Dimanche matin, sommeil insuffisant, humeur maussade à l’image d’un ciel gris qui refuse de laisser filtrer le soleil…(Deuxième partie).
Il semblerait que le BM soit le compagnon idéal de ces matinées à l’étoile de l’espoir aussi pale que les rayons du soleil inexistants, puisque je me retrouve encore plongé dans ses méandres lugubres et occultes…Cette fois-ci, c’est bien à un groupe à qui j’ai affaire, et non à un projet, puisque le collectif SOULEMISSION se présente sous la forme d’un trio, soutenu pour l’occasion par un batteur de session.
SOULEMISSION, ce sont à l’origine deux hommes, Benny (guitare et basse) et Roel (guitare), précédemment acteurs de l’underground au sein de PROSTITURE DISFIGUREMENT et CIRITH GORGOR. Vite rejoints par le vocaliste Michel, les trois hommes se lancent alors dans la composition de leur premier long durant l’hiver 2014/2015, travail trouvant donc sa concrétisation depuis la fin du mois d’octobre dans les sillons de ce Tales of Inevitable Death, qui effectivement, trouve son essence dans les fondamentaux de la mort.
Le but initial de Benny et Roel ? Jouer la musique la plus abrasive possible, en se nourrissant des influences basiques du Death et du Black des nineties, l’essence originale qui a permis aux groupes de la vague nordique d’incarner la genèse d’un style qui aujourd’hui, trouve encore un écho indéniable chez la jeune génération.
En résulte un disque qui ne cherche pas à surprendre, mais plutôt à retrouver les sensations éprouvées à l’orée d’un déferlement de haine qui a contaminé le monde entier, du nord des Etats-Unis au sud de l’Asie.
Eux viennent des Pays-Bas, d’Eindhoven plus précisément, mais leur mélange de BM et de Death primal pourrait tout aussi bien être américain ou polonais, puisque les frontières n’ont que peu d’importance dans ce cas précis.
Difficile de dégager des influences claires tant l’approche est générique, et rappelle autant les agressions ambitieuses d’EMPEROR que la sécheresse mélodique de MAYHEM. Si l’option générique tire plutôt vers le Black classique que vers le Death putride, ça n’empêche nullement le trio de jouer crânement sa carte de métissage, qui ramène parfois à notre mémoire le meilleur CRADLE (entendez celui des débuts, avant que Dani ne se fasse prendre en photo en faisant la vaisselle…), expurgé de ses artifices faussement gothiques superflus (« Luciferian Blood Orders »).
Le trio n’a pas cherché Lilith à quatorze heurts, et se contente d’appliquer avec ferveur des recettes éprouvées depuis deux ou trois décennies. Si leur Black se veut modéré et somme toute assez médian, il n’en reste pas moins efficace, et truffé de petites idées lui apportant une dynamique séduisante. Ainsi, certains soli typiquement Heavy Metal viennent aérer des structures très compressées («Seas of Emptiness », qui nous offre un joli featuring de Niklas Kvarforth de SHINING, et qui fleure bon le métissage MORBID ANGEL/MARDUK), et quelques mélodies douces et agréables se font une petite place dans le marasme ambiant (l’intro délicate et acoustique de l’implacable « Endless Grief » qui mérite son nom sans hésitation). Ce même morceau n’hésite d’ailleurs pas à alterner les tourbillons de blasts et les parties Heavy plus posées, pour une succession de plans complémentaires qui évitent la redondance trop prononcée.
Il n’est d’ailleurs pas interdit de penser à un DISSECTION période Storm Of The Lights Bane par moments, pour cette façon d’insuffler des harmonies au sein d’un ensemble de riffs trapus et diffus (« Where Fallen Angels Dare », au titre aussi évocateur de l’inspiration de Jon Nödtveidt, et dont la progression rappelle les meilleurs moments de la discographie de feu le leader suédois), et finalement, c’est dans ce classicisme pas si premier degré qu’il n’y parait que SOULEMISSION trouve sa plénitude la plus équilibrée. En admettant des inserts Heavy dans un maelstrom de colère Black, le trio parvient à un bel équilibre de ton, toujours agressif, mais pas bêtement frondeur et gratuitement bruyant.
Sans vraiment chercher à révolutionner des genres qu’il respecte trop, SOULEMISSION se permet quelques audaces bien senties, qui permettent une écoute souple et toujours prompte à réserver des rebondissements discrets, mais efficaces.
Tales of Inevitable Death propose donc une mort douce, qui s’achève même avant l’extrême onction par un instrumental de toute beauté qui rappelle un peu le « In Remembrance » du Blessed Are The Sick de qui-vous-savez (« Perished Entity »), avant que le prêtre du mal n’appose ses mains lors du long final « Glorification of Elimination », qui débute pourtant sous des auspices rassurants d’harmonies électriques et acoustiques.
Point d’orgue d’un premier LP qui ne ménage pas ses efforts, cet ultime titre synthétise la formule établie par les Hollandais, et joue une fois de plus le jeu du chaud et du froid, parvenant à atteindre des températures infernales tout en restant près de couches de glaces compactes.
Ballet d’idées ininterrompu, ce dernier morceau se permet une incursion ARCH ENEMY dans un contexte MAYHEM et ose la confrontation entre des guitares Heavy/Death et une rythmique purement BM, le tout supervisé par un chant rauque et incantatoire, dans la plus grande tradition des Ihsahn et autres Maniac.
Rien de nouveau sous le soleil noir, mais une belle tranche de vie qui ose l’ambivalence, sans jamais manquer de pertinence. S’il est vrai que Tales of Inevitable Death se satisfait très bien de postulats édictés il y a des années, il en met à profit ses enseignements pour en tirer sa propre philosophie, comme le démontre son final des dernières minutes qui nous emporte dans l’au-delà par l’intervention de couches de chœurs juxtaposés sonnant enfin le tocsin libérateur.
Le disque fini, il ne reste plus qu’à le remettre pour repartir explorer les confins de la vie après la mort, que les SOULEMISSION ont illustrée musicalement avec formalisme, mais sans renier leur sens de l’aventure, encore un peu timide, mais qui ne demande qu’à murir.
Un LP pour les fans nostalgiques d’une musique brutale mais romantique par aspects, et qui transforme la fin d’une vie en début d’une existence spirituelle beaucoup plus riche.
Sur la partition en tout cas.
Titres de l'album:
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41