Les rêveurs, les ravers, les space-eaters, les chaos-mongers, les créatures de l’ombre, les nostalgiques de batailles galactiques, les découvreurs d’univers parallèles…Tous sont concernés et sortent du bois en ce mois de février, pour tendre la main vers l’espace et saluer le retour d’une des créatures du futur les plus acclamées de ces trente dernières années. Un soldat qui a du faire toutes les guerres, pour être si fort aujourd’hui, et pourtant, la machine faite homme n’a jamais semblée aussi humble face à cet accueil digne d’un sauveur intergalactique. Il faut dire que la situation ici-bas donne plutôt envie de regarder vers le haut pour voir si les choses n’évolueraient pas dans un sens plus bénéfique à l’espèce humaine, surpeuplée mais bientôt en voie de disparition de par sa trop grande avidité et son aveuglement.
Le VOÏVOD quant à lui, va bien, puisque tout va mal. Dans sa tête, quatre musiciens poussent les manettes pour raconter une histoire qui n’a rien de bien romancée. Trois ans après son dernier réveil, The Wake, la bestiole reprend du service pour enflammer le cœur des fans de par le monde, sans dévier de sa trajectoire faussement erratique, mais concrètement rectiligne selon un désir artistique d’échapper à toute étiquette menant à une capture. Et presque quarante ans après son premier cri, le monstrueux VOÏVOD parle encore de façon intelligible, pour montrer à l’humanité le caractère grotesque de son existence même. The Wake, en 2018, avait allumé des brasiers de passion de sa qualité, et rameuté les masses au sein du culte le plus salutaire que le Thrash ait pu connaître depuis sa naissance. Loin des effets de manche, de la violence gratuite, le quatuor canadien continuait d’admirer de loin le FLOYD, VAN DER GRAAF GENERATOR, P.I.L, mais aussi les contemporains de METALLICA, avec toujours cette touche subtile et sublime de surréalisme dérivée des œuvres d’Away, le maître des concepts depuis le début.
Pour Synchro Anarchy, le groupe n’est pas allé chercher bien loin l’inspiration. Elle est venue à Michel, le plus simplement du monde, qui en trouvant un faux rythme à jouer un temps sur deux s’est précipité vers sa batterie sans remarquer le délaçage de ses chaussures. La chute était alors inévitable, ce qui a servi de support à Denis pour bricoler une histoire de détail du hasard qui vous évite une catastrophe. Un lacet défait et une roue qui vous passe juste à côté, il n’en fallait pas plus pour que Synchro Anarchy naisse de cerveaux si féconds qu’ils sont capable d’une blague d’en faire un concept, qui selon eux, est vraiment représentatif de la planète sur laquelle nous vivons.
Effet papillon ou simple chance d’une poignée de secondes, tout ceci n’a pas vraiment d’importance. Ce qui en avait par contre, c’était l’attente des fans, surchauffée depuis la sortie de The Wake que beaucoup avaient désigné comme l’un des hauts faits du groupe, à la hauteur de la légende de Dimension Hätross ou Nothingface. Difficile dès lors de satisfaire toutes les exigences, et beaucoup se disaient justement que l’heure était à la transition intelligente, avant d’aller plus loin d’un pas de géant. Mais loin d’un album de transition, loin d’une simple pause créative, Synchro Anarchy est une étape de plus vers la sacralisation de VOÏVOD, et son entrée dans le space hall of fame, définitivement, comme le voyageur du temps et de l’espace qu’il est depuis plus de quatre décennies.
Ce nouvel album représente d’innombrables heures d’écriture, de démo, d’enregistrement, de mixage et ainsi de suite. Le groupe et Francis Perron du RadicArt Studio ont fait de leur mieux pour le réaliser dans des circonstances inhabituelles[…]Nous pensons que le son et la musique sont 100% VOÏVOD.
