Tout jeune combo du nord de Londres, KODAMA nous propose aujourd’hui son premier album en autoproduction. Un album très solide, à défaut d’être pleinement créatif, qui développe de belles qualités de puissance et d’aisance, dans un registre typé nineties que les fans de PANTERA reconnaîtront immédiatement. Les amateurs de sensations à la CHANNEL ZERO et MACHINE HEAD seront aussi à la fête, mais ne pensez pas pour autant que ces anglais se la jouent cool en citant les idoles de la foule. Leur Metal est infusé de quelques idées plus personnelles, et surtout, épaissi d’une belle couche de méchanceté à la suédoise.
Telos est donc une entrée en matière tonitruante. L’investissement dont font preuve les musiciens valident leurs positions fermes, et si les options sont déjà largement connues, elles prennent ici un nouvel éclairage, plus brillant, plus sincère et plus aveuglant.
Est-ce à dire que KODAMA est l’équivalent d’une lumière céleste nous avertissant de la naissance du nouveau messie Groove Metal ? Peut-être, et il n’y a rien de péremptoire dans cette supposition. La persuasion dont font preuve les guitares, la stabilité d’une section rythmique qui combine binaire, chaloupé, blasts et embardées, et le fardeau vocal d’un chanteur au timbre Hardcore font de ce premier album une excellente surprise, d’autant que la réputation live du groupe n’est visiblement plus à faire, à en croire les webzines abordant leur cas.
LAMB OF GOD ? Oui. GOJIRA ? Peut-être. Mais surtout, KODAMA, et c’est le plus important. Si le répertoire est assez homogène pour séduire les plus cartésiens, il développe quelques tics de langage qui parleront aux plus exigeants. « Weight of Attrition », marque le territoire en intro, mais ses phéromones ne sont pas exclusives. Elles se répandent un peu partout sur le territoire parcouru, balisant une surface non négligeable.
Neil Bailey, chef des troupes, fait preuve d’une belle fermeté dans ses harangues, et vous prend par les tripes sans jamais relâcher son étreinte. Frontman dans le sens le plus noble du terme, il apporte un contrepoint de violence parfait aux mélodies développées par les guitares, qui évitent la mièvrerie fréquente dans ce genre de créneau. Du coup, l’écoute est fluide, le ton est ferme, mais les options restent ouvertes.
Avec de fréquentes cassures instrumentales et des reprises en mode catcher on the ring, Telos concourt dans la catégorie poids lourds, malgré une pesée en autoproduction. Mais le fait d’avoir distribué ce parpaing sous le manteau confère une aura encore plus éthique aux anglais, qui viennent défier les américains sur leur propre terrain. Et si l’impression live sera encore plus énorme que cette sensation studio, l’énergie développée est au moins proportionnelle à celle d’un groupe de touristes lâchés sur le champ de Mars.
KODAMA, c’est du viril, du brutal, mais pas du bourrin sans queue ni tête. Plusieurs titres pourraient figurer sur un excellent sampler Groove Metal des années 2000, comme l’infernal « Carbon Copy », ou le très solide « Mark of Titans ». La conviction. Voilà le moteur de ce premier né qui carbure à l’adrénaline et qui donne des envies de limitations de vitesse bafouées sans remords.
Avec des plans qui se percutent en permanence, un terrain occupé par des riffs qui tombent comme des pellicules du crane d’un comptable, Telos ne fait pas de détail, et n’offre que peu de respirations. Il est donc similaire à une plongée en apnée en toute sécurité, mais à des profondeurs non négligeables. Les paliers de décompression sont parfois franchis en dépit des règles de sécurité, histoire de remonter à la surface plus rapidement (« Fracture Line », le SLAYER de Diabolus in Musica contre le PANTERA de Reinventing the Steel), le sang afflue donc à bonne cadence dans le cerveau, mais les capacités de compréhension n’en sont pas altérées.
Et il est toujours possible de juger du potentiel du travail d’honnêtes artisans sans être désorienté et donc partial.
KODAMA se présente donc sous son meilleur jour. Un jour hargneux et ronchon (« Control », même le gros Phil n’aurait pas fait plus (dé)braillé), mais un jour honnête et sans illusions (« Dead of Night », lourd et suant comme un ouvrier en fin de soirée). Du beau boulot, pour un disque qui s’apprécie par tranches ou dans sa globalité. Il faut toutefois avoir un bon estomac pour digérer ces agressions, et une certaine expérience du combat de rue.
Aussi épais qu’il n’est âpre, Telos est un compte-rendu fiable de notre situation, exposée crue et sans espoir inutile. Si ce n’est celui de pouvoir continuer à apprécier de la bonne musique sans avoir à passer des heures à la traquer, en Angleterre ou ailleurs.
Titres de l’album :
01. Weight of Attrition
02. Mark of Titans
03. Astral Blood
04. Sinner
05. All We Have Is Now
06. Second Sight
07. Carbon Copy
08. Fracture Line
09. Control
10. Dead of Night
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