Petit rappel historique :
L'affaire des poisons est une série de scandales impliquant des empoisonnements survenus entre 1679 et 1682, sous le règne de Louis XIV, et qui secouèrent Paris et la Cour. Plusieurs personnalités éminentes de l’aristocratie furent impliquées, et ces affaires installèrent un climat hystérique de « chasse aux sorcières » et aux empoisonneuses.
Au début de l’affaire, une cassette avec neuf lettres et des poisons
Mais du début de NOTRE affaire, un EP, celui d’HELLRIPPER, The Manifestation of Evil. Ensuite, des splits avec BATSHEVA, ACID CROSS, KRIEGG, et puis une compilation regroupant tout depuis le début (Complete and Total Fucking Mayhem), mais surtout, un premier LP publié en 2017 et édictant toutes les théories les plus folles à propos du projet écossais. Il faut l’avouer, Coagulating Darkness nous avait méchamment secoué le cocotier en 2017, et nous étions nombreux à attendre la suite des aventures de James McBain (LORD ROT, ex-RATS OF REALITY, LOCK HOWL), comme nous attendions la suite de nos petites BD de poche horrifiques lorsque nous étions enfant. Il faut dire que l’homme et le musicien sont plutôt attachants une fois reliés ensemble, mais lorsque le musicien prend le pas façon Mr Hyde, le résultat ne se fait pas attendre, et la méchanceté revient au centre des débats. De visu, James ne paie pas de mine et ressemble à un fan de Metal lambda, de ceux qui aident les petites vieilles à traverser et les potes à charger leur matos. Mais une fois ses instruments dans les mains, James devient un affamé qui ne peut s’empêcher d’enregistrer des sons barbares qu’il agence de façon à les rendre intelligibles. Se situant dans une mouvance nostalgique qu’il lui serait impossible de nier même avec la pire des mauvaises fois, James a transformé au fil du temps sa petite créature maison HELLRIPPER en monstre de Frankenstein avide de sang, et The Affair of the Poisons vient à point nommé pour rappeler la dangerosité de ce monstre qui écrase tout sur son passage.
Pour résumer la chose avec pertinence, disons que The Affair of the Poisons reprend les choses là où Coagulating Darkness les avait laissées, en multipliant la puissance par mille et l’agressivité par dix mille. Cette fois-ci soutenu par l’usine à gaz Peaceville, James s’est senti pousser des ailes et vocifère comme jamais, représentant ce qui se fait de mieux sur le marché en termes de Speed Thrash et de Black Speed, selon votre inclinaison du moment. Toujours fidèle à tous les postes, James nous a encore concocté une bonne bordée d’hymnes à la violence la plus paillarde, le tout sous couvert d’une crédibilité vintage que personne n’osera lui contester. L’approche est donc formelle, mais l’attitude du multi-instrumentiste se démarque de celle de ses concurrents grâce à cette folie insufflée dans les pistes démoniaques de ce second LP. En mélangeant une fois de plus le BATHORY des débuts, VENOM, LIVING DEATH, DESTROYER 666 et un MOTORHEAD sous acide un jour de pluie à Londres, HELLRIPPER ouvre les portes de l’enfer, abuse d’un tempo speed pour servir de base à ses élucubrations Metal, et nous colle une dizaine de baffes aussi puissantes que les riffs de James sur « Hit the Lights ». Avec toujours bien placée face au au micro cette voix de sorcière qu’on aurait sans doute condamnée durant l’inquisition et brûlée sur le bûcher, James se fout complètement des modes, et continue de tracer sa route au milieu du champ de ruines old-school qui s’apparente à une terre brûlée dont aucun blé ne rejaillira plus jamais. Et avec à peine trente minutes de musique, l’écossais à fait le bon choix, restant entre des balises raisonnables pour accommoder à sa sauce les anciens hymnes de VENOM, qui lifte pour qu’ils paraissent aussi dangereux qu’à l’époque de leur sortie. Impossible de ne pas penser à la bande à Cronos en écoutant certains morceaux, même si la cadence d’abattage est bien plus élevée que celle d’Abaddon.
Les moins rompus à l’exercice de ce l’on aime appeler avec un peu de ridicule du Blackened Speed se demanderont sans doute l’intérêt de publier huit morceaux quasiment identiques, mais les maniaques du genre sauront reconnaître l’un des leurs, qui vous propose une bière trempée d’arsenic, histoire de faire une dernière fois la fête avant de baver ses tripes. Doté d’une production exemplaire oubliant légèrement la basse au passage, The Affair of the Poisons est une affaire qui empeste le cuir et les clous, la méchanceté gratuite, l’horreur graphique et les épisodes les plus tragiques de l’histoire, et surtout, le manifeste d’une foi indéfectible en un Metal qui refuse de se compromettre dans les concessions. Toujours aussi à l’aise avec sa guitare et sa voix, James nous rentre donc dans le lard façon démons s’échappant d’une âme corrompue jusqu'au dernier neurone, et nous trousse vite fait entre deux instruments de torture médiévaux, nous laissant la rondelle dilatée, mais le sourire aux lèvres. Et même en faisant preuve d’une imagination débordante, je ne vois pas comment résister à des mandales comme « Hexennacht » ou « Blood Orgy of the She-Devils », subtil hommage au cinéma de Ted V. Mikels. Simple mais peaufiné dans sa crudité, ce second glaviot d’HELLRIPPER se déguste en pleine face du bon goût, et représente la quintessence de cette vague old-school qui sait parfois piller avec intelligence et un flair certain. James fait partie de ces esthètes qui n’envisagent la cruauté que sous son angle le plus roublard et jouissif, et malgré sa thématique funeste, The Affair of the Poisons n’est rien de moins que LA source de satisfaction brutale de cette fin d’année, qui aura vu tous nos espoirs d’une vie meilleure empoisonnée par des politiciens incompétents.
Titres de l’album:
01. The Affair of the Poisons
02. Spectres of the Blood Moon Sabbath
03. Vampire's Brave
04. Beyond the Convent Walls
05. Savage Blasphemy
06. Hexennacht
07. Blood Orgy of the She-Devils
08. The Hanging Tree
Une fois n'est pas coutume, on va pas être d'accord. Je trouve l'album d'avant bien plus inspiré niveau riffing et compositions où chaque titre prenait sa place, et était bien distinct alors qu'ici j'ai un peu de mal à retenir un riff, une idée maîtresse. Le son est aussi différent et sied moins au style. Moins écouté du coup, mais ton texte m'interpelle, je vais l'enlever de mes étagères et le reposer sur le platine sous peu, ce disque.
"...alors qu'ici j'ai un peu de mal à retenir un riff, une idée maîtresse"
Oh bah ça, c'est mon problème avec une grande majorité d'albums de Thrash ces dernières années.
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41