Il y a trois ans, je m’occupais du cas du concept américain EGREGORE, via une compilation mise sur le marché à compte d’auteur. Je croisais donc la route d’un musicien décidé, mais pas pressé, qui nous proposait un regard différent sur la violence maximale, et qui s’épanouissait dans un Death/Grind subtilement blackisé. Le problème était que le musicien en question, Michael A. Elliot (guitare/basse/chant, etc…) semblait se satisfaire pleinement de splits et autres démos, sans prendre la peine de s’étendre sur un album entier, ce qui était fort regrettable au vu des qualités présentées.
Aujourd’hui, cette erreur est réparée grâce aux bandits de Sentient Ruin, qui nous offrent ce premier long assez court, qu’ils mettent en avant dans un communiqué de presse élogieux.
D’ailleurs, le label n’hésite pas à recommander l’écoute de Synchronistic Delusions aux fans de CARCASS, TERRORIZER, SONIC POISON, NAPALM DEATH, CONVULSE, ou DEMIGOD. Ce qui est alléchant en soi, mais qui finalement dessert le groupe plus qu’il ne le flatte. Car l’atout majeur d’EGREGORE reste son unicité indéniable, loin des canons usuels du créneau Death/Grind qui se regarde souvent le nombril via le reflet de la double grosse caisse.
Dans les faits, tout distingue le projet américain de la concurrence. Un métissage extrême pétrissant le Grind, le Crust, le Powerviolence, le Death et le Black, pour obtenir un son synthétique et puissant, qui a pour effet d’amplifier le volume sonore à un niveau déraisonnable. Donc, pas de plagiat à craindre, mais plutôt un hommage non déguisé aux figures du style, via des figures de style intéressantes.
Comme une rencontre brutale entre les RIGHTEOUS PIGS et CEREBRAL FIX, arbitrée par DISMEMBER et la clique suédoise, Synchronistic Delusions est tout sauf une déception, et plutôt une confirmation. Celle du potentiel créatif d’un musicien fantasque, refusant la facilité, et offrant une patine légèrement industrielle à sa vision extrême.
Tâtant du Doom, du Sludge, du Death/Doom, nous offrant des breaks à briser nos cervicales, des riffs qui assombrissent un jour de canicule estivale, Michael A. Elliot braille comme un nourrisson possédé par Pazuzu, et refuse l’exorcisme pour rentrer dans les rangs diaboliques. Non, cette personnalité propre que Michael a développée avec les années trouve ici son pinacle tout au long des onze morceaux de ce premier long, entre lancinance écœurante et rapidité fulgurante.
Et de petite anecdote, d’entrefilet catapulté en page 6, Synchronistic Delusions passe en grosse manchette frontale. En effet, il m’est difficile de nier que cet album représente tout ce que le Death/Grind devrait incarner, la saleté, la noirceur, l’ignominie, et l’absence totale d’empathie. D’ailleurs, les rires sardoniques de Michael sur le final de « Incorporeal Vivisection » en disent long sur sa folie, alors même que ce titre ignoble précède un interlude synthétique mélodique parfaitement incongru.
Se sentant comme chez lui dans les chaussons offert par Sentient Ruin, Michael en profite pour accentuer sa méchanceté, et se montrer prosélyte en misanthropie. Un peu Punk dans l’esprit, parfois proche d’un Blackened Thrash poussé au paroxysme, son œuvre s’accorde donc de son humeur exécrable, qui n’évite toutefois pas le plaisir jouissif d’une violence exacerbée, par la vitesse, ou au contraire, par ce sentiment d’oppression qui se dégage de « Dysthymic Gloom ».
Très vilain, sans respect, ce premier album est exactement ce que j’attendais d’EGREGORE. Et le fils spirituel d’un VENOM passé dans une centrifugeuse dans l’optique de partir pour l’espace montre les crocs, et assume enfin son statut de grand espoir de la scène Death/Grind underground.
Avec un son de guitare énorme, une basse en ciment de la mafia, et un chant théâtral ne refusant aucune mimique vocale, Synchronistic Delusions se détache de la production actuelle de son côté excessif, aux portes d’un Death suédois Sali par un Black norvégien (« Birth of Death »).
Solide de bout en bout, laissant un goût épais en bouche, Synchronistic Delusions est à recommander à tous les fans d’un extrême qui compte bien le rester, et éviter les facilités nostalgiques de rigueur. EGREGORE n’a de compte à rendre à personne, et surtout pas aux icones. Et cette insolence fait un bien fou.
Titres de l’album:
01. Synchronistic Delusions
02. Audiomancy
03. Walk in Soul
04. Ligis
05. Incorporeal Vivisection
06. Metaprogramming the 8th Circuit
07. Dysthymic Gloom
08. Birth of Death
09. Astrotheology
10. Chaos Protocols
11. Divinatory Hallucination
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