Le stuc, les paillettes, le lamé, les épaulettes, la moue boudeuse, le lipstick, les diamants d’occasion, Bowie, Bolan, THE SWEET, SLADE, MOTT THE HOOPLE, les NEW YORK DOLLS, le Punk, JOBRIATH, les concerts en boa, les plumes, le regard torve, le public en transe sexuelle, QUEEN, le goût douteux, la provocation, et puis, à la base, un Rock n’Roll fortement connoté sexuel et hédoniste, pour une vision de la vie plus chamarrée, plus gouailleuse, plus agréable.
Le Glam coche toutes les cases, et il n’y a rien à contester. Mais le vrai Glam, pas celui vendu sous étiquetage Pop-Metal, celui qui pompe les STONES et Lou REED, celui qui connaît par cœur Ziggy Stardust et « 20th Century Boy », celui que les STRUTS jouent à longueur d’année, un truc anglais piqué par les américains, comme d’habitude. Mais l’essentiel est de ressentir ces vibrations érotiques au cœur d’une rythmique qui pulse et d’un chant qui attire dans ses filets.
Et les STARBENDERS s’y connaissent en impératifs, eux qui depuis quelques années, sortent album parfait sur album parfait. Deux fois au moins.
Kim Shelter (guitare/chant), Aaron Lecesne (basse), les deux membres originaux, accompagnés par Emily Moon (batterie) et Kriss Tokaji (guitare/chœurs) reviennent sur le devant de la scène pour relever le défi du troisième album, qu’ils se devaient de passer avec brio. Ne le cachons pas, le quatuor est l’une des plus grosses révélations de ces dix dernières années, et une fois encaissé le choc rude mais sexy de Heavy Petting en 2016, il nous a fallu avaler le gouleyant Love Potions quatre ans plus tard. Mais le ver était déjà dans le fruit, le sort dilué dans les veines, et il ne restait plus qu’à grossir l’armée des fans dévoués qui ont vu en ces héros fardés les nouveaux sauveurs.
On ne peut pas résister aux STARBENDERS, et Take Back the Night nous explique pourquoi en quarante-cinq minutes. Parce que la voix en toile d’araignée de Kim, parce que cette production qui sent le strass et les paillettes, parce que ces riffs irrésistibles comme un vendredi soir embrumé par l’alcool, parce que ces refrains qui empestent le Billboard jusqu’à la dernière note, et puis tout le reste. Cette façon de composer des hymnes teenage matures qui n’oublient pas que le temps passe vite, ces arrangements Space-Rock incongrus et forts en gueule qui s’imposent régulièrement, ce jeu de guitare qui rend hommage à Keith, mais aussi à Thunders, en gros, la quintessence de ce que pourraient être les RUNAWAYS dans une dimension parallèle acceptant les charmes de la Pop.
Mais une Pop musclée, qui tire hit sur hit, qui épouse les contours d’une distorsion charnue, et qui se sent capable d’accoucher sans péridurale d’un tube de la trempe de « Sex », le truc le plus excitant entendu depuis le « I Don’t Like the Drugs (But the Drugs Like Me) » de MANSON, ou le « Body Talks » des STRUTS chanté par une Debbie Harry encore plus sexy.
Pourtant tape à l’œil, le genre gagne ses lettres de noblesse sur cette troisième production, qui reprend les qualités des deux premiers, en les poussant à leur paroxysme. Le son est rond, rebondissant sur nos tympans comme un mouflet sur son trampoline, les graves sont souples, les éclairs de puissance précis et le tout roule sur les rails de la cool attitude comme un train de classe A bondé jusqu’au plafond.
Toujours aussi individualiste, STARBENDERS s’amuse à imaginer ce que pourrait donner « Cherry Bomb » repris par GARBAGE. Un peu Indie sur les bords, pas vraiment Hard-Rock mais Rock bien gras, parfois à la limite d’un Stoner exhibitionniste (« The End Is Near »), parfois simplement percussif comme un WHITE STRIPES évadé des geôles du Classic Rock des fifties (« Seven White Horses »), ou insistant comme une PRISTINE retombée dans le piège d’un psychédélisme de surface (« We're Not OK »), Take Back the Night s’arroge le droit d’agencer la nuit comme bon lui semble, en mixant épisodes de déambulation dans les rues de la ville, et exubérance dans les bas-fonds d’une boite de nuit Rock.
Une boite de nuit fréquentée par une faune interlope, encore habillée à la mode 73’, le jean très serré aux pattes évasées et le torse apparent.
Pas moins de huit titres renforcés d’une vidéo, voilà qui donne un indicateur sérieux de la confiance affichée par la bande. Mais entre le déhanché allumeur de « Blood Moon », entre les DEAD MOON et Bolan, et la nostalgie amère de « If You Need It », les STARBENDERS peuvent largement faire les malins, et plastronner au milieu d’une fanbase énorme et totalement acquise à leur cause.
Le chant de Kim, toujours aussi séducteur d’une simple inflexion fragile, domine l’ensemble, et apporte la touche de théâtralité dont ce genre d’œuvre à besoin. Mais la solidité de l’ensemble nous ramène aux grandes heures des gueules fardées et des yeux (pas vraiment) matinaux fatigués, sans poudre, sans coke, mais avec le culot de ceux que les insomnies laissent indifférents.
« Marianne », classique mais savoureux, « Poison », partagé par Alice COOPER et THE DARKNESS, « Say You Will », pas franchement FOREIGNER mais pas si éloigné d’un Rock grand public, les morceaux s’enchaînent, et nous lient pour toujours à un groupe unique en son genre, qui justement les défie.
Mais quel est vraiment le style pratiqué par les STARBENDERS ?
Une seule réponse possible : tous. Mais à leur sauce.
Titres de l’album:
01. The Game
02. Sex
03. Body Talk
04. We're Not OK
05. Cherry Wine
06. Seven White Horses
07. The End Is Near
08. Blood Moon
09. If You Need It
10. Marianne
11. Poison
12. Midnight
13. Say You Will
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