La vie est chère, c’est un fait. D’un autre côté, la mort aussi. Du moment que l’on suive le parcours logique d’un trépassé avec funérailles, cercueil, pierre tombale, etc…Mais en précisant à l’avance vouloir se dispenser de toute cette opération mercantile pour lui préférer un enterrement anonyme dans une fosse commune, il y a moyen de s’en tirer pour pas grand-chose. A condition de ne pas avoir de bas de laine ou autre bien immobilier. Si ce cas de figure vous concerne, alors vous êtes parfaitement au courant. Cette solution est la bonne, alors que l’existence ressemble de plus en plus à un parcours du combattant qui n’a rien demandé.
D’ailleurs, les californiens de MORTAL WOUND vous l’expliqueront mieux que quiconque. Si leur nom ne vous dit rien, pas d’inquiétude. Los Angeles a bien gardé le secret, en admettant quand même la sortie d’une démo et d’un split avec GUTLESS, mais en 2024, ce secret est éventé. Le label anglais Me Saco Un Ojo Records a vendu la mèche sous la forme d’un premier longue-durée que la maison de disques juge indispensable à tout fan de Death Metal old-school qui se respecte.
Et je ne peux qu’être d’accord avec ces gens très respectables.
MORTAL WOUND, c’est du classique de chez classique. Un Crossover entre les tendances néfastes de DEICIDE et les manières Gore de CANNIBAL CORPSE, le tout soutenu par un chant à faire baver d’envie les maudits INCANTATION. Une tradition que l’on respecte, une gestuelle que l’on perpétue, et un rendu qui a tout du vomi de classe A, celui dans lequel on glisse sur le trottoir après une Saint-Sylvestre évidemment trop arrosée.
Mathias (basse), Devlin Baldwin (batterie), Peter (guitare) et Sam (guitare/chant) nous expliquent donc par une succession de riffs diaboliquement précis et d’embardées rythmiques de folie pourquoi le Death Metal doit toujours être joué dans le respect des codes anciens. Et le groove développé par ces charcutiers-là est tout bonnement irrésistible. Pour un premier long, The Anus of the World ne joue pas les trous du cul, et ne décharge pas une diarrhée vite torchée avec l’unique feuille de papier-toilettes restant. Ses morceaux sont construits, rebondissent avec une belle régularité, et se voient emballés dans une production très clean.
Simple, mais costaud. Voilà un peu le constat qu’on dresse de ce premier album qui dépasse en qualités d’autres sorties plus importantes. Ou jugées comme telles. Avec une efficacité et un solide sens de l’à-propos, MORTAL WOUND nous raconte une histoire traditionnelle, entrecoupée de samples qui instaurent une ambiance étrange, comme un film bizarre projeté sur un drap souillé. On se laisse happer par cette narration impeccable, qui ménage de sacrés moments de suspense lourd, entre paranormal et slasher agité.
Si évidemment le parrainage de CANNIBAL CORPSE est assez évident, les quatre californiens prennent quand même leurs distances quand il le faut. Notamment grâce à cet habile jeu de séquences cinématographiques insérées d’une façon très cohérente, avant que le naturel ne revienne au galop. Grave, sentencieux, mais ludique dans l’inspiration, The Anus of the World nous caresse la rondelle sans la distendre ou la faire craquer, et nous pénètre en toute confiance sans avoir besoin d’un lubrifiant quelconque.
Et on aime cette sensation de va et vient permanent qui nous mène à l’orgasme auditif, lorsque les mouvements deviennent plus soutenus et rapides (« Born Again Hard », tu m’étonnes, moi aussi). Parfait exemple d’œuvre construite autour d’une humeur de chien, mais élaborée avec soin, entre écrasement aplatissant un tank perdu dans un vieux cimetière (« Engulfed in Liquid Hellfire ») et crise de nerfs même pas déguisée (« Found Dead in a Bush » entame qui donne clairement envie d’en savoir plus).
MORTAL WOUND fait donc montre d’un talent incontestable dans l’agencement des idées et la fluidité de la violence. Le caractère prévisible de la chose est atténué par cette tendance à en donner pour plus que notre argent, et le folklore local adopte immédiatement ces marsouins qui s’y entendent comme personne pour bousculer la tradition.
Une petite touche de MORBID ANGEL fondue dans une casserole SUFFOCATION (« Spirit of the Bayonet »), un constat final qui ne laisse plus planer le moindre doute (« Royally Fucked Forever » à la limite du Death technique et progressif), et The Anus of the World de s’imposer dans toutes les pissotières publiques. On n’a jamais eu autant de plaisir à se faire ramoner par des brutos qui ne prennent pas de gants, même si leur dard impressionnant fait légèrement saigner le sphincter.
De quoi faire sodomie-ami avec un quatuor prêt à toutes les combinaisons possibles.
Titres de l’album :
01. Found Dead in a Bush
02. Tunnel Rat
03. The Surf is Gonna Be Bitchin'
04. Drug Filled Cadaver
05. One Who Kills & One Who Loves
06. Born Again Hard
07. Engulfed in Liquid Hellfire
08. The Worm Has Turned for You
09. Spirit of the Bayonet
10. Even the Jungle Wanted Him Dead
11. Royally Fucked Forever
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36