Fans de Death/Thrash classique et modéré, vous allez être aux anges : les américains de SEEDS OF PERDITION ont clairement pensé à vous en composant leur second album. Formel comme le style peut l’être lorsqu’il refuse les exactions les plus chaotiques, Suffering of the Dead ne fera pas souffrir vos oreilles sous les coups de boutoir d’une rythmique ayant tourné folle, mais ravira vos instincts les plus brutaux en les caressant de mélodies fort à propos.
Onze ans après sa naissance, le groupe de Philadelphie continue donc le travail entrepris à l’occasion de son premier EP paru en 2013 (From Within), et tient bon le cap malgré des changements de line-up assez récurrents. La formation 2021 ne comprend plus des débuts que le guitariste George Cathers (ex-INSATANITY, ex-POLTERCHRIST), toujours secondé par le batteur Dan McGrouty. Chris Natalini, chanteur officiant sur toutes les réalisations du groupe est lui aussi toujours là, et on retrouve à la seconde guitare Joseph Muir (depuis 2016) et le dernier arrivé, le bassiste John Tavani (2018). C’est donc une formation presque stable depuis la sortie d’Incarnation - premier longue-durée du quintet - que l’on trouve à la barre de ce Suffering of the Dead, et l’osmose prend bien, puisque les membres se connaissent maintenant depuis quelques années.
En résulte une efficacité dans le formalisme remarquable dès les premiers morceaux. Ayant clairement mis de côté toute forme d’originalité, le groupe peut donc se concentrer sur sa puissance, qui sans rivaliser avec les précurseurs du genre reste assez convaincante. Nous sommes certes loin des déflagrations d’INCUBUS, SADUS, DEMOLITION HAMMER, ou des plus récents CRIMSON SLAUGHTER et ENFORCED, les parties Death des américains se rapprochant parfois des intonations les plus harmoniques de la vague Néo-Death scandinave des nineties.
Ce qui n’empêche guère le duo John Tavani/Dan McGrouty d’envoyer du bois quand il le faut, même si la vitesse de croisière du voyage brutal reste désespérément raisonnable. Il est d’ailleurs tout à fait possible de trouver cette linéarité frustrante, certains titres ne demandant qu’une petite étincelle pour vraiment décoller. Heureusement pour nous, le côté évolutif, les riffs accrocheurs, et le chant diablement grognon de Chris Natalini intensifient et lient le tout, et en certaines occasions, le quintet parvient enfin à se hisser à une hauteur de bestialité raisonnable. On en prend acte sur le violent et intelligent « God Ends Here » et ses faux airs de MORBID ANGEL pour âmes sensibles, et on apprécie ces accélérations et montées en puissance qui donnent plus de relief à l’ensemble.
Mais l’équilibre parfait trouvé entre Thrash et Death est aussi une surprise de taille, et de fait, empêche les esprits les plus pointilleux de classer le groupe dans une catégorie bien définie. Aussi Thrash/Death qu’il n’est Death/Thrash, Suffering of the Dead pourra donc satisfaire les deux publics, et ne léser personne. Les blasts se taillent une place raisonnable dans le travail collectif, les intros sont travaillées pour être plus qu’une simple mise en ambiance facile, et nous avons même droit à des entames créatives qui laissent la batterie s’éparpiller comme bon lui semble. « Suffering Of The Dead », title-track par excellence joue enfin le surplus de BPM, et nous ramène aux grandes heures de la fin des eighties/début des nineties.
Un bon équilibre donc à défaut d’esprit aventureux, une solidité instrumentale notable, et quelques petits plans qui évitent le marasme old-school. Dans un esprit de concision, SEEDS OF PERDITION a voulu éviter la confusion et le trop plein d’informations, et arrête son effort bien en deçà de la barre des quarante minutes. Cette nouvelle mode des albums courts est décidément très efficace et nous épargne les atermoiements interminables soulignant les travers de pilotage automatique et les remplissages forcés. Le résultat est immédiat et très concret, les œuvres gardent leur panache et leur puissance intacts, et servent le propos plus que les ambitions personnelles.
Certes, malgré ce timing resserré, l’album ne peut guère éviter les redites pas vraiment inspirées (« Choking On Nothing »), mais avec un final comme « Psychosis », qui semble résumer tous les tics symptomatiques du Thrash/Death, SEEDS OF PERDITION s’en sort avec les honneurs, même si son travail ne lui aurait permis qu’une place honnête dans le championnat de seconde division de l’époque. Modeste, mais efficace, ce second longue-durée frappe moyennement fort, mais laisse une impression positive. Et gagne même en maturité au fil des écoutes. De quoi espérer des lendemains qui grognent.
Titres de l’album:
01. Dead Inside
02. Sons Of Corruption
03. Sins Of Thy Father
04. God Ends Here
05. Suffering Of The Dead
06. From Within
07. Choking On Nothing
08. Psychosis
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36