Faire peur aux gosses ? Seriously ??? Non mais les mecs, aujourd’hui, les gamins regardent des trucs abominables sur leur tablette, se délectent des infos/carnages, et matent du porno sur la toile, en se demandant si le gros truc que la dame s’insère dans le fondement rentrerait dans le trou de leur copine Anaïs. Ils se filment en train de se tabasser, et autres joyeusetés, et savent pertinemment que les monstres des contes de fées sont en fait les dirigeants d’un monde qui est bien plus terrifiant que n’importe quelle histoire à ne pas dormir debout. Alors vous pouvez toujours repasser avec vos gentilles histoires pseudo horrifiques, parce que vous avez plus de chance de les ennuyer que de les faire transpirer sous leur couette.
Certes je le reconnais, votre pochette est suffisamment moche pour stimuler quelques grimaces sur leur gentille tête à claques, mais en dehors de ça, votre musique reste encore un peu trop mignonne pour effrayer de petites créatures sans empathie qui se demandent encore comment s’ennuyer dans les règles et en groupe sous un abribus ou sur un banc du centre-ville…
Et d’ailleurs, vous êtes qui pour vous pointer comme ça avec votre grimoire de nouvelles soi-disant glaçantes et tétanisantes ? Des New-yorkais ??? Mais les mecs, parlez plutôt de la vie dans votre ville déshumanisée pour tenter de tirer quelques frissons glacés du dos des bambins que vous voulez apeurer…Vous aurez plus de chance d’arriver à vos fins…
Bon, mais sinon, les GODS OF FIRE, on peut en savoir plus ? Oui, un groupe de Horror Metal, ou de Heavy Metal horrifique, comme vous préférez, qui s’articule en quintette (Evil Ray – basse, Fra Diavolo – batterie, Saucy Jack et DJ Blood Sacrifice – guitares et Prometheus- chant), formé en 2002, et qui a déjà sorti quelques volumes assez intéressants et de longue durée. Wrath Of The Gods en 2004, Hanukkah Gone Metal en 2009, avant de nous quitter provisoirement via le EP Nightmares en 2011 précédant une longue période de silence, dont l’ennui les a tiré cette année avec la publication de ce Terrifying Tales for Terrible Children, qui menace donc les pires petits démons de représailles musicales assez troublantes. Mais finalement, et en dehors de lyrics étudiés et collant à la peau d’un thème amusé, la musique de ces cinq new-yorkais est plutôt du genre plaisante et ludique, et pas vraiment repoussante, plutôt guillerette et striée de chœurs enflammés, pour un Heavy Metal légèrement coloré, et symptomatique d’une période assez éloignée dans le temps. Mais l’intelligence du groupe dans le choix de son approche en forme de livre d’histoire de terreur lui permet justement d’aborder toutes les facettes d’un genre plutôt malléable, sans s’éparpiller dans une hétérogénéité le condamnant à une versatilité un peu trop diffuse. Ce qui nous offre donc un panel de narration en éventail largement ouvert, passant du Heavy le plus traditionnel au Speed le moins conventionnel, pour trois petits quarts-d ’heure de légendes, contes, et autres histoires qu’on dévore sans arrière-pensée et sans autre attente que celle de s’éclater comme jamais.
Et les hymnes du coup s’enfilent sous la couverture d’un ouvrage que les plus grands enfants d’entre vous apprécieront à sa juste valeur, de par son énergie et son ardeur à nous faire retrouver le souffle épique d’une époque pas toc, lorsque le Heavy était roi et que les riffs faisaient loi. Ainsi, « All For The Love Of Satan » claque d’une basse en fouet, alors même que le refrain nous oblige à chanter à tue-tête, et que les plans s’enchaînent, entrecoupés de samples qui plantent une ambiance à la DEATH SS/LORDI…Bien vu les gras, mais y’a du rab’ évidemment ?
Bien sûr, et comment…
Doté d’une production délicieusement passéiste, et emprunte des échos 80’s magnifiques, Terrifying Tales for Terrible Children est un superbe exercice de style qui se frotte au Speed à la BLIND GUARDIAN/AXE/ARTILLERY, sans se départir d’une théâtralité à la KING DIAMOND/GWAR, sans le côté trop potache de ces derniers (« Look To The Skies », sorte de mélange GAMMA RAY/MANOWAR irrésistible d’envolées pompeuses et de pulsions rythmiques hargneuses). Effets sonores, voix déclamée avec passion ou récitée avec implication, l’aventure est captivante et nous entraîne dans les dédales d’un monde parallèle ou l’horreur bon enfant règne en maîtresse de maison, légèrement bordélique. On y trouve des chemins menant aux ténèbres de Dieux qui s’interrogent sur la pertinence de notre existence, et qui distillent leurs conseils/reproches au son d’un Epic Metal de l’ombre qui ne regarde plus sa montre pour recenser ce qu’il rencontre comme créatures immondes (« Gods Walk Among Us », pas vraiment MISFITS, mais glauque comme une nuit en compagnie des SPINAL TAP et DEATH SS)
Et entres deux chapitres grandiloquents, les GODS OF FIRE nous casent quelques crises de folie d’une brutalité assez appréciée (« It’s Alive ! » qui de son tempo allegro célèbre la venue au monde d’un bambin costaud et aux intentions pas vraiment dignes d’un nourrisson), ou des légendes abracadabrantesques de loup-garou de Brooklyn qui traîne la nuit en écoutant la BO d’un film d’horreur d’Argento (« Werewolf Of Brooklyn »).
« We’ll Meet Again » se permet même des orchestrations complètement hors contexte, et joue le jeu d’un Rock qu’on croirait exhumé d’une tombe seventies, avec clavier pompier, riff saccadé, et basse qui une fois de plus se prend pour un élastique qu’on envoie en pleine face pour garder les spectateurs éveillés, histoire qu’ils apprécient ce mélange d’influences qui nous replonge dans les meilleures heures du Phantom of The Paradise en BO, ou d’un MEAT LOAF qui ne se serait jamais remis de son Rocky Horror Picture Show…Tout ça est bien joli une fois écrit, mais cela fonctionne t’il musicalement ? Bien sûr, puisqu’en plus d’être de solides instrumentistes, les New-yorkais n’ont pas oublié comment composer de petites pièces Heavy/Rock/Horror sans tomber dans la facilité ou la complaisance, et nous ménagent toujours des passages envoutants, à défaut d’être vraiment effrayants.
Et de fait, Terrifying Tales for Terrible Children est un album redoutablement séduisant, qui peuplera vos nuits de créatures de l’oubli, de perles de sueur à minuit, et qui chevauche les décennies sans se demander si la jonction est infinie.
Allez les gosses au lit. Et si jamais vous entendez la porte du placard craquer ou si vous sentez votre matelas onduler, cachez-vous sous les draps. Papa ne viendra pas vous rassurer, il a un bouquin à terminer. Ou un site porno sur lequel surfer pendant que maman ronfle sous l’escalier...
Titres de l'album:
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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11/11/2024, 10:09