Il n’y a rien de plus plaisant que de constater la forme de musiciens que l’on connaît depuis des décennies. Beaucoup se disent au bout d’un moment, « je n’ai plus rien à attendre d’eux », ce qui peut être vrai dans certains cas, mais totalement injuste dans d’autres. Lorsqu’on parle d’IRON MAIDEN, de METALLICA, d’AC/DC, on sait pertinemment qu’un nouvel album n’a qu’un intérêt limité tant il va se contenter d’un fan service facile et pas cher créativement, mais lorsqu’on aborde le cas de groupes situés légèrement en-dessous sur l’échelle du succès, les surprises peuvent être grandes, et le plaisir décuplé.
Ainsi, attendais-je quelque chose du dernier album de MR.BIG ?
Oui, parce que je sais que le trio de musiciens qui en sont l’ossature sont des géants, qui n’ont pas oublié d’être des enfants, et donc de s’amuser de leur propre technique pour proposer des chansons ne payant pas de mine, mais étant truffées de plans incroyables…et de mélodies à tomber. Depuis le décès de Pat Torpey il y a quelques années, MR.BIG repose donc sur les solides épaules de Paul Gilbert, Billy Sheehan et Eric Martin. Les trois hommes se connaissent par cœur, mais ont l’inconvénient d’un agenda surchargé. Il n’a pas été facile de se réunir pour composer et enregistrer, mais suite à leur tournée d’adieu, les trois potes ont fait le choix d’un au-revoir de luxe, sous la forme de dix morceaux, enregistrés avec un nouveau batteur, Nick D'Virgilio.
Et ce sang neuf les a visiblement motivés comme jamais, si j’en juge par les trois ou quatre premiers morceaux de ce sobrement baptisé Ten.
Je ne sais pas si les garçons ont abordé cet album avec de grandes ambitions, ou si à l’inverse, ils ont fait preuve de détachement en sachant pertinemment qu’ils n’avaient plus rien à prouver depuis longtemps. Toujours est-il que la fraîcheur qui se dégage de ce disque fait un bien fou, même si l’été 2024 est plus pluvieux qu’un novembre grincheux. Alors qu’au départ de leur carrière, MR.BIG était un sacré défi à relever, chacun étant déjà bien confirmé (TALAS, DLR BAND, RACER X, carrière solo), il incarne aujourd’hui une bouffée d’air frais eu égard aux engagements pris à côté.
D’ailleurs, Eric Martin semble se satisfaire de ces options prises à la volée, et de ce professionnalisme adapté à une envie d’en donner une dernière fois pour notre argent sans avoir à se prendre la tête. Il déclare même :
Ce disque ne ressemble à aucun des neuf autres. C’est du Rock n’Blues mature, sans compromis, avec la patte MR.BIG bien sûr
L’homme dit vrai, même si la Pop prend de plus en plus d’importance dans l’équation. Un morceau sur deux ou trois semble humer l’air des sixties et l’influence des BEATLES, celle que l’on sentait déjà sur le hit « Green-Tinted Sixties Mind ». Parfois, l’équilibre semble stable entre le PEARL JAM des années 2000 et le MR.BIG de ces deux ou trois derniers albums sur le tube incontournable « I Am You », qui sonne comme du Rick Springfield en très grande forme.
No pressure.
C’est visiblement le leitmotiv qui a poussé le trio à se donner corps et âme à sa musique une dernière fois, bien que des prolongations ne soient pas inenvisageables. Après tout, quel mal y aurait-il à enregistrer d’autres disques si la mayonnaise prend, et au jugé de la qualité de ces dix nouveaux titres, on en redemande, une fois ce pavé digéré bien sûr. Les boucles orientales de « Right Outta Here », le shuffle démoniaque de « Sunday Morning Kinda Girl », l’émotion tangible du bluesy « Who We Are », les sensations sont quasiment les mêmes que lors de la découverte de Lean Into It, qui nous avait servi des hymnes à la pelle, sans avoir à forcer son talent.
De là à comparer les deux albums, le parallèle est tentant.
Mais en attendant que le temps ne rende son verdict, ou pas, apprécions Ten pour ce qu’il est. Une fête, une célébration, un salut de la main, et un dernier cadeau déposé sur le perron des fans. Des fans qui exulteront en headbanguant sur « What Were You Thinking », le plus nerveux mon neveu, ou qui se déhancheront tranquille sur le tempo agile de « Courageous ».
J'espère donc que nous ferons un autre disque, mais je ne sais pas.
La fin n’est pas toujours la fin mon cher Eric Martin. Merci de prendre en considération cette éventualité, très réaliste après avoir eu le temps d’encaisser ce nouveau répertoire qui est entamé de la plus étrange des manières par « Good Luck Trying ». Proto-Blues Rock déchaîné et rythmé par des toms à la Keith Moon, ce single est la plus parfaite des introductions pour célébrer ce retour comme il se doit. Un titre qui parle des défis que la vie place sur votre route, de vos échecs, et de cette envie de s’accrocher quand même en pensant, « on verra bien ».
Et nous voyons, en effet.
Peut-être le disque le plus souriant de la carrière de MR.BIG, Ten est une merveilleuse conclusion, temporaire ou définitive. Un adieu à ce compagnon de route qui a lutté jusqu’au bout, un au-revoir aux milliers de fans croisés en tournée ces dernières années, et une poignée de main sincère entre des musiciens honnêtes et ce public japonais qui les a tant aimés.
On appelle ça la classe. Certains devraient en prendre de la graine.
Titres de l’album :
01. Good Luck Trying
02. I Am You
03. Right Outta Here
04. Sunday Morning Kinda Girl
05. Who We Are
06. As Good As It Gets
07. What Were You Thinking
08. Courageous
09. Up On You
10. The Frame
11. 8 Days On The Road (Bonus Track)
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