The Bastard Tracks

Death Angel

26/11/2021

Nuclear Blast

C’était un peu étrange de jouer sans public, mais c’était génial de réapprendre certaines des chansons les plus obscures, de monter sur scène avec les gars et de libérer toute cette agressivité refoulée. Tous ceux qui ont assisté au concert ont suggéré qu’il soit publié sous forme d’album. Eh bien… Grâce à eux, le voici. J’espère que vous l’apprécierez.  

Cette déclaration de Mark Osegueda est symptomatique d’une époque très spéciale, et unique dans les annales de la musique. Elle décrit les contours de ce qu’on a connu il y a peu comme le concept de concert en streaming, face à un public virtuel, physiquement absent des salles. Ainsi, les groupes ont du se renouveler pour continuer à garder leur art vivant, inventant le principe de « huis-clos live », pas inintéressant en soi, mais dépassant parfois les bornes en affichant le prix d’un ticket d’entrée digital à plus de quinze euros…Certains étaient évidemment gratuits, mais peu, et pour justifier d’un tel prix, il fallait bien sur proposer autre chose qu’une performance classique basée sur un répertoire connu par cœur par les fans. Alors, certains y sont allés de leur hommage intégral a l’un de leurs albums cultes (VOÏVOD pour exemple), d’autres se sont contenté de varier leur set-list de quelques incongruités, ou osé des reprises, mais les américains de DEATH ANGEL ont eu une sacrée bonne idée. Ne jouer que des morceaux n’ayant pas connu une grande carrière live, ou ayant été complètement absents des concerts depuis leur sortie en album.

Choisir et séquencer les chansons pour la setlist de The Bastard Tracks a été une expérience assez différente. Toutes ces chansons avaient rarement (et dans certains cas jamais) été jouées en concert. En réapprenant la plupart de ces chansons et en les réadaptant au besoin, nous avons rassemblé toute notre énergie et nous l’avons fait. Je suis reconnaissant d’avoir eu cet objectif sur lequel me concentrer pendant ces jours de crise (encore) fous

    

Là, c’est Rob Cavestany qui s’exprime, et on sent dans ses mots la frustration de faire du surplace alors que l’envie était bien là, bridée par des restrictions sanitaires. Et en piochant dans son répertoire le plus obscur, le groupe s’est fait plaisir en nous faisant plaisir, les morceaux les plus rares d’une discographie n’étant pas toujours les moins intéressants. Et dans le cas des DEATH ANGEL, ils sont même indispensables pour la compréhension d’un parcours étant passé par des chemins de traverse assez sinueux. On le sait, après sa tonitruante entame purement Bay-Area, le groupe a choisi la déviance, les rythmiques louches, les riffs psychédéliques ou redondants, et des albums comme Act III ou Frolic Through the Park en témoignent encore des années après. Depuis que le quintet est revenu sur le devant de la scène Metal, ses racines les plus profondes sont donc remontées à la surface, et je n’ai pas boudé mon plaisir de retrouver quelques titres abandonnés sur le bord de la scène.

Enregistré au Great American Music Hall de San Francisco, le fief de nos thrasheurs le 22 mai 2021, avant d’être retransmis sur les ondes numériques peu après, The Bastard Tracks est un plaisir tout sauf mineur impeccablement illustré par sa magnifique pochette. Il évoque ce temps du tape-trading, des échanges de cassettes pour connaître des groupes au rayonnement confidentiel, voire ces envoi de bootlegs si typiques qui nous autorisaient à découvrir un groupe que nous adorions dans des conditions live avant de pouvoir le voir de nos propres yeux. Et j’aurais payé cher pour assister à ce concert des DEATH ANGEL, qui en effet, déborde d’énergie, et de malice, malgré l’absence totale de public qui condamne les transitions à résonner dans le vide du silence. Accompagné de cris, de hurlements, d’applaudissements, ce live pourrait être l’achèvement live le plus probant des américains, bien plus que Fall From Grace ou The Bay Calls for Blood.

Evidemment, ne le cachons pas, l’absence d’un « Thrashers », d’un « Bored » ou d’un « Hatred United / United Hate » ne peut conférer à cet album une vraie aura d’album en concert, mais dans les faits, et selon le principe de départ, il constitue une excellente surprise pour les fans de l’ANGEL, qui découvriront certains morceaux interprétés avec les tripes, dont certains pour la première fois de l’existence du groupe.

