Quel parcours…De CODE ORANGE KIDS à Underneath, d’un son cru et Punk à des obsessions électroniques, d’une violence crue et blafarde à une brutalité systémique et maitrisée, CODE ORANGE a grandi, muri diront certains, ou se sont vendus selon les puristes de la première heure regrettant ce Hardcore chaotique et épileptique qui avait permis un jour de partager un split avec les flingués de FULL OF HELL. Ceci étant dit, CODE ORANGE ne s’intéressent pas aux puristes, juste à lui-même, son évolution, et les choses qu’il est capable de proposer à ses fans histoire de faire avancer la cause d’un Metalcore féroce. Ou d’un Hardcore Industriel. Ou d’un Post-Hardcore catchy et addictif.
Ou toute autre chose d’ailleurs, tant on se moque des étiquettes ici.
Trois ans après l’aplatissant Underneath qui avait laissé quelques yeux au beurre noir, le sextet revient avec des riffs plein sa musette, mais aussi une vision plus creusée, se reposant sur les œuvres précédentes pour éviter le surplace. On attendait beaucoup de ce nouvel album - inutile de prétendre le contraire - et si une (petite) déception atténue la joie ressentie, le résultat global n’en est pas moins impeccable et professionnel jusqu’au bout des ongles sales.
Après Deathwish, après Roadrunner, c’est Blue Grape Music qui hérite de la promotion du bébé, et ce label fondé par deux vétérans va avoir fort à faire pour cibler le public concerné par ces quatorze nouvelles chansons. Oui, quatorze, ce qui est énorme, même si chacune d’entre elles ne dépasse que très rarement les quatre minutes. Le calibrage est donc de mise, pour un effort dosé, entre mélodies amères et les réminiscences des années 90, et poussées de puissance à impressionner Kurt Ballou lui-même.
On accueille derrière le kit le petit nouveau Max Portnoy, qui donne de sa personne, de ses bras et jambes pour propulser ces thématiques Electro-Metal de premier choix, mais qui plongent aussi le sextet dans le marasme du Metalcore à la mode, entre jeunisme un peu forcé et bronzage de cabine légèrement orangé. Le meilleur des deux mondes donne parfois lieu à un mélange peu inspiré, et si un paquet de titres restent compétitifs, l’ensemble empeste parfois le pilotage automatique, malgré quelques gimmicks heureux.
Saluons d’ailleurs la pertinence d’un single explosif, partagé avec le despote Billy Corgan, et qui frappe très fort. Et autant l’apprécier puisqu’il est caractéristique de cette approche sans cesse peaufinée, au point d’atteindre aujourd’hui une perfection dans un créneau difficile. De là à dire si la solution était la bonne, il y a un monde d’originalité à traverser. Et je n’ai guère le temps d’essayer.
Mais, on le sait, pour CODE ORANGE, seule compte la sincérité, et si la facilité de certaines harmonies fait peine à entendre (notamment sur « Mirror », un peu facile et trendy), la rudesse nostalgique d’autres permet d’équilibrer les sensations, en jumpant comme un dingue sur l’ultra-syncopé « A Drone Opting Out Of The Hive », Rapcore féroce et digital.
Les efforts n’ont donc pas été ménagés pour permettre à The Above de regarder vers le haut et non en-dessous. Toutefois, je nuancerai mon enthousiasme d’une touche d’objectivité et de réalisme, en affirmant que CODE ORANGE semble rentrer de plus en plus dans le rang. Si l’électronique prend toujours plus de place, si les strates vocales sont toujours aussi efficaces, si les riffs permettent de limer le métal le plus compact, le tout est prévisible et un peu trop soft et Pop-Metal friendly.
Ainsi, « Splinter The Soul », efficace, évoque la vague Néo-Indus de la fin des années 90, quelque part entre WHITE ZOMBIE et SPINESHANK, et le Hardcore, autrefois roi, a dû céder sa place à des instincts plus modulés et « adultes », même s’il parvient parfois à pointer le bout de son agressivité, via « The Game », qui montre les dents comme un pitbull remonté.
Homogène, The Above tient largement la route, mais finit par lasser de son insistance à se reposer sur des structures Electro. Le chant, autrefois hargneux et méchant comme une teigne sonne aujourd’hui comme les récriminations de tonton Marcel après un ou deux Ricard, et si l’ensemble percute, le détail révèle des facilités qui auraient pu être évitées en se creusant un peu plus l’inspiration.
Dansant, plaisant mais plutôt stérile, The Above nous réserve quelques petites surprises, dont ce trépidant « Snapshot », qui se déhanche comme du REPUBLICA grand public, ou le final « The Above » et ses chœurs d’église désincarnés qui flottent comme les esprits d’un Noël passé. Et mal passé.
Dommage, mais le centre de la cible est manqué de plusieurs centimètres. Un peu trop domestiqué, beaucoup trop poli, CODE ORANGE se montre bien moins naturel et persuasif que par le passé et signe un album presque anonyme dans la jungle des sorties estampillées nineties du mois. Une déception en demi-teinte pour un groupe capable de tellement mieux.
Encore fait-il se donner du mal.
Titres de l’album:
01. Never Far Apart
02. Theatre Of Cruelty
03. Take Shape (feat. Billy Corgan of THE SMASHING PUMPKINS)
04. The Mask Of Sanity Slips
05. Mirror
06. A Drone Opting Out Of The Hive
07. I Fly
08. Splinter The Soul
09. The Game
10. Grooming My Replacement
11. Snapshot
12. Circle Through
13. But A Dream…
14. The Above
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29/04/2025, 02:24
@DPD:Pour finir, là où je pense te rejoindre (je suis presque quinqua, pourtant), c'est que je trouve insupportable les anciens qui prennent les jeunes de haut en leur disant que ce qu'ils font ne sera jamais au niveau de ce qu'ils ont connu.
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@DPD: que METALLLICA n'apporte plus rien à la scène depuis 30 ans, je pense que ça fait plus ou moins consensus. Mais je ne vois pas ce que LORNA SHORE apporte non plus.Ceci étant dit, qu'est-ce qu'un "jeune" de la scène. Moins de 40(...)
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