Revenons dans les années 80, époque où les querelles de style n’existaient pas. Beaucoup de groupes ont depuis essayé d’en recréer la magie, nombreux sont ceux qui ont lamentablement échoué, mais d’autres ont parfaitement réussi à nous en redonner un aperçu. MERIDIAN est de ceux-là.
Alors, certes, j’en conviens, il faut croire en ses groupes pour pouvoir vendre leur musique mais de là à se lancer dans des affirmations hasardeuses, il y a quand même une limite à respecter. D’autant que le label From The Vaults est danois, et qu’il doit donc bien connaître les exportations suédoises. Quoiqu’il en soit, le problème n’est même pas là, puisqu’il est impossible, même avec la meilleure volonté du monde de recréer toutes les composantes d’une époque et faire croire à un voyage dans le temps, même avec une console des eighties, même avec un producteur caché dans le formol et des compositions franchement passéistes. On peut faire semblant, on peut faire comme si, mais on ne peut pas faire comme. C’est ainsi.
Ceci étant posé, les danois de MERIDIAN sont vraiment très doués pour tremper leur plume dans l’encre des années 80, et ce, depuis leurs débuts. Formé en 2005, ce collectif de nostalgiques en est déjà à son quatrième longue-durée, qui à n’en point douter va encore consolider leur place sur le podium des rétrogrades doués. Ces cinq musiciens sincères et capables (Lars Märker: chant, Martin J. Andersen & Marco Angioni: guitares, Peter Bruun: basse et Klaus Agerbo: batterie) nous offrent donc la primeur du contenu de ce quatrième tome, The 4th Dimension, dont le titre fait référence à la chronologie de leur propre carrière, mais aussi au voyage temporel et spatial qu’ils ont élaboré depuis l’orée des années 80.
En écoutant cette nouvelle tranche de vie, on est rapidement saisi d’un sentiment très tangible, celui de se retrouver en Suède et en Californie, entre 1987 et 1988, lorsque les groupes de Hard & Heavy occupaient toutes les manchettes de l’actualité musicale. Entre Heavy nerveux à la SCORPIONS, Hard mélodique à la EUROPE et AOR précieux à la JOURNEY, MERIDIAN fait le tour du propriétaire avec beaucoup de soin et de politesse, et nous renvoie dans les couloirs des années 80, lorsque les cheveux gonflaient, lorsque les néons éclairaient et que les justaucorps brillaient. Et la sensation est décidément délicieuse.
Annoncé comme le grand-œuvre de ce groupe attachant, The 4th Dimension pourrait bien être en effet le pic de la carrière de ces danois inspirés, sans que la qualité de leur back catalogue ne soit bafouée. On y retrouve tout ce qu’on a toujours aimé à propos d’eux, tout ce qu’on adore provenant des pays nordiques, ces mélodies appuyées, cette puissance modulée puis débridée, et cette capacité incroyable à pondre des tubes comme les poules des œufs, sans forcer, comme si la perfection était une qualité naturelle au Danemark et en Suède. Et une fois encore, MERIDIAN nous a méchamment gâtés, du début à la fin de cet album d’une maîtrise magistrale mais d’un naturel désarmant.
Si la méthode est d’usage, consistant à puiser chez quelques références établies des réflexes automatiques, le rendu n’en est pas moins impressionnant, et ce, quelle que soit l’ambiance choisie. Que nous baignions en plein romantisme ou que nous nagions sous la vague de l’hédonisme 80’s, la crédibilité est bluffante, et les tubes confondant de séduction. Entre Hard et Heavy, le quintet n’a pas choisi, et alterne avec bonheur les tempi, les riffs et les accroches vocales. Et comme s’ils étaient bien décidés à ne pas passer pour de vulgaires dragueurs d’occasion, les danois nous accueillent avec une poigne sévère, via le terriblement Heavy « Warning Shots ». Harmonie toutes guitares dehors, à la WINGER ou HAREM SCAREM, rage de jouer, mais sourire de circonstance, l’accueil est cinq étoiles, et le plaisir immédiat.
D’autant qu’une fois passées les portes, l’atmosphère se veut plus intime, et « Life Is Today » de nous rappeler que la vie est courte et qu’il vaut mieux en profiter avant de ne plus jamais pouvoir écouter un morceau de BON JOVI, largement évoqué ici. BON JOVI, mais aussi SLAUGHTER, ECLIPSE, SKAGARACK, les 220 VOLT, SKIDROW, HAYWIRE, j’en passe et des dizaines qui peuvent servir de bonne comparaison, puisque ce quatrième opus se passe de tout parallèle et tient debout de lui-même.
Mais plongez-vous dans l’album, et tentez en toute objectivité d’en trouver les défauts. J’ai moi-même joué à ce petit jeu, qui m’a laissé seul dans mon coin, puisque The 4th Dimension ne souffre d’aucune erreur. La preuve en est, le virevoltant et purement Hard « Stay », le mid sensible et limite AOR de « Follow Your Heart », le lourd mais énamouré « Trust » et ses chaloupés sensuels, ou le binaire léger et billboardé « Dreamers ». Ainsi de suite, jusqu’à la fin du métrage, pour un album en sorte de Greatest Hits d’une époque révolue depuis l’orée des années 90, et qui fait toujours fantasmer la nouvelle génération.
Alors, certes, on s’y croirait, c’est une évidence qu’il serait malhonnête de réfuter. Certes, MERIDIAN n’évolue pas dans les années 80, mais fait comme si, et s’en tire avec plus que les honneurs. Nombre de chansons auraient pu être composées à cette époque sans que personne ne trouve ça étrange. Et finalement, The 4th Dimension est peut-être bien leur meilleur album, ce que le recul de quelques mois nous confirmera ou pas. En attendant, back to the past, on ressort les t-shirts, les permanentes, et on fait la fête toute la nuit. Ce qui me parait une bonne idée vu la situation bordélique d’un monde qui court à sa perte.
Titres de l’album :
01. Warning Shots
02. Life Is Today
03. Stay
04. Follow Your Heart
05. Trust
06. Dreamers
07. Say That You Want Me
08. The Road Back To Hell
09. Remove Your Crown
10. The Fourth Dimension
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