Parfois, regarder en arrière fait du bien, et inspire. Après de longues années de carrière, un groupe a parfois besoin de renouer avec ses racines, et de jouer la musique pour laquelle il s’est toujours battu. C’est exactement ce qui est arrivé à Michael Hvolgaard Andersen, leader de THORIUM, lorsqu’il a rencontré certains de ses anciens comparses. L’envie de faire un album spontané le titillait depuis longtemps, et l’occasion était trop bonne. Traînant du côté du Septembro Negro Festival en septembre dernier, il tombe sur Martin Schulmann (CENTINEX et DEMONICAL), ex-membre de THORIUM. L’idée germe alors de se replonger dans ses premières années de carrière, pour dessiner les contours d’un autre destin. Mais entre une idée et sa réalisation, il y a toujours un long et dur chemin.
Mais pas cette fois-ci.
Michael le dit lui-même :
Ce n’était pas vraiment prévu, mais au printemps de cette année je me suis senti incroyablement inspiré pour écrire un album qui remonterait aux origines de THORIUM. Faire l’album qui serait le prolongement naturel de notre premier album – ou en fait, aller encore plus loin et faire un album qui aurait dû être notre véritable premier album. Au moins dans ma tête.
D’autres que lui ont déjà eu cette idée, et se sont plantés dans les grandes largeurs. Comme le disait Paul McCartney, « on ne peut pas réchauffer un soufflé », et l’envie de retrouver sa jeunesse vous égare souvent sur la route du jeunisme stérile. Mais réflexe naturel chez Michael, s’entourer de pointures pour soigner l’écriture. C’est ainsi que les références Rogga Johansson (PAGANIZER) et Thomas Olsson (BLACKSCAPE) ont été convoquées aux agapes de la violence, trop heureux d’obliger le frontman d’un combo aussi respecté. C’est ainsi que THORIUM a fait peau neuve le temps d’un album, pour mieux se concentrer sur son essence même.
Le line-up de The Bastard est donc le suivant : Michael Hvolgaard Andersen au chant, Jesper Nielsen à la basse, Rogga Johansson à la guitare et Thomas Ohlsson à la batterie. Un quatuor redoutable dont l’envie de renifler à nouveau les effluves putrides du Death suédois a conduit à composer le répertoire le plus simple qui soit. Alors que THORIUM avait d’abord pensé sortir un album intitulé Sverige, pour faire suite au précédent Danmark, le choix de The Bastard s’est rapidement imposé. Et si l’enregistrement a été partagé par les quatre musiciens susnommés, les membres officiels du quintet ont quand même posé quelques soli pour s’affirmer.
Le résultat ?
Une boucherie Swedish Death de premier ordre. Loin de se contenter d’une nostalgie préfabriquée comme les artistes contemporains en raffolent, Michael a voulu retrouver l’impulsion de la fin des nineties, tout en optant pour une production moderne. C’est donc plus un travail de réactualisation que de reproduction qui a été accompli, et ces dix morceaux portent en eux la rage hivernale des icônes nordiques. Si évidemment la guitare de Rogga sonne comme telle, elle a quand même fait l’effort de s’adapter aux attentes d’un chanteur qui n’avait pas envie de grogner sur du deuxième choix. Rythmiquement imparable, ce sixième longue-durée est d’une méchanceté crasse, mais d’une finesse rare. On retrouve l’allant d’ENTOMBED couplé à la cruauté chirurgicale du ARCH ENEMY des débuts, et on tord le cou dans tous les sens pour suivre celui des aiguilles qui remontent le temps.
Bravo.
Ce sont des félicitations sincères, d’autant que The Bastard est certes un gros bâtard, mais un bâtard qui frappe vite et s’en va sans se retourner. Moins de quarante minutes d’agression, un son de mastodonte en pleine mutation, une attitude légèrement punk, et des watts comme s’il en pleuvait. Dans la plus grande tradition du Death scandinave des années 90, THORIUM a distillé sa vilénie dans une bonne dose de mélodies, et je défie quiconque écoutant « It All Comes Back To Me Now » de ne pas envoyer valser tout ce qui se trouve à sa portée.
Avec une bordée d’intros maousses, des riffs qui poussent, et une batterie qui trousse, The Bastard se présente sous la forme d’un monolithe lâché de l’espace qui éclabousse un continent entier de sa démesure. Sans apporter vraiment quelque chose à la carrière du groupe, il incarne une parenthèse enchantée, une petite pause bien méritée, l’album ayant pris six mois de sa gestation à sa naissance. Un délai très court qui a permis de garder tout le naturel de l’entreprise, comme un caprice génial qui passe de l’oppression (« Underground »), à l’expression (« Over The Mountains »).
Rogga avait donc logiquement sa place dans cet enfer de glace, et son implication ne surprendra personne. Quant à Michael, admettons-le très en voix, et heureux d’avoir mis cette aventure sur les rails. THORIUM n’a peut-être pas retrouvé ses vingt ans, mais il est plus en forme que jamais pour son âge avancé.
Titres de l’album:
01. Eclipsed
02. Over The Mountains
03. Nightside Serenade
04. Pest
05. Not Equals
06. It All Comes Back To Me Now
07. Underground
08. Infamy
09. Legacy Of The Forgotten Path
10. Mesmerize
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