Un petit EP de Thrash vite fait, comme ça, pour terminer ce dimanche matin ensoleillé, ça vous dit ? Si tel est le cas, j’ai la petite pépite qu’il vous faut, en provenance de la perfide Albion avant qu’elle ne ferme définitivement ses frontières. Il est d’ailleurs assez amusant de constater qu’entre la parution de ce moyen-format et le moment où je vous en parle enfin s’est écoulé plus d’un an, douze mois qui ont vu notre situation passer du mode normal en Defcon 5 au mode pré-apocalyptique en Defcon 2. Car cette onzième plaie baptisée par les anglais de SAWTICIDE représente peu ou prou cette pandémie que nous avons du affronter, et qui en annonce certainement beaucoup d’autres encore plus létales et fulgurantes. Mais ne parlons pas encore d’Armageddon, ce qui ne serait pourtant pas hors contexte au jugé du contenu de ce premier jet qui fait la part belle à un Death/Thrash de première catégorie, joué brutalement par des musiciens plus fins que ce qu’ils ne laissent paraître au prime abord. Fondé en 2018 à Londres, SAWTICIDE est né des cendres d’un ancien projet remodelé pour correspondre aux attentes d’un quatuor bien décidé à mettre l’underground à feu et à sang avec sa musique. Et si les sorties rétro-Thrash sont devenues si courantes qu’on n’y prête même plus attention, The 11th Plague offre un peu de sang frais et laisse couler l’hémoglobine le long de la table de dissection de ses attaques bestiales et de son approche radicale.
Laissez-moi donc vous présenter Mario Christofi (basse), Georgi Angelov (batterie), Chris Cleovoulou (guitare) et Ekin Oykener (guitare/chant), qui humblement, remettent les pendules violentes à l’heure anglaise, en picorant toutes les graines de la discorde des années 80 et 90. En mixant la méchanceté crasse des PROTECTOR, l’obscurantisme bestial de POSSESSED et la franchise pleine bourre des RIGOR MORTIS, les quatre londoniens viennent de nous pondre un EP brillant, sombre, bestial et pourtant parfaitement intelligible, constellé de breaks assassins et de prouesses individuelles notables.
Pourtant, tout commence de la façon la plus véhémente qui soit, avec la profession de foi « We Came to Kill » qui nous ramène à l’époque glorieuse et méchante du « Demons » de RIGOR MORTIS, même si ce morceau d’entame n’est pas sans rappeler non plus les attaques allemandes les plus mortelles ou les coups de boutoir de DEMOLITION HAMMER. Les saccades sont précises, la voix délicatement hargneuse, et la rythmique revêche, ce qui nous donne une prise de contact massive et honnête dans la violence. Adeptes de titres courts et persuasifs, les anglais n’en sont pourtant pas à une ornementation technique près, et saluons d’ailleurs la performance de Mario Christofi, qui loin du bassiste Thrash standard doublant les lignes de guitare nous gratifie de quelques pirouettes graves et souples. On pense même parfois à une union contre nature entre DARK ANGEL et SADUS, lorsque nos oreilles se plantent sur « Atom Seed Death », petit plaisir coupable techno qui met en avant les capacités instrumentales de chacun.
En trois morceaux, les SAWTICIDE nous rallient à leur cause de destruction massive mais chirurgicale, et lorsque les arpèges de « Nar » résonnent, on s’attend à tout de la part d’un quatuor qui se montre capable de synthétiser tous les courants les plus agressifs des années 80/90. Ce long titre de plus de cinq minutes prouve d’ailleurs que le groupe est aussi persuasif en terrain lourd qu’en piqué rapide, et la voix toujours caverneuse d’Ekin Oykener nous entraîne dans l’underground Thrash le plus diffus et dangereux. Rois de la variation, les londoniens nous réservent même des surprises assez agréables, comme cette intro mélodique et chamanique sur « Pareidolia » qui ose enfin quelques harmonies de guitare délicieuses, avant qu’une fois de plus la batterie ne s’envole vers les paradis du Thrashcore.
Habiles riffeurs, passionnés de brutalité, les quatre musiciens savent garder leur intensité intacte, et l’hymne définitif « If It Bleeds (We Can Kill It) » achève de nous convaincre de leur potentiel, et nous laisse la bave aux oreilles en attendant de tympans fermes un premier longue-durée qui s’avère déjà passionnant et viscéral. Alors, même si une année entière s’est écoulée depuis sa parution, The 11th Plague a gardé son caractère d’urgence et sa fraîcheur brutale.
Titres de l’album:
01. We Came to Kill
02. Buried Alive
03. Atom Seed Death
04. Nar
05. Pareidolia
06. If It Bleeds (We Can Kill It)
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