette OLZON n’est évidemment pas le seul nom qu’on retrouve au menu de ce second longue-durée. La chanteuse a collaboré avec des pointures, et s’est adressée à Magnus Karlsson pour composer et produire son album. Après avoir travaillé ensemble sur l’album Worlds Apart qui opposait la voix d’Anette au talent de Russell Allen, Anette et Magnus se retrouvent donc pour offrir au public un disque fort, puissant, moderne, qui combine les influences et les goûts de la chanteuse. Elle n’hésite d’ailleurs pas à affirmer que cet album a été pensé plus Heavy que sa première déclaration, et déclare à propos du single de l’album :
« Parasite » est une chanson sur ceux qui créent le désastre de ce monde avec leurs mensonges, leurs manigances, leur cupidité, qui cachent leurs intentions derrière une façade respectable. Vivre dans un monde un peu chaotique avec une pandémie, une politique folle, de la violence, les réseaux sociaux et les gens qui donnent leurs opinions sur les autres en permanence, est la base sur laquelle s’appuient les paroles de l’album. Musicalement, je voulais un album beaucoup plus Heavy, mais avec des mélodies fortes, et je me suis inspirée de groupes que j’aime comme DIMMU BORGIR et IN FLAMES.
Sacrée pari tenté par la chanteuse, qui se frotte donc à un extrême raisonnable pour exprimer ses points de vue sur le monde, la situation actuelle, la pandémie qui nous a frappés de plein fouet, les injustices, les menteurs, et tout ce qui l’obsède au point de coucher des mots sur papier. Première constatation, avec le mixage de la référence absolue Jacob Hansen (PRETTY MAIDS, VOLBEAT, THE DARK ELEMENT) et la production de Magnus Karlsson, Strong fait honneur à son titre, et bande les muscles en plus d’une occasion. Inutile donc de vous attendre à des atermoiements de diva en manque de reconnaissance, Anette a choisi d‘affirmer ses positions via un Heavy flirtant souvent avec la grandiloquence du Power Metal sans tomber dans les travers du Metal symphonique. Le ton général de l’album est donc assez sombre, rythmiquement écrasant, mais heureusement aéré par des mélodies vocales qui évitent l’étouffement.
Si les arrangements proposés par Magnus sont évidemment modernes, la structure même des compositions reste classique, et répond à un besoin fondamental de Rock joué Heavy Metal. On reconnaît bien là l’univers de la chanteuse, à l’aise dans son époque, et dont l’émergence remonte aux années 90. La voix d’Anette, très à l’aise dans ce répertoire taillé sur mesure fait parfois merveille, et évite le lyrisme exacerbé qui n’est pas son registre. Inutile de nier pour autant que Strong est un pur produit de son époque, et certainement pas le genre d’œuvre qui fera date dans l’histoire. En jouant la musculature prononcée, la chanteuse suédoise a quelque peu gommé ses traits les plus fins, et si la recette fonctionne quand la pression monte d’un cran (« Fantastic Fanatic »), les titres ont une fâcheuse tendance à se fondre dans une uniformité qui finit par devenir irritante sur le tard.
On appréciera donc les moments d’accalmie relative, à l’image du très catchy « Who Can Save Them », à l’enveloppe cachetée de cire opératique. Et alors qu’on attend immanquablement la ballade qui permettra de reprendre le cours de ses rêves en toute quiétude, Anette fait durer le suspense jusqu’à la fin du métrage, ne réduisant l’intensité qu’à l’occasion de la power-ballad « Sad Lullaby » qui n’évolue pas vraiment en terre romantique pour autant.
On pointera du doigt le côté too much de cette production trop ample, le manque de diversité dans l’approche, et l’impossibilité pour Anette de vraiment montrer l’étendue de son talent en refusant de calmer le jeu. Mais c’est le choix de l’artiste, que l’on se doit de respecter, même si ce choix entraîne un nombre conséquent de répétitions. Mais en multipliant les écoutes, on parvient à identifier quelques digressions plus fines, des trouvailles plus intéressantes, et une poignée de morceaux qui font honneur au Heavy Metal moderne, comme ce final dramatique « Roll The Dice ».
Plus attachant qu’indispensable, Strong montre une facette dure d’Anette OLZON et lui attirera les faveurs d’un nouveau public. Ce qui est déjà bien.
Titres de l’album:
01. Bye Bye Bye
02. Sick Of You
03. I Need To Stay
04. Strong
05. Parasite
06. Sad Lullaby
07. Fantastic Fanatic
08. Who Can Save Them
09. Catcher Of My Dreams
10. Hear Them Roar
11. Roll The Dice
Bourrative la calzone.
Intenable ce truc. Un coup à s’écouter du Vondur pour contrebalancer.
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