Oui, certes, j’en conviens. Les Etats-Unis, l’Allemagne, la Colombie, le Brésil, l’Angleterre, et même l’Espagne et l’Italie, mais pas que. Le phénomène Thrash a toujours été mondial, malgré des débuts très ciblés géographiquement. Et comme tout autre pays, la Slovénie n’est pas en reste puisqu’elle dispose en son sein d’une bande de musiciens décidés et talentueux, battant pavillon ERUPTION. Alors, plutôt le Vésuve ou VAN HALEN ? Première option, mais toutefois, inutile de craindre une coulée de lave, puisque le Thrash de ces cinq-là ne donne ni dans l’ultraviolence ni la bestialité. On pourrait même presque parler de Heavy/Thrash tant la mesure guide les pas de ce nouveau-né.
Nouveau-né, l’album, pas le groupe. ERUPTION n’a pas giclé d‘un volcan hier, mais bien en 2004, et fêtera donc dans deux ans ses vingt années d’existence. Vingt années bien comblées, d’abord par trois albums studio et deux démos, un live, et pas mal de scène, en Slovénie et ailleurs, pour propager la bonne parole d’un Metal incorruptible, inoxydable, dans la plus grande tradition des groupes à cheval entre Heavy et violence rythmique plus appuyée.
Tellurian Rupture succède donc à Cloaks of Oblivion, sorti il y a déjà cinq ans, et dont la suite se faisait méchamment attendre. A notre époque, il est toujours très dangereux de laisser le silence de l’absence s’imposer trop longtemps, et conscients des enjeux, les slovènes ont sorti le grand jeu, avec pas moins de dix titres pur cinquante minutes de musique.
Klemen Kalin (chant), Grega Kamenšek & Gregor Lavtar (guitares), Nika Krmelj (basse) et Ivan Cepanec (batterie) viennent donc nous annoncer la fin de l’ancien monde, évoquant avec flair la destruction d’une planète et l’émergence d’anciens Dieux, venus semer le chaos et provoquer la renaissance. S’il est évident que notre pauvre planète plus si bleue connaît un destin peu enviable, ça n’est pas pour autant que le quintet sombre dans le pessimisme musical ou le bordel organisé. Les morceaux de ce quatrième longue-durée sont impeccablement bien agencés, et propulsés par une rythmique efficace, qui n’est pas sans rappeler EXODUS ou plus justement, FLOTSAM & JETSAM.
Du propre et du carré, voilà ce qui vous attend sur Tellurian Rupture. A l’image de ce formidable morceau « Worms », qui pourrait même évoquer un METAL CHURCH période Mike Howe, Tellurian Rupture nous propose donc une bande-annonce de fin du monde impeccable et inévitable, entre riffs symptomatiques de la Bay-Area et pulsions Heavy beaucoup plus concentrées. Si d’ordinaire je ne suis pas particulièrement friand de mélodies insérées de force dans un contexte brutal, je dois admettre que les slovènes ont trouvé un bon moyen de faire passer la pilule, grâce à de nombreux à-coups, saccades, breaks et déviations qui témoignent d’un fort potentiel de composition.
ERUPTION est d’ailleurs beaucoup plus probant que nombre de cadors qui balbutient leur jeunesse perdue à longueur d’album en se tassant sous une production générique. Ici, l’envie est palpable, le recyclage évident mais assumé, et l’énergie décuplée par une envie de retrouver l’impulsion Thrash d’origine, celle qui nous faisait headbanguer sur No Place For Disgrace ou The Dark. Loin de moi l’idée néanmoins de parler de l’album de l’année, mais au moins du mois. Si quelques redites empêchent vraiment le groupe de se placer sur la plus haute marche du podium, certains morceaux volent à la rescousse avec un feeling cru entre FORBIDDEN et WARBRINGER (« Coffin-Bred » épique à souhait, et agressif comme une plante carnivore).
Adepte des morceaux à ambiance et largement développés, ERUPTION évoque immédiatement une image musicale très précise : celle d’HEATHEN et de METALLICA, croisant le fer pour savoir qui a la lame la plus tranchante, et les mélodies puissantes les plus gonflées. On s’en rend rapidement compte, et encore plus en tombant sur le superbe « Praise The Serpent Queen », monstre progressif de plus de sept minutes qui rappelle autant BLIND GUARDIAN qu’un album magique comme Victims of Deception.
On valide ? Absolument, et plutôt deux croches qu’une. On reconnaîtra que parfois l’inspiration s’enlise en terrain lourd (« Gone With The Floods », ça tourne, ça tourne, mais ça ne va nulle part), petite erreur de parcours vite rectifiée.
L’album se termine même par un gigantesque feu d’artifices, avec sextolets en éruption, rythmique en explosion et haute dose de motivation. Epilogue à la hauteur des attentes, « Tellurian Rapture » se déguste comme le final qu’il est, totalement à la hauteur des ambitions développées plus en amont.
ERUPTION avec ce quatrième album assoit un peu plus sa réputation et rejoint le clan des grosses têtes d’affiche Thrash. Tellurian Rupture fera donc craquer un peu plus l’écorce terrestre, pour permettre aux Dieux anciens de revenir sur le devant de la scène et réclamer leur dû. Jamais l’apocalypse n’avait sonné aussi euphorique.
Titres de l’album :
01. The Awakening
02. Worms
03. Beyond The Black
04. By Ignorance Obsucred
05. Coffin-Bred
06. Praise The Serpent Queen
07. Gone With The Floods
08. Aegeon's Wrath
09. Maternal Foundry
10. Tellurian Rapture
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