Parler de Thrash. Disséquer du Death. Analyser du Black. On est bien d’accord, tout ça ne veut rien dire ? Sérieusement, ça viendrait à l’idée de quelqu’un de gloser sur Hell Awaits avec le même sérieux qu’un prof de philo expliquant Schopenhauer à ses élèves ? Le parallèle n’est pas incongru, la philosophie et le Thrash partageant ce point commun, assez difficile à mettre en avant il est vrai. Bousiller des neurones. Si, si, je vous jure, il n’y a pas d’autre dessein derrière ces deux arts opposés mais complémentaires. Cela dit, tenir le crachoir pendant cinq-mille signes pour vous persuader d’écouter le dernier EP des RAWFOIL n’a pas plus d’intérêt que de gloser pendant une demi-heure du temps qu’il fait ou de la dernière crise d’herpès de votre petite cousine fermière. Alors, que dire de quatre morceaux qui de toute façon se situent d’eux-mêmes dans un classicisme si typique qu’il en devient archétype ? Qu’ils dépotent grave, qu’ils saccadent malade ? Qu’ils sonnent comme des hits instantanés, simples mais directs, efficaces et lapidaires ? Oui, et tout ceci suffirait amplement à justifier l’intérêt que vous pourriez porter à cette seconde réalisation des italiens. Fondé en 2009, le collectif transalpin de RAWFOIL a patienté presque dix ans pour enfin sortir un produit professionnel, avec leur premier LP Evolution in Action, qui témoignait de capacités, et d’une envie de jouer avec la frontière floue entre Speed et Thrash. On y découvrait un groupe sûr de lui, à l’esprit plutôt bravache, mais totalement en phase avec la vague nostalgique dont il fait indubitablement partie. Aujourd’hui, c’est en version courte que le quintet (Francesco - chant, Ruben & Giacomo - guitares, Lorenzo - basse et Marco - batterie) nous en revient via Tales from the Four Towers qui ne bousculera pas la donne, mais qui vous tiendra informé des dernières nouvelles en provenance de Monza.
Ce qui frappe au prime abord, c’est cette superbe pochette au trait cartoon et aux couleurs vivifiantes. Mais pas étonnant qu’elle soit si réussie, puisqu’elle est signée Roberto Toderico (ARCH ENEMY, DARK FUNERAL, SODOM, PESTILENCE, ABORTED, VOMITORY), un cador du graphisme. Ensuite, seconde impression, le formalisme évident de l’entreprise qui pourtant, choque de ses ambitions. En parlant de Technical Speed-Thrash, je n’exagère que très peu, puisque les cinq italiens ont du talent pour truffer leurs morceaux de plans en saccades ininterrompues, sans pour autant négliger le côté radical indispensable à ce genre d’entreprise. Et en citant comme influences TESTAMENT, EXODUS, MORTAL SIN ou METALLICA, les mecs ne prennent aucun risque, d’autant plus que leur musique ne fait qu’effleurer le patrimoine des légendes précitées. En effet, on trouverait plus volontiers dans leur musique du radicalisme en vogue outre-Rhin dans les années 80, TANKARD et ASSASSIN en tête de liste, ainsi qu’un sens du fun aiguisé utilisé à dessein par les TOXIC HOLOCAUST et autres chantres d’un Mosh Thrash exubérant. Inutile donc de vous attendre à du sérieux concerné, la musique des RAWFOIL étant plutôt expressive et joyeuse, comme en témoigne le final presque hystérique de « Thick Slices (As My Mother’s Like) ». Une grosse tranche de Thrash version Core pour clore ce second chapitre courte durée, qui n’est pourtant pas symptomatique du reste de la purée. Non, ces gens-là sont plutôt raisonnables et leur Thrash mesurable sur l’échelle de Scott Ian, comme le démontrent les trois premiers titres, beaucoup plus pondérés.
Je parlais des pochtrons de TANKARD plus en amont, mais à l’instar de nos VRP en houblon préférés, les italiens ne se montrent pas plus tolérants face à la sobriété. En affirmant sans ambages dès l’introduction que « People who don’t Drink Are Not People », les cinq musiciens prennent position, sur fond de Thrash raisonnable dans la vélocité, mais féroce dans l’attaque de riffs. Ce titre qui est aussi le plus long de la livrée n’est rien de moins que le point de focalisation le plus évident de cet EP qui ne ménage pas ses idées pour vous convaincre de son intérêt. En mixant les influences européennes les plus cruelles à la fluidité américaine, les RAWFOIL nous proposent donc un mix fameux entre l’art consommé germain de DESTRUCTION pour faire tournoyer des riffs plus que de raison sur fond d’instrumental ciselé à la DEATH ANGEL. On constate un niveau technique plus qu’honorable, et surtout, une volonté d’en donner pour son argent à l’auditeur éventuel en multipliant les plans sans nuire à la cohésion. « Cult Of The Ignorance » poursuit sur la même vague en accélérant discrètement le tempo, saccadant à outrance pour mieux créer un effet concentrique, alors que « Braindead Diver » modère un peu les ardeurs de son mid tempo soudainement affolé par un chant vraiment hargneux. L’ensemble est donc homogène cohérent, raisonnable mais bien méchant, et après dix-sept minutes d’attaque savamment agencées, les oreilles sont rassasiées et réclament même du rab. Ce qui est toujours bon signe quand on a affaire à un EP à la durée plus que limitée. Vivement donc la suite des aventures pour un longue-durée qu’un pressent fameux. Mais parler de Thrash est toujours un peu vain dans le fond. Vous avez déjà essayé de tâter du clavier en faisant l’hélicoptère en pleine matinée ?
Titres de l’album :
01 People who don’t Drink Are Not People
02 Cult Of The Ignorance
03 Braindead Diver
04 Thick Slices (As My Mother’s Like)
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