MelodicRock Records, la chaumière des groupes sous-estimés, des fabuleux et talentueux artistes de la scène Rock mélodique, qui jouent avec leur cœur et leur âme.
Si avec une telle accroche publicitaire, vous n’êtes pas alléché par les productions dudit label austral, c’est à n’y rien comprendre…En même temps, il est évident que les PR de cette maison de disques du bout du monde ne vont pas vous appâter avec des slogans du genre, « si c’est pourri et que ça sent le poisson, c’est un produit maison ! », ce qui aurait parfois le mérite d’être honnête. Mais l’honnêteté ne paie plus depuis longtemps en termes de marketing, quoique sur cet exemple précis, les responsables ne nous ont pas totalement pris pour des billes, car le groupe en question est du genre plutôt bon dans son créneau, voire même très bon, et son quatrième album vaut largement le coup d’oreille. La naissance des CAPTAIN BLACK BEARD sous leur patronyme étrange ne date en effet pas d’hier, mais plutôt de 2009. Depuis, ils n’ont pas vraiment regardé les étoiles dans un transat, mais ont enchaîné les sorties, et leur premier et éponyme LP avait même en son temps obtenu le parrainage prestigieux de Geoff Barton de Classic Rock, qui l’avait classé dans ses meilleurs sorties de l’année. S’ensuivirent très rapproché Before Plastic, qui s’enorgueillissait de la participation de Bruce Kulick à la guitare, et de Mats Karlsson des 220 VOLT, avant de passer le cap si dangereux du troisième effort en 2016 via It’s A Mouthful, qui obtint beaucoup moins de bienveillance de la part des webzines spécialisés. Aujourd’hui, les musiciens s’en reviennent donc avec une quatrième production sous le bras, et soyons honnête, cette somme de travail s’avère relativement conséquente et digne d’intérêt pour tous les fans de Hard Rock mélodique moderne qui ne rechigne pas à puiser du côté des classiques de quoi carburer. Réussite ? Mais totalement, et presque entièrement d’ailleurs, puisque sur dix morceaux, il n’y a pas grand-chose à répudier…
CAPTAIN BLACK BEARD est donc un quartette (Liv Hansson - chant, Christian Ek - guitare, Robert Majd - basse et Vinnie Stromberg - batterie), originaire de Stockholm, et peut donc compter sur l’engouement suscité par la vague scandinave qui déferle sur le monde depuis quelques années. Mais pour surfer sur les crêtes, encore faut-il avoir un minimum de panache et de savoir-faire, ce qui est assurément le cas de nos amis du jour. Produit par le claviériste de H.E.A.T., Jona Tee, Struck by Lightning est en effet un éclair qui zèbre le ciel du Rock mélodique de ses attaques électriques maîtrisées, mais suffisamment puissantes pour effrayer. Il n’est bien sûr pas question de Heavy Metal ici, quoique certains riffs soient assez tendus pour y faire penser, mais bien de Hard Rock moderne et harmonieux, qui ne sombre pourtant jamais dans la facilité d’un AOR national, gage de succès certain pour la plupart des groupes nordiques. Les mélodies sont évidemment très prononcées, mais on pencherait plus pour une version très policée des 220 VOLT et de DANGER DANGER, sans le côté FM trop prononcé de ces derniers. Il faut dire qu’en nommant des influences ne leur ressemblant pas vraiment, les suédois ont joué le jeu de cache-cache le plus risqué qui soit, et il est évidemment très difficile de trouver dans leur musique des traces quelconques de LED ZEPPELIN, DEEP PURPLE, AEROSMITH, GUNS 'N ROSES, MÖTLEY CRÜE, SKID ROW, VAN HALEN, BLACK SABBATH, AC/DC, KISS, VOLBEAT, IRON MAIDEN, Y&T, JOURNEY, BOSTON, LYNYRD SKYNYRD, THE HELLACOPTERS, THE BEATLES, THE YARDBIRDS, ou d’Alice COOPER. Ce qui n’empêche nullement ce quatrième LP de marquer un tournant dans l’histoire du quatuor, qui fête d’ailleurs l’arrivée de la nouvelle vocaliste Liv Hansson, visiblement très à l’aise dans son rôle de frontwoman à la voix de fer. Admettons que la chanteuse a apporté au reste du groupe une nouvelle impulsion et une énergie tangible, ce qui permet à ces nouveaux hymnes de sonner encore plus amples, et de préparer le terrain pour des prestations live au succès certain. Sans en rajouter, mais en donnant un sacré aperçu de son talent vocal, Liv navigue avec aisance entre les registres et sait se montrer aussi caressante que griffue. Elle propulse de fait les morceaux les plus pêchus dans la stratosphère du Hard mélodique le plus fier, mais ambiance aussi les titres plus nuancés sans rester accrochée au même registre.
On sent clairement que le combo a voulu passer à la vitesse supérieure avec ce LP, vitesse qu’ils ont enclenchée, et qui leur autorise tous les dépassements et autres crissements de pneus. On sent d’ailleurs cette nouvelle envie se manifester dès l’entame « All The Pain », illustré d’une vidéo, et qui nous donne le la, le bon, celui d’un Hard Rock bien burné aux entournures, mais aux encablures méchamment bien huilées. On pense évidemment à la vague des H.E.A.T et de toute l’écurie nordique de ces dix dernières années, mais la patte des CAPTAIN BLACK BEARD est patente de chapitre en chapitre. La guitare de Christian rugit comme une bête en cage qu’on vient de libérer, ce qui lui permet de signer des riffs bien saignants, comme celui qui déchire les chairs sur « Perfect Little Clue », l’un des plus méchants du lot. La formule est évidemment très classique, avec une succession de couplets agressifs et de refrains hautement mémorisables, mais ça fonctionne à plein régime, et les chansons se succèdent à bon rythme sans en manquer. Les écueils de ce genre d’album sont multiples, de l’excès de saccharose qui vous dope le glucose en passant par la redite qui ne sent pas vraiment la rose, mais le quatuor les évite tous les deux avec un panache glorieux, choisissant de privilégier l’efficacité, même si l’émotion n’est pas complètement occultée (« Believer », qui rappelle les côtés les plus Pop du précédent It’s A Mouthful). Pas de ballade lacrymale à redouter donc, mais pas non plus de paraphrase à regretter, puisque les originaires de Stockholm jouent la diversité, et n’ont pas peur de se frotter à la diversité, provoquant délicatement l’Alternatif sautillant pour incruster la Pop dans le Rock intelligemment (« Picture Life », hit en puissance). Claviers proéminents mais pas prédominants (« Gotta Go »), mid tempo solide pour ligne vocale convaincante et chœurs vaillants (« Out of Control »), grosse basse brillante pour Rock décalé mais savamment étudié (« Dead End Street », encore un refrain qui tue), et incartades un peu plus sombres sur un terrain dans l’ombre (« Nobody Like You », même Desmond Child n’aurait pas fait mieux)…
En gros, un joli survol d’un style qui une fois encore ne supporte pas la médiocrité, encore moins les plus réservés. En osant élargir leur répertoire, les suédois de CAPTAIN BLACK BEARD ont fait le bon choix, et sauront ramener dans leur giron les plus traditionnalistes comme les évolutionnistes. Un album qui se cale hors du temps, mais bien au chaud entre vos oreilles, joué par un groupe qui en effet, y a mis son cœur et son âme.
Titres de l'album:
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