Trois ans plus tard, et même en période de trouble et de confinement, vous n’avez pas pu oublier l’effet qu’a produit sur vous (et sur moi) le premier album des serbes de JENNER. En 2017, nous avions découvert, hagards, un quatuor estampillé Speed/Thrash pur jus, totalement en phase avec la nostalgie de son époque, qui nous avait martelé d’hymnes à la violence sur son LP introductif To Live Is To Suffer. Ce premier jet avait l’énergie d’un Bonded by Blood, la morgue juvénile d’un Kill Em’All, les certitudes bravaches d’un Killing is my Business, l’attitude d’un WARBRINGER, la fraîcheur d’un TOXIC WASTE, et tous les arguments pour mettre à genoux la communauté Thrash qui ne s’était pas trompé sur les qualités des musiciennes. Trois ans plus tard, les revoilà donc dans une nouvelle configuration, elles qui avaient déjà eu du mal à stabiliser leur formation entre 2013 et 2017. Aujourd’hui trio, JENNER s’articule autour de sa frontwoman Aleksandra Stamenković, qui en plus de la guitare assure le chant, poste laissé vacant par Anđelina Mitić, tandis que Katarina Henc reprend le manche de la basse, abandonné par Mina, qui elle-même l’avait hérité de Jana. Pas forcément simple le parcours des serbes, et musicalement, malgré trois années de silence, c’est la petite porte qu’elles ont empruntée pour ne nous offrir qu’un petit EP trois titres histoire de nous prouver qu’elles sont toujours vivantes. On le sait, le format court est un peu trop bâtard pour confirmer de bonnes impressions, et il n’est utile que pour occuper le terrain en attendant de pouvoir présenter un travail plus conséquent. Attendons-nous donc à un longue-durée dans les mois qui viennent, si toutefois le climat de claustrophobie mondiale s’est calmé d’ici-là.
Trois morceaux donc, pour deux originaux seulement et une reprise, et un bilan plutôt…mitigé. Je dois avouer qu’après l’enthousiasme de la surprise passé et les chansons assimilées, je me suis senti un peu déçu du retour de JENNER, qui ne propose pas grand-chose de neuf, et même…Et même de largement moins enthousiasmant que son terrible premier album, puisque sur ces trois morceaux, seul un atteint le niveau de To Live Is To Suffer. Alors que je m’apprêtais à sortir les cotillons et que le chien bavait tout son saoul, « Night Without a Dawn » a méchamment freiné nos ardeurs avec son Heavy Metal très tiède aux rares accélérations euphoriques. Un morceau assez bateau, qui aurait pu être produit par n’importe quel groupe nostalgique du Power Metal des années 80, inspiré par HELLOWEEN, MAIDEN, ICED EARTH ou SCANNER. Une mélodie plus qu’éculée, une voix trop fluctuante et peu à l’aise avec les harmonies, pour une entrée en matière en demi-teinte, sauvée par quelques saccades prévisibles, mais bienvenues. Heureusement, « Test of Time », redresse la barre et durcit les débats, nous proposant un Thrash générique, mais toujours sublimé par la folie instrumentale du groupe. On reconnaît l’hommage à la violence allemande et à la précision US, et les réminiscences du premier LP remontent enfin à la surface, grâce à quelques growls beaucoup plus convaincants. On pense évidemment aux NERVOSA, mais les inserts mélodiques garantissent la différence, et l’enthousiasme de grimper à nouveau, souhaitant que le premier titre ne soit qu’un petit faux pas. Malheureusement, les filles ont choisi de terminer leur EP par une reprise, et pas des plus heureuses…
En portant leur choix sur DEMONIAC, groupe Power/Speed de Belgrade et auteur d’un unique album en 1992 (Touch the Wind), les filles ont osé l’underground, ce qui est toujours appréciable. Malheureusement, après la calotte Thrash « Test of Time », le Speed trop classique de « Young and Proud » tombe à plat, la faute encore une fois à ce chant trop hésitant sur les parties mélodiques, et agaçant à la longue. Je ne suis pas certain que JENNER ait gagné en pertinence avec la voix d’Aleksandra, beaucoup trop monocorde et limitée en terrain clair, et du coup, les plans syncopés, les riffs accélérés et la rythmique un peu trop mid sonnent trop cliché, ce qui ne fait que me conforter dans l’idée que le trio aurait dû se contenter d’un single, beaucoup plus efficace. Bien sûr, les amateurs de Speed à l’ancienne et de Power raisonnable y trouveront leur compte, mais ceux qui avaient apprécié la folie matinée de professionnalisme de To Live Is To Suffer seront clairement déçus par cette réorganisation un peu trop sage et classique à leur goût. Espérons que cet EP ne soit qu’une remise en jambes en attendant la véritable inspiration, et que le LP à venir tienne plus de « Test of Time » que des deux autres morceaux. Il serait franchement dommage que le nouvel enfant chéri de la scène Speed/Thrash ne soit déjà relégué en seconde division, celle de ceux dont les espoirs fondés ont fondu comme neige au soleil.
Titres de l’album :
01. Night Without a Dawn
02. Test of Time
03. Young and Proud
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