JERUSALEM est l’un des plus anciens groupes de Rock chrétien encore en activité. Et c’est certainement le plus ancien groupe de Rock chrétien suédois. Depuis le milieu des années 70, il propage la bonne parole, alternant les styles et les approches pour rester en phase avec son temps, ayant même tâté de la Pop dans les années 80, lors de sa période de gloire. Pourtant, il n’a pas sorti tant d’albums que ça eu égard à sa longévité, de longs silences séparant ses œuvres. Ainsi, treize ans séparent ce Stygn de She, publié en 2013 et qui était à ce jour le dernier message envoyé par les scandinaves.
C’est dire si ce nouveau longue-durée était attendu comme le messie. JERUSALEM est une fois encore ressuscité, et nous propose un long voyage dans son histoire, sous la forme de onze vignettes aux ambiances diverses, mais avec toujours en moteur cette passion pour le Hard Rock mélodique et le Classic Rock nerveux. Et évidemment, ce message de foi qui l’anime depuis ses débuts.
Ulf Christiansson knew that the vision of a Christian hard rock band came from God
Et visiblement, Dieu aime les JERUSALEM. Il a toujours veillé sur eux, et leur a donné une créativité enviable sur le marché. Des origines restent les deux frères Christiansson, Philip et Ulf, qui se partagent la guitare et le chant à parts égales, et qui sont accompagnés par quelques musiciens au talent certain, ce que prouve en tout cas la dimension artistique de ce nouvel album, à cheval entre plusieurs styles généralistes.
JERUSALEM, c’est un peu tout ce que les païens aiment dans le Rock chrétien, et qu’ils détestent chez les marchands du temple et les vendeurs de larmes. Un véritable Rock, musclé, intemporel, passionné, et interprété par des gens sincères, qui croient vraiment en ce qu’ils font. Les textes orientés religion ne sont pas de simples prêches de prédicateur, mais bien des indications sur un choix de vie assumé, et l’ensemble, homogène, nous permet d’apprécier une musique riche, aussi instinctive que réfléchie, et suffisamment brute pour concerner les amateurs de décibels que nous sommes.
Et Stygn démarre sous les meilleurs auspices. Loin de l’hospice, les frères Christiansson sont toujours aussi vaillants, gaillards et verts, et nous accueillent dans leur église au son d’un hymne à la AC/DC, via « Gud finns visst », puissant, boogie, AEROSMITH et ROSE TATTOO, KIX et AIRBOURNE, WHITESNAKE et BLACK COUNTRY COMMUNION, pour des retrouvailles fêtées en grandes pompes. Le son est incroyablement précis, équilibré, le mixage parfait et ne laissant personne dans l’ombre, et les voix en avant sans tomber dans le prosélytisme.
Entraînant et catchy, ce premier tube est en fait le gros arbre qui cache l’immense forêt, l’album dépassant allègrement l’heure de jeu. Et les suédois ne font pas semblant d’être humbles pour épater la galerie, puisque le deuxième de couverture « Jeremia » piétine les dix minutes de lecture divine, en combinant les grands espaces du Progressif et le Rock classique des seventies, le terreau originel des suédois. Les volutes de claviers, l’allant épique, l’énergie palpable permettent de faire passer cette longue suite comme une corbeille d’osier pendant la messe, et nous explique assez clairement pourquoi JERUSALEM reste l’un des plus grands groupes suédois de sa génération…et des suivantes.
Et ce qu’on aime par-dessus tout, c’est cette sincérité. Le quintet n’essaie pas de nous faire avaler des couleuvres ou nous faire parler en langues en travestissant sa musique pour s’adapter à son époque, mais continue simplement son chemin en assumant son ancienneté. Ce qui ne l’empêche nullement de se montrer allusif à la mode Hard-Rock bluesy de l’orée des nineties (« Stygn »), ou de jouer sur la corde sensible et très GUNS de « Hur kunde vi » dont le solo aurait pu être signé par Slash.
Dieu sait (évidemment) à quel point il est difficile de maintenir l’intérêt de l’auditeur sur un timing aussi long. Mais les suédois en ont assez dans les bottes pour marcher le plus longtemps possible, en synthétisant avec beaucoup d’intelligence leur parcours, sans jamais sombrer dans la redite ou la mièvrerie inexcusable. « Törnrosa », fragile et acoustique, avec toujours en appui cette basse sobre mais ronde, « Kanske Gud » aussi sévère qu’un PEARL JAM punk, « Vår tid nu » évolutif, à fleur de peau et magnifique, le tracklisting ne commet pas la moindre erreur de jugement, et sait se montrer ambitieux sans être envieux.
Aucun pêché capital n’est commis par les suédois. Ils relèvent la gageure de la qualité sans se laisser entraîner sur la piste du vice créatif, et refusent l’opportunisme des formations à la carrière se mesurant en décennies qui vendraient père et mère pour rester à la mode, ou qui se contentent de relever les compteurs une fois tous les dix ans et d’envoyer la facture pour la forme.
Ce nouvel album de JERUSALEM excuse complètement l’attente qu’il a fallu supporter pour pouvoir l’apprécier. Il est honnête, riche mais abordable par les plus humbles, et donne une vue d’ensemble d’un Hard-Rock suédois des années 70/80 sans artifices ni tricherie de production.
Alléluia. Ecoutez, ceci sont les tympans du Christ. Et il a des goûts plutôt sympas pour un mec qui accuse deux millénaires.
Titres de l’album:
01. Gud finns visst
02. Jeremia
03. Stygn
04. Hur kunde vi
05. Kärlek och sanning (Missa inte festen)
06. Törnrosa
07. Kanske Gud
08. Vår tid nu
09. Fariséerna
10. Pionjär (Sons of Thunder)
11. Här står jag
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49