Oui, sur ce coup-là, j’avoue, je suis un peu à la bourre…d’un an. Pas sûr que le groupe ait encore besoin de promotion, mais dans le doute, promouvons quand même ce premier album bourré de qualités comme de dynamite Core prête à exploser. Plantons le décor. Parfois, vous avez besoin d’artisans, qui connaissent leur métier, qui sont des orfèvres dans leur domaine, capable de travailler des détails infimes, et d’accomplir un boulot minutieux et exhaustif. Et parfois, vous avez besoin d’une entreprise de démolition, qui va tout raser au bulldozer, tout exploser à la nitro pour ne laisser que des ruines de parpaing jonchant le sol. Dans ce cas-là, et si vos oreilles sont encore un chantier qui mérite d’être mis à terre pour être mieux reconstruit, les JUDICIARY sont l’équipe qu’il vous faut. Fondé il y a quelques années, ce combo qu’on croirait exilé de Boston ou de NYC nous en vient du Texas, et joue son Core comme si sa vie en dépendait, au corps à corps, les poings serrés et les guitares affûtées. Après un premier EP qui avait fait pas mal de boucan dans l’underground (The Axis Of Equality en 2017) et un split avec les camarades de MORTALITY RATE, le quatuor (Jake - chant, Israel - guitare, Kyle - guitare et Austin - batterie) a donc décidé de sortir son premier format long sous la forme de neuf chansons pour vingt-six minutes, histoire de cogner fort, vite, et de repartir sans récupérer sa monnaie de sang. Avouons-le immédiatement, les texans ne sont pas là pour révolutionner le Metallic Hardcore ni le Crossover, mais plutôt pour le jouer avec une foi indéfectible et un investissement de tous les instants, ce qui fait de Surface Noise une gigantesque déflagration qui endommage les tympans à vie mais qui laisse le cœur vaillant et la rage en étendard.
Le genre même d’album qu’il est inutile de disséquer tant ses pistes se ressemblent toutes, mais dont l’effet global est celui d’une bombe. Avec Taylor Young (NAILS, TWITCHING TONGUES, XIBALBA) à la production, Arthur Rizk (POWER TRIP, TRAPPED UNDER ICE) au mixage, et des invités de la trempe de Bryan Garris (KNOCKED LOOSE), Brody King (GOD’S HATE) et Jess Nyx (MORTALITY RATE), on comprend immédiatement qu’on va s’en prendre plein la gueule, mais que le boulot de démolition sera effectué proprement et avec amour. Hébergés désormais par l’écurie référentielle Closed Casket Activities (HARM'S WAY, TWITCHING TONGUES, GATECREEPER), les JUDICIARY ne font rien de plus ou mieux que les POWER TRIP actuels et les anciens CRO MAGS, mais osons le dire, ils le font aussi bien. Disposant d’un son énorme qui concasse les cervicales et brise les nuques, des compositions qui ne laissent aucune dent attachée à la gencive, les texans nous rentrent dans le lard tel un pit tournant fou au bout de cinq minutes de concert, cassent des bouches au passage, et se posent en héritier de trente années de Crossover. Avec des textes bien évidemment très engagés, une batterie qui hésite entre le tir de barrage à l’AK-47 et la tornade qui dévaste tout sur son passage, une paire de guitaristes qui utilisent leur instrument comme propagande épaisse, et un chanteur qui évidemment vocifère et éructe, Surface Noise joue sur du béton, sent bon la haine de la rue et la colère du peuple, et nous convainc très rapidement de ses arguments classiques. Nul n’est dupe, et surtout pas les musiciens, l’innovation n’est pas à l’ordre du jour, mais bien la destruction. Dans les règles de l’art.
La méthode est d’usage, utilisant les aspects les plus virils et denses du Metal (on sent du SLAYER dès l’ouverture de « Social Crusade ») pour propager un virus purement Hardcore refilé par les AGNOSTIC FRONT, et ainsi développer un hybride aussi monstrueux qu’euphorisant. Avec un premier LP envisagé comme un bloc indivisible, JUDICIARY se rapproche du meilleur POWER TRIP, sans essayer d’en copier les astuces les plus personnelles, et hésite entre mid tempo de balourd cogné comme à la parade et accélérations modérées, mais bien affolées. Breaks qui tombent pile, cassure au biseau, baston permanente, pour un règlement de compte au coin d’une rue louche qui va forcément tourner mal (« Karma's Knife »). Aussi lourd que violent, aussi condensé qu’expliqué dans les grandes lignes, ce premier LP se veut point de départ officiel d’une carrière entièrement vouée aux dogmes du Hardcore métallique, celui qui vient de la rue jusqu’à la scène. Massacre bien organisé, cette œuvre est d’une puissance qui laisse pantois, sans avoir à recourir aux cheat modes les plus faciles du Beatdown, et les mid tempi sont le plus souvent aplatissant (« Temple »), grâce à une grosse caisse purement Metal qui s’accommode fort bien de riffs velus hérités des CRO MAGS. Tout ici est démultiplié, l’envie, l’énergie, l’efficacité, et les mecs, sans tenter le diable, savent se montrer créatifs quand il le faut. Ainsi, la démo mélodique en feedback de « Stronger Than Thou » amène un des couplets les plus écrasants et redondants de l’histoire, tandis que « Burden Of Truth » fait du Hardcore comme SEPULTURA jouait le Metal tribal, avec des percussions inventives et un groove incroyable. Transitions délicatement harmonieuses (« Zero Hour », mais avec arrangements grondant et menaçants), final agencé mode apocalypse, avec toujours un batteur qui n’a pas les fills qui se touchent (« War (Time Is Nigh) »), pour un résultat optimal qui devrait donner du boulot à tous les dentistes de la terre. Un Texas revanchard, un Texas combatif, et un premier album définitif, qui sans changer la donne, va la rendre encore plus solide.
Vous avalerez bien le sang dans votre bouche qui coule du trou laissé par cette molaire qui a sauté ?
Titres de l’album :
01. Social Crusade
02. Karma's Knife
03. Temple
04. Stronger Than Thou
05. Burden Of Truth
06. Pure Fury
07. 7.65mm
08. Zero Hour
09. War (Time Is Nigh)
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