Tiens, by the way, ça faisait hyper longtemps que je n’avais pas posé mes oreilles sur un skeud de pur Hardcore, histoire de chroniquer autre chose que du Space Avant-Garde progressif Death. Alors quitte à m’en enfourner un, autant en choisir un bon, et un true. Alors, j’ai déambulé, testé, skipé, et puis finalement, je suis tombé sur le truc un peu brut qui m’a donné envie de parler de lui. Là aussi, le Hardcore, depuis la fin des années 70 a bien muté, genre vilain velu même au point aujourd’hui de ne plus trop ressembler aux racines connues. Il était évidemment hors de question que je m’envoie un sale machin Beatdown, que je déteste à peu près autant qu’une daube Deathcore à la mode, alors, lorsque j’ai tendu les deux oreilles et même le poing sur le premier EP des américains de TANTRUM, j’ai vite pigé que j’avais trouvé exactement ce que je cherchais.
Originaires de Detroit, Michigan - la ville la plus peuplée, la moins touchée par le chômage et la plus gaie du monde - les TANTRUM sont quatre (Aaron – chant, Dylan D – basse, Dylan S – guitare et Mike – batterie) ont pas mal ramé et trépigné sur des scènes isolées avant de pouvoir proposer un album digne de ce nom, que l’on trouve aujourd’hui sur toutes les plateformes unies, et même sur leur Bandcamp, complètement gratuit. Et ça, ne vous en déplaise, c’est Hardcore, à l’aise.
Alors, du Core, mais lequel ? Celui des FLAG, des NO USE FOR A NAME, de BIOHAZARD, ou un truc plutôt sec à la EXPIRE ? La dernière solution semble être la plus viable, et les huit pistes bien viriles de ce Tantrum ne prennent guère le temps de se perdre en explications musicales pour vous le prouver.
Ça joue, nerveux, tendu, mais ça joue bien et efficace. Doté d’une production bien matte et puissante, ce premier effort en fait pour vous convaincre du potentiel d’un groupe qui va à l’essentiel, mais qui ne refuse pas quelques fioritures ornementales pour aller un peu plus loin que le pamphlet rageur de base. On trouve sur ce premier jet pas mal d’influences, et aussi de déviances, qui leur font côtoyer le monde du Metal, et proposer de fait des morceaux qui claquent, mais qui savent aussi instaurer des ambiances un peu plus feutrées. L’atmosphère générale est à l’image d’une pochette sobre, qui dépeint un décor un peu malsain, de ceux qu’on trouve dans les zones urbaines qu’on n’arpente pas forcément la nuit, avec sa copine au bras. Un long tunnel taggué, et qui n’offre qu’une vue partielle de sa profondeur, ce qui colle parfaitement aux sensations que les américains souhaitent vous faire éprouver.
Tout ceci est très direct, mais pas que. Si les hymnes à reprendre en chœur dans le pit sont nombreux, à l’image de l’introductif et très honnête « Fuck », d’autres au contraire jouent un jeu un peu plus ambivalent, intégrant même quelques semblants de mélodie dans la violence globale. Tout ça nous donne de petites perles de puissance hachée, comme ce « Forget Me », aux saccades précises et au phrasé presque Rap dans la pensée. Une guitare qui sait se faire punchy la plupart du temps, et même catchy lorsque les nerfs se détendent, mais qui n’a pas non plus oublié de riffer serré pour nous maintenir éveillés. On pourrait ainsi évoquer le cas de l’entêtant « Red Dead », qui débute sur un motif joyeux avant de bifurquer en cours de route, pour laisser une basse claquante introduire un break plus pesant.
Les musiciens sont précis et d’un niveau concis, et leurs compositions se veulent plus que simples accumulation de poncifs. On navigue à vue entre les différentes époques du Hardcore, tâtant le terrain, pour finalement, donner l’accolade aux AGNOSTIC FRONT (« Stray », bien vu), ou à contrario proposer des intermèdes ambiant qui tiennent chaud (« Interlude », presque Post dans l’esprit avec ses cocottes en écho qui tiennent tête à une rythmique grondante sans repos). La cohésion est bien là, même si chaque morceau avance de son propre pas, et tente parfois des combinaisons à plusieurs en guestant de l’extérieur (« I Will End You », avec Joe Plonkey de SHORT LEASH). Accélération de tempo qui prouve que les mecs ont un background costaud, mais qui n’oublient pas de placer des lourdeurs quand il le faut (« You Never Know », si, et surtout quand je tombe sur un groupe qui en vaut le coup), pour final en rédemption, de ceux qui vous laissent sur une sensation en demi-teinte (« Redemption », intro délicate pour bourrade Heavy Core qui arrache les tripes comme un malade).
Précision instrumentale, mais authenticité verbale, ce premier EP fait montre d’un professionnalisme intégral, à tel point qu’on reste admiratif face à son statut d’œuvre de lancement, tout sauf facile. Le quatuor a bien rodé son répertoire, au point de le dominer avec perfection tout en le restituant avec passion. Du Hardcore comme on aime encore en écouter en 2017, qui refuse la facilité, et qui a pris le temps de composer de vrais morceaux qui ne se laissent jamais aller. Un uppercut en pleine face, ce qui a le mérite de bien réveiller un dimanche matin embrumé, et qui laisse présager d’interventions live joliment musclées. Pas sûr qu’on ait la chance de les voir un jour hors de leur Amérique natale, mais Tantrum, le EP, reste un bon moyen de se tenir au jus de la scène US, qui décidément, n’est pas prête à se laisser dépasser et enterrer par ses homologues suédois ou anglais.
Simple, mais pas simpliste. Direct, mais créatif. Puissant, mais nuancé. Intelligent et burné. Le meilleur en somme. Detroit, ou une autre idée de la violence musicale, entre deux zones urbaines abandonnées, et un pipeline sombre et glauque qui attend que vous le traversiez.
Titres de l'album:
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