Mais comment un album écrit, pensé, et accouché par Dan, Michel, Denis et Dominique pourrait-il être autre chose que du pur VOÏVOD ? Cela dit, aussi brillant soit-il, avec toujours cette alternance de riffs dissonants - la trademark du groupe, et un jeu de guitare totalement phagocyté par Chewy, le double parfait de feu Piggy - d’emballées rythmiques et de beats bancals, de mélodies de biais et autres contretemps imprévisibles, d’accélérations plus éparses mais toujours aussi efficaces, de cassures harmoniques ne répondant à aucune progression mélodique connue, Synchro Anarchy semble (très légèrement) marquer le pas par rapport à The Wake, qui explosait de tous bords comme le Nostromo en plein vol.
Moins d’agressivité sans doute, et un retour en arrière, quelque part sur une planète située dans la galaxie de Dimension Hätross, Nothingface et Angel Rat, subtilement Rock and Roll et Post Punk à la fois, avec des éclairs de génie comme ce trépidant « Sleeves Off », qui fait feu de tout bois alternatif/psychédélique, mené par une basse que les GIRLS VS BOYS n’auraient pas reniée. « Mind Clock », en résumé parfait de carrière, impose la marque et le sceau sur le fuselage, et le tout, rassurant, permet d’accepter le statisme d’un disque qui ne fait que puiser dans le passé pour envisager l’avenir, tout comme cette humanité à l’arrêt qui attend de savoir à quelle sauce elle va être mangée une fois cette première pandémie passée…en attendant la suivante sans doute encore plus folle.
Partant du principe qu’on ne peut pas atteindre le centre de la cible à chaque fois, VOÏVOD n’a rien calculé, a laissé The Wake dans un coin de sa mémoire, pour que le processus d’écriture naturelle prenne le dessus. « Holographic Thinking » nous ramène d’ailleurs loin en arrière, lorsque les premières effluves du quatrième né embrumaient nos sens d’une volonté de rompre avec cette facilité Thrash qui lassait les canadiens. On sent peut-être un peu de pilotage automatique dans certains riffs, mais la production est si claire et détaillée qu’on accepte ces astuces de recyclage, et en définitive, sans proposer quoi que ce soit de neuf, Synchro Anarchy décrit son époque avec une réelle acuité.
On se réfugiera alors dans les moments les plus chauds, au creux des rythmiques les plus nerveuses, pour danser sur « The World Today », constat sans appel, ou en acceptant les pertes de mémoires qui condamnent l’histoire à se répéter bêtement (« Memory Failure », l’archétype de morceau VOÏVODien, qu’on aurait pu trouver sur Dimension Hätross).
…comme un énorme puzzle
C’est cette formule qui selon Michel résume le mieux la construction de ce nouveau chapitre de la saga. Une formule qui sied admirablement bien à notre époque aussi, faite de pièces rapportées, qui ne s’imbriquent plus aussi facilement qu’avant, par manque de place dans le décor. Mais dans le décor musical, VOÏVOD trouve toujours sa place, même légèrement en retrait, même grâce à une carrière exemplaire. Et puis, être légèrement déçu par un album extraordinaire n’est-elle pas une attitude qui colle à la peau des fans de ce groupe unique ?
Titres de l’album:
01. Paranormalium
02. Synchro Anarchy
03. Planet Eaters
04. Mind Clock
05. Sleeves Off
06. Holographic Thinking
07. The World Today
08. Quest for Nothing
09. Memory Failure
"subtilement Rock and Roll et Post Punk à la fois" n'importe quoi...
Va falloir songer à décrasser les steaks qui servent d'oreilles au fils de rien qui a chié la chronique.
mortne2001 sait de quoi il parle contrairement aux olibrius du dessus. Bisous.
Les golios de basse fosse qui prennent un malin plaisir à cracher ouvertement sur des gens qui prennent du temps pour rédiger une chro, c'est quoi le but ? Vous venez d'un webzine concurrent c'est ça ?
