Je n’ai rien contre les accroches promotionnelles, mais en l’occurrence, lorsqu’on résume un musicien à une étape de sa carrière, j’ai tendance à trouver ça plutôt réducteur. Ainsi, les GALE FORCE seraient nés de l’union de Tracy G et Michael Drive, deux musiciens hors norme que l’on réduit à la portion congrue de leur parcours : DIO et BARREN CROSS. Sauf que pour les européens, le nom de BARREN CROSS ne veut pas dire grand-chose, malgré une carrière entamée dans la première moitié des années 80 (et des albums franchement dispensables), et que Tracy G mérite bien mieux que la simple mention de son court séjour aux côtés de Ronnie James. Ainsi, nous retrouvons le nom de Tracy au casting de nombreuses formations (EIGHTBALL CHOLOS, PAIN SAVIOR, ex-THE WARNING, TRACY G, ex-CHRIS HEAVEN, ex-WWIII, ex-DRIVEN, ex-GRIJALVA BROTHERS, ex-LOVE/HATE, ex-RAGS, ex-SWIFT KICK, ex-CURLY FESTER AND THE BLUES QUARTET), le guitariste étant l’un des plus recherchés du marché californien depuis de longues années. Mais dans les faits, et aussi intéressante soit cette anecdote de deux hommes se rencontrant par hasard, que vaut artistiquement parlant le projet GALE FORCE ? Des millions sur le papier, et pas mal d’intérêt musicalement, puisque les deux têtes pensantes du projet ne se sont guère éloignés de ce qui a toujours fait leur succès : un Hard-Rock efficace et immédiat, se replongeant dans le passé de la scène de L.A, lorsqu’elle était encore le centre du monde et la Mecque du Rock le plus échevelé.
Le quatuor, complété des deux autres musiciens Paul Alfery (guitare/claviers) et Randy Oviedo (basse) nous propose donc un premier album solide de bout en bout, et largement allusif à la période de gloire des deux leaders de la troupe. La première rencontre des quatre larrons se fit dans un restaurant, le Cheesecake Factory de Pasadena (pour l’anecdote), et dès cette rencontre, l’alchimie fut si palpable que la petite troupe composa son premier morceau dans la foulée, qui se retrouva clippé dès que l’occasion se présenta (« Crash & Burn »). La suite fut tout à fait logique, avec une période de composition étalée sur un an et demi, avant que la naissance officielle de ce Subhuman ne soit célébrée le 14 octobre 2020.
GALE FORCE n’est pas juste « un autre groupe ». Il a quelque chose de plus, quelque chose de tangible et spécial
Et encore une fois, si l’accroche en gimmick peut paraître excessive et prétentieuse, la musique prouve en effet que les quatre californiens proposent autre chose qu’une simple nostalgie facile pour flatter la sensibilité des amoureux old-school les plus indécrottables. En osant transposer la folie californienne des années 80 aux exigences de puissance du nouveau siècle, le groupe propose une musique répondant à tous les critères du Hard-Rock de l’époque, mais booste le tout d’une énergie et d’un groove incroyables. On pense évidemment aux différentes implications de Tracy et Michael en premier lieu, BARREN CROSS et LOVE/HATE en premier plan, mais aussi à d’autres références comme SKIDROW, SHOTGUN MESSIAH, et pourquoi pas le STRYPER de ces dernières années, bien qu’un titre comme « Dystopia » démontre aisément que les GALE FORCE n’ont aucune envie de brider leur puissance. Les thématiques développées par Michael sont évidemment portées sur la religion, le seigneur, le respect des commandements, mais aussi la dérive sociétale d’une humanité qui n’a plus de valeurs ni de points de repère. Ainsi, le chanteur espère regrouper les brebis égarées pour les fédérer à son propos, et si chacun jugera de la pertinence de ce prêche, les plus subjectifs accorderont au groupe un crédit artistique qu’il mérite amplement.
Pourtant, rien de neuf sous le soleil divin, juste un Hard-Rock fort en décibels, qui démontre que Tracy n’a rien perdu de son habileté à la guitare. Dès le fameux et historique « Crash & Burn », l’ambiance est pesante et sombre, et les arrangements menaçant. Et lorsque le riff principal entre en jeu, il est impossible de ne pas craquer pour ce groove lourd et emphatique qui nous ramène à la période de transition entre le Hard des eighties et son équivalent des nineties, lorsque les groupes tentaient de s’adapter aux circonstances pas forcément heureuses pour eux. La voix de Michael, toujours aussi puissante et versatile offre aux morceaux l’assise dont ils avaient besoin, et l’ensemble dégage une énergie de tous les diables (veuillez m’excuser, je réciterai trois pater), une énergie qui était coutumière aux SKIDS évidemment, mais aussi aux BULLET BOYS et pas mal de combos de la vague Hair Metal.
Plus dur que la concurrence, et constamment à la lisière d’un Heavy vraiment hargneux, Subhuman ne se repose donc pas uniquement sur le CV de ses deux créateurs, et aligne les hits, entre un « Subhuman » vraiment poisseux et un « Master Machine » plus léger dont les chœurs ne sont pas sans évoquer nos chers SLAUGHTER.
Pas de faux pas, un timing qui s’arrête pile au bon moment, pour onze morceaux spontanés, mais aux gimmicks bien pensés. La ballade « Red Line » touche en plein cœur de ses harmonies un peu nostalgiques, tandis qu’un Blues Heavy de la trempe de « Rat Race », malmené par Drive au chant nous donne des fourmis dans les poings. Le groupe n’a pas lésiné sur la puissance, et ne compte pas sombrer dans la mièvrerie du White Metal des eighties, lorsque les potes de STRYPER nous dégoulinaient des bibles sur fond de mélopées diabétiques. « Where Am I Going? » et ses accents du ZEP, « Fire in the Hole » et son beat chaloupé sur fond de riff limite Thrash, « Alter Ego » et son up-tempo halluciné, permettent de maintenir l’attention jusqu’à la fin de la leçon, qui en donne une à pas mal de suiveurs nostalgiques.
Beaucoup jugeront l’affaire gentiment anecdotique, et pourtant, je ne peux m’empêcher de voir en GALE FORCE un sérieux adversaire vintage aux DEAD DAISIES, BLACK COUNTRY COMMUNION et autres SONS OF APOLLO. Dans un registre différent certes, mais tout aussi capable et compétent. Après tout, la bio avait sans doute raison. GALE FORCE n’est pas juste « un autre groupe ». Il a quelque chose de plus. Un gros quelque chose.
Titres de l’album:
01. Crash & Burn
02. Subhuman
03. Master Machine
04. Red Line
05. Dystopia
06. Never Say Goodnight
07. Rat Race
08. Where Am I Going?
09. Fire in the Hole
10. Alter Ego
11. Riot Act
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