Un été frais et mou du genou, un automne qui nous noie déjà sous la boue, pas de quoi avoir la pèche ni même son sirop. La météo est à l’image de notre situation gouvernementale, morose, indécise, et systématiquement hors-contexte. Alors, que faire ? Se plaindre à tout bout de champ en espérant que les dieux nous entendent ? Ressusciter Alain Gillot-Pétré ? Demander à Évelyne Dhéliat d’agrémenter son bulletin d’une petite lap dance ? Sortir à poil avec un cock-ring pour mettre ses poubelles sur le trottoir ? Avec la teub enroulée dans du papier alu ? Non, rien de tout cela ne sera efficace pour vous dérider et vous faire oublier la triste réalité et cette pluie qui vient tout mouiller. Ce qu’il vous faut est plus simple et plus radical à la fois.
Ecouter le dernier EP des frappés FLAGMAN.
Tu te mets ça le matin pour partir au boulot. Un petit déjeuner solide mais équilibré, une douche chaude, des habites propres, et la musique fait le reste. Un regard torve à la secrétaire de direction, un déhanché torride à ta collègue en réunion, et pouf. Tout te parait soudainement beau et séduisant, mais surtout, incroyable et marrant.
Comme échappés des années 90, les FLAGMAN remettent au goût du jour cette Fusion que l’on aimait tant. Sauf qu’eux la jouent vraiment à fond, et avec des antennes qui poussent du menton. Rois autoproclamés de la frairie musicale infernale, les trois floridiens n’ont cure du Death Metal, mais en utilisent parfois les codes. Notamment dans les riffs les plus méchants. Aussi simple et funky qu’un sweat-shirt d’ALLIANCE ETHNIK, ce nouvel EP est totalement déjanté, et sonne comme du S.O.D passé de l’autre côté du miroir Funk atomique.
Dans un registre de side-project de Mike Patton en compagnie des RED HOT, de MINDFUNK, PEROPERO, et autres malades du ciboulot, Tastes Incredible est à l’image de son titre. Un dessert au goût incroyable, épicé, sucré, salé, aigre, doux, musqué, gingembré, qu’on ingurgite sans faire la fine bouche. En acceptant cette rythmique de dingue qui slappe comme un Robert Trujillo en manque de T.M Stevens, en s’ouvrant les chakras pour recevoir ces voix de tarés qui beuglent à s‘en décoller la plèvre, en subissant les pires outrages de ces riffs gras et percutants, le physique en prend un coup, certes, mais le moral redécolle en flèche.
Inutile de faire le coup du tracklisting décortiqué comme des gambas. Vingt minutes et quelques, c’est à prendre ou à laisser, et surtout à se faire prendre et lessiver. Sam Stewart estime sans doute être le fils spirituel de notre cher Les Claypool, et personne ne pourrait lui affirmer le contraire. Le mec ose faire de l’ombre au géant Flea avec ses frappes et ses tirés, et s’impose évidemment comme le héros volontaire d’une aventure extraordinaire.
Dans le sens le plus littéral du terme.
Et comme je suis un garçon très sympathique, je vous donne le meilleur point d’entrée. « Hollow », dézingué comme un NOMEANSNO perdu dans l’univers des Looney Tunes, avec hurlantes stridentes, parfum Thrash, agressivité décuplée, et chaleur à l’étouffée. Bon, je le reconnais, commencer par « Hot Off The Log » fonctionne aussi. S’envoyer « You're So Lucky This Isn't A Real Gun » est aussi efficace que de se repasser Sailing the Seas of Cheese pour la millième fois.
NOMEANSPRIMUSNOMOREPEPPERS
Saugrenu hein ? Mais pas tant que ça. Car lorsque les zigues nous servent du Rock alternatif à la mode fanfare de l’armée, ça décoince les parties et le zizi fait hélicoptère jusqu’à minuit. C’est chaud, c’est beau, comme un dépucelage au zoo, c’est marteau, ça avance, ça recule, comment veux-tu que je t’enclume, et ça laisse bouche bée, bouse B, porte C, l’hôpital va bientôt fermer.
Des répétitions magiques, des fulgurances tragiques, et un disque qui mériterait d’être remboursé par la sécurité sociale. Tout y est plus que les autres, et mieux aussi, et Tastes Incredible enterre les délires funky des nineties sous une épaisse couche de glaise et de chaux vive.
J’exige de voir ces sagouins live. Je veux voir comment ils se débrouillent pour jouer « Dinner » face à une foule déchainée qui ne va rien paner. Je veux les voir dans une situation de chaos total. En gros, je veux les voir. Passez en France les gars, je veux bien me fader des centaines de bornes, même de circuler dans Paris avec un t-shirt « Hidalgo for ever ».
C’est vous dire. Enfin, voilà.
Titres de l’album:
01. Breakfast
02. Hot Off The Log
03. Champagne & Roses
04. Tastes Incredible
05. Lunch
06. Bombs Away
07. Neon Mausoleum
08. Hollow
09. You're So Lucky This Isn't A Real Gun
10. Dinner
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