Je ne peux pas croire que nous ayons sorti notre dernier album il y a six ans. Mais entre les changements de line-up, la pandémie, et l’envie de faire de Tempest un excellent album digne d’un comeback, cela prend du temps. Nous avons développé notre son, c’est un peu plus sombre, spécialement au niveau des textes.
Ainsi s’exprime le guitariste Fredrik Kelemen, seul élément restant de la formation d’origine de LANCER, et donc, porte-parole naturel et incontesté. S’il est vrai que les fans du groupe ont dû patienter six ans pour découvrir la suite des aventures de leur groupe préféré, ils seront certainement ravis au moment de déguster ce Tempest qui fait clairement honneur à son titre. Pas un ouragan, pas un tremblement de terre ou une tornade, non, juste une tempête, mais pas dans un verre d’eau.
Parlant d’ajustements de line-up, ce quatrième effort présente non un, mais deux changements depuis Mastery, avec l’arrivée d’un nouveau chanteur (Jack L. Stroem) et d’un nouveau batteur (Pontus Andrén). Nous retrouvons avec plaisir la guitare d’Ewo Solvelius et la basse d’Emil Öberg, mais surtout, dix nouvelles compositions qui témoignent de cette ambition renouvelée, histoire de pérenniser l’héritage d’un Power Metal noble, riche, ample et luxueux. Et à la rigueur, si l’on est friand de comparaisons un peu biaisées, il n’est pas difficile de concevoir cette quatrième étape comme le pèlerinage d’EUROPE sur les terres de STRATOVARIUS.
Tout le monde est bien sûr très enthousiaste, et impatient que le monde découvre cette tempête de tous les diables, formidablement bien illustrée par cette pochette signée de la main de Dimitar Nikolov. On y voit ce corbeau, thème récurrent de l’univers LANCER, mais aussi cette catastrophe naturelle de laquelle il émerge, terre désolée qui en dit long sur ce que laissent les suédois derrière eux lorsqu’ils passent quelque part. Mais l’enthousiasme est une chose, et le résultat en est un autre. Alors, cette valse de musiciens, ce temps de réflexion et de composition, et ce positivisme en méthode Coué ont-ils suffi à transformer ce quatrième album en évènement majeur sur la scène internationale ?
La réponse n’exige pas une longue réflexion : OUI.
LANCER n’a jamais paru aussi hargneux et décidé, et on le comprend dès les premières pistes de l’album. Mais c’est « Out Of The Sun », quatrième de couverture qui embrase les débats, avec sa rythmique puissante et ses mélodies enchanteresses. Quintessence de l’approche scandinave du Heavy et Power Metal, ce morceau est un déluge de lave qui détruit tout sur son passage, entre double grosse caisse, BPM excessifs, lyrisme exacerbé, texte légèrement sombre, et énergie globale au moins équivalente à cette d’une tornade des îles.
Toujours aussi allusif aux sous-tendances d’un Heavy Metal de première classe, le quintet suédois passe en revue toutes les émotions, toute les réactions, de la colère à l’apaisement, et brode donc sur des thématiques connues, mais éprouvées. Il est donc assez logique qu’après une surchauffe des turbines, l’ouïe soit caressée par la subtilité du title-track, qui n’est pas sans rappeler le HELLOWEEN des grands jours. Le choix de Jack L. Stroem au micro semble si naturel qu’on a la sensation qu’il a toujours fait partie du groupe, se permettant de dramatiques envolées dans les aigus à donner la fièvre à Michael Kiske. La frappe de Pontus Andrén permet au quintet de renforcer le rythme et d’enfoncer la concurrence, tandis que le talent naturel du leader Fredrik Kelemen s’exprime évidemment à plein régime, entre sextolets brûlants et notes choisies sciemment, comme si rien ne devait paraître incongru ou superflu.
Des hits à la pelle donc, et un répertoire live à venir qui va enflammer les auditoires plus efficacement qu’un pyromane hyperactif. Et si l’on sait que le Power Metal n’est pas genre à supporter la demi-mesure, il est évident que Tempest en embrasse tous les codes les plus importants, non pour en livrer une version honnête, mais bien pour le transcender et l’anoblir un peu plus.
La recette suédoise fonctionne donc à plein régime une fois encore, comme si le groupe n’avait pas disparu de la scène pendant six ans. Suite logique mais énorme pas en avant, Tempest déclenche des bourrasques à décoiffer Udo, pulvérise les harmonies classiques pour se les approprier en mode musclé, et laisse derrière lui des ruines, des sols infertiles, et des victimes soufflées en une fraction de seconde. D’autant que si la déflagration est énorme dès le départ, son effet se fait encore ressentir une heure plus tard.
Pêle-mêle, je citerai évidemment l’ouverture tonitruante de « Purest Power », meilleure reprise de contact possible, « Blind Faith », entre HELLOWEEN et STRATOVARIUS, et bien sûr, le final « The Grand Masquerade » qui sur six minutes synthétise tous les arguments pour blinder la démonstration et la rendre inattaquable.
Entre Heavy musclé et Power débridé, Tempest est un quatrième tome aux allures de troisième confirmation. La foi des suédois est donc intacte, et même renforcée. On ne peut décemment pas résister à un tel assaut de confiance et de défiance, et la chute n’est pas pour aujourd’hui. De quoi faire le plein d’optimisme pour un avenir pas franchement radieux, et croire encore (éventuellement) à des lendemains plus cléments.
Titres de l’album:
01. Purest Power
02. Fan The Flames
03. Entity
04. Out Of The Sun
05. Tempest
06. Corruption
07. Blind Faith
08. We Furiously Reign
09. Eye For An Eye
10. The Grand Masquerade
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20