La production, évidemment sous contrôle total est très propre, et ne correspond pas à l’idée qu’on se fait d’un album en public, mais The Bastard Tracks ayant justement été enregistré sans public, ses conditions ne sont pas sujettes aux griefs quelconques. De fait, on a le sentiment d’écouter un album d‘inédits d’un des groupes les plus indispensables de sa génération, bien que la base hardcore sache très bien de quels albums studio ces morceaux proviennent. Mais justement, les autres, qui se sont intéressés à DEATH ANGEL de loin, sans vraiment approfondir sa discographie pourront en découvrir un pan resté dans l’ombre, ce qui peut constituer un point d’entrée intéressant.

Le lourd et suintant de rage « Absence Of Light », le groovy et complexe « Fallen », le hit improbable « The Organization » qui annonçait déjà la mutation du groupe dans les années 90, l’ambitieux et presque EXODUS « Let The Pieces Fall », au riff irrésistible et à la rythmique smooth, le très mal nommé « Volcanic » et son acoustique délicate qui trouve ici un écrin digne de sa beauté, la tornade « Guilty Of Innocence », nous ramenant aux plus grandes heures des débuts du groupe et cette ultraviolence imposée avec fermeté, tout contribue à faire de ce faux-vraie-live une nouvelle étape pour le quintet, et même plus : l’exutoire parfait à cette frustration rongeant les musiciens comme un cancer de l’âme.

Véritable surprise (sauf pour ceux ayant assisté à la performance sur leur écran), The Bastard Tracks méritait en effet d’être gravé pour la postérité, sa richesse et son caractère ancré dans une réalité horrible mais vécue en faisant l’un des témoignages les plus importants de son époque. Mais aussi une réussite musicale indéniable. Une façon de redécouvrir DEATH ANGEL par l’autre bout de la lorgnette, le plus petit, le plus grand cachant dans un angle mort des trésors d’inventivité enfouis dans une discographie trop riche sans doute.   

      

                                                                                                                                                                                                        

Titres de l’album:

01. Lord Of Hate

02. Where They Lay

03. Why You Do This

04. Fallen

05. Absence Of Light

06. The Organization

07. Execution - Don't Save Me

08. Succubus

09. It Can't Be This

10. Let The Pieces Fall

11. Faded Remains

12. Volcanic

13. Falling Off The Edge Of The World

14. Guilty Of Innocence

15. Alive And Screaming


Site officiel

Facebook officiel


par mortne2001 le 29/11/2021 à 17:26
85 %    658
Derniers articles

Great Falls + Kollapse

RBD 04/05/2025

Live Report

Chaulnes MÉTAL-FEST 2025

Simony 27/04/2025

Live Report

Star Rider/Blaze Bayley

mortne2001 24/04/2025

Live Report

LOUDBLAST : 40 ans de carrière !

Jus de cadavre 20/04/2025

Vidéos

Big Brave + MJ Guider

RBD 12/04/2025

Live Report

Becoming Led Zeppelin

mortne2001 09/04/2025

Live Report

Klone

RBD 08/04/2025

Live Report

Dr. Feelgood

mortne2001 29/03/2025

Live Report

1000Mods + Frenzee

RBD 24/03/2025

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Caca

line-up de clodos

06/05/2025, 18:18

SALMIGONDIS

Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...  

06/05/2025, 17:11

DPD

Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.

06/05/2025, 16:15

DPD

Bhen c'est écrit dans la news, les 3 premiers albums.

06/05/2025, 16:14

LeMoustre

A voir quel contenu sera proposé 

06/05/2025, 15:42

DPD

Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)

06/05/2025, 05:51

Moshimosher

Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)

05/05/2025, 23:34

La Boca

J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée  à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .

05/05/2025, 18:16

Humungus

Il était temps...

05/05/2025, 09:15

Oliv

Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma  tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)

04/05/2025, 12:35

Oliv

C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)

04/05/2025, 12:25

Simony

Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !

04/05/2025, 09:55

RBD

Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)

03/05/2025, 22:39

DPD

T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.

03/05/2025, 21:41

DPD

Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)

03/05/2025, 21:36

DPD

Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.

03/05/2025, 21:31

Caca

En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".

03/05/2025, 19:37

Jus de cadavre

Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.

03/05/2025, 16:30

Gargan

En Fronze, il serait encore en vie et le policier en GAV.

03/05/2025, 15:56

Humungus

Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !

03/05/2025, 10:09