Jeune groupe de Bourges, LE COVEN DU CARROIR intrigue immédiatement. Un nom qui sonne, une pochette qui détonne, et cette caution BM français qui m’attire à chaque fois comme un aimant. Vous allez me dire qu’une nationalité n’est pas garante de qualité, et vous aurez partiellement raison. Toujours est-il que ces dix dernières années, je n’ai été que très peu déçu par nos représentants.
Et ça ne sera pas encore le cas aujourd’hui.
Le Black proposé par ce trio (Guillaume - basse, Sébastien - guitare/chant et Thomas - guitare solo) est résolument original. Loin de la copie carbone des tics hivernaux de la Norvège des racines, teinté d’ambitions symphoniques, délavé de pulsions Electro, il chatouille les sens et ose quelque chose d’un peu différent. Il est donc utile de préciser aux accros du blast qu’ils peuvent passer leur chemin. Tenebrae Fabulae fuit la linéarité et l’ultraviolence gratuite.
Mais quels sont donc ces contes sombres que le groupe propose de vous lire ? Des histoires de diable, de pont, de Dieux anciens, et autres réjouissances réservées aux amateurs de légendes et de Mal qui se répand comme une trainée de poudre. Et ces contes sont mis en musique avec un brio étonnant, pour un premier album produit à échelle intime. En découvrant « Bean Nigghe », vous aurez la saveur des soirées Electro/goth d’antan, avec volutes vocales éthérées, beat dansant, et incantation dans la pénombre.
Et c’est un plaisir qui ne se refuse pas.
Mais pas d’équivoque, Tenebrae Fabulae est purement Black Metal. L’album ose juste dépasser certaines limites et ne se contente pas de se regarder le nombril. Les musiciens ont composé des chansons qui vivent, qui se meuvent, qui sinuent et qui s’insèrent sous vos chairs, pour vous contaminer comme un virus malin. Si la voix est classique et raclée, la guitare emprunte parfois au vocabulaire Doom pour plaquer des riffs amples et assombris, alors que la rythmique polyvalente créé des ambiances, loin du pilonnage systématique du BM le plus traditionnel.
A prendre comme un concept album, Tenebrae Fabulae nous propose des atmosphères païennes, et influencées par le Metal traditionnel. Il n’est pas rare de tomber sur un lick Heavy, comme sur le très réussi « A New Age Has Come », qui frappe, insiste, frappe encore, et ne ménage pas les effets sonores. Les boucles mélodiques répondent à l’appel, et l’injonction est ferme : à prendre ou à laisser. On peut penser au MARDUK le plus oppressant et mid tempo, mais l’identité de LE COVEN DU CARROIR est forte. Et si « Black Female » reste dans les clous pour ne pas choquer d’entrée, « The Devil's Bridge » dévie rapidement des sentiers battus pour intégrer des sonorités opératiques.
La surprise n’en est que plus grande et plus agréable. L’adjonction de cordes synthétiques ne fait que renforcer cette impression de célébration clanique dans des ruines locales, à la recherche de réponses ésotériques à des questions fondamentales. La désincarnation des chœurs, cette guitare qui lamine en arrière-plan, mixée bien à droite, cette voix centrale qui laisse un goût amer dans les oreilles, ces reprises soudaines en montée de puissance, tout contribue à transformer une simple écoute en aventure nocturne sans fin heureuse possible.
Orage, pluie, croassements, les moyens sont là, l’ambition aussi, et on ne déplore jamais l’absence quasi absolue de passages rapides, l’insistance étant la meilleure arme du trio qui n’a guère besoin d’emballer le tempo pour impressionner. « Gods of Old » le fait avec brio, en utilisant une fois encore cette lancinance rythmique presque martiale et ces couches de chant qui se superposent comme des linceuls sur un cercueil ouvert.
On ne peut guère parler de Black atmosphérique, car la symbolique est trop claire. On parlera plus aisément de Black mélodique et conceptuel, eu égard à ces nombreuses déviances qui donnent naissance à des tableaux musicaux pointus et précis. Et lorsque l’efficacité se substitue à l’originalité, « Wolf Leader » résonne comme un hymne, et peut-être même comme une prédiction : LE COVEN DU CARROIR sera le chef de meute d’une nouvelle génération d’artistes BM.
Et sincèrement, c’est tout le mal que je vous souhaite messieurs.
Titres de l’album :
01. Black Female
02. The Devil's Bridge
03. Bean Nigghe
04. A New Age Has Come
05. Torning the Veil
06. Gods of Old
07. Wolf Leader
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