Si vous pensez faire mieux en chro, postez la vôtre ici en commentaires hein
On attend maintenant...
mortne2001 a une plume dans les mains, eux ils l'ont dans le cul.
Ah, ça vole haut ici. Les bobias sont de sortie. On devrait interdire les commentaires aux cons. Mais comment ? Très bonne chronique au demeurant, d'un groupe fabuleux et unique.
Oui, reloud tous ces commentaires qui polluent la ( très bonne) chronique et généralement le site. Les trolls c'étaient marrant il y a dix ans, aujourd'hui c'est lourd, surtout quand c'est juste vulgaire.
Pour l'album, ayant adoré The Wake, je l'attends avec impatience celui-ci. J'ai juste un peu peur de la redite ou du côté moins "agressif" comme tu le dis dans la chro Mortne.
Mais les morceaux en écoute m'emballe beaucoup, surtout "Planet Eaters". Et si l'album est un peu en deçà de The Wake, je prends quand même.
Bon au risque de me faire caillasser car il semble y avoir une sorte d'unanimité autour de VOIVOD, autant je respecte énormément la démarche du groupe de ne pas s'enfermer dans des schémas répandus, autant leur musique ne m'accroche pas du tout. Et cela vaut pour tous leurs albums, j'y arrive pas !
C'est pas faute d'écouter les titres qu'ils publient à chaque fois mais non, c'est pas pour moi.
Rassures-toi Simony, nous serons deux à nous faire écharper.
Comme j'ai déjà pu le dire, hormis leurs deux premiers albums, cela me fait chier à mourir.
Ah ben si un homme de goût comme toi ressent la même chose, alors je suis rassuré parce qu'on a quand même pas mal de groupes en commun...
@Simony et @Humungus, je me souviens de deux choses à propos du groupe. Quand "Dimension Hätross" est sorti, un pote l'a écouté, et deux minutes après avoir commencé m'a sorti un tonitruant "Mais qu'est ce que c'est que cette merde?".
Un autre pote, découvrant "Angel Rat", a baillé un très sincère "putain, c'est chiant, et c'est quoi cet accordéon????".
Donc oui, VOÏVOD divise, et fait partie de ces groupes que l'on admire où qui vous laissent totalement indifférents...Donc, pas "d'écharpement" prévu, même si je vous tapoterais bien le cul en toute amitié
1) J'en ai tout autant pour toi Simony...
2) "VOÏVOD divise, et fait partie de ces groupes que l'on admire où qui vous laissent totalement indifférents"
Tout à fait exact.
Et c'est tant mieux dirais-je même.
PS : Je vous prierai de laisser mon fessier tranquille.
Moins agressif que The Wake... il va effectivement falloir se laver les oreilles
Ah te revoilà taras? Mme a refusé la sodomie hier soir du coup tu viens passer tes nerfs ici ?
retourne dormir idiot
Moi aussi j'ai du mal avec ce groupe. La voix y est pour beaucoup, les paroles aussi (je ne me suis jamais tout à fait remis de "Behind closed doors The politicians Always want more").
Par contre j'ai beaucoup de respect pour non seulement leur démarche mais surtout l'influence qu'ils ont pu avoir (notamment avec leurs dissonances) sur pas mal de groupes majeurs dans mon panthéon personnel.
Voivod, c'est très chiant et je vous merde.
Hâte de le découvrir, ce nouveau Voïvod, qui sera un achat obligatoire tant ce groupe a quelque chose d'unique. Je retiens de la chronique le côté moins agressif, moins thrashy, cela n'est pas dérangeant pour ma part, tant j'adore autant Killing Technology que Angel Rat. Seule la période Newsted n'était pas à la hauteur des réalisations passés et postérieures dans l'œuvre du groupe qui a su (et sait encore) proposer à chaque fois un album qui sait se distinguer au bout de 5 secondes les uns des autres, c'est loin d'être le cas de la très grande majorité des groupes.
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21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
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