Après deux EP’s et deux albums, les mexicains de TULKAS nous en reviennent remontés comme des pendules avec ce nouveau format court faisant suite au plutôt sympathique Take the World paru en 2018. Originaire de Querétaro, ce quintet de puristes Thrash nous offre donc la primeur de quatre compositions personnelles agrémentées d’une reprise plutôt surprenante, et en seulement vingt-trois minutes de musique, The Beginning of the End laisse une impression de fraîcheur dans les oreilles. Soutenus par le label allemand Noble Demon Records, les TULKAS exportent donc leur musique loin de leurs frontières, et risquent fort de se placer dans le peloton central des valeurs sûres du Thrash old-school qu’ils pratiquent avec une pointe de modernisme qui ne gâche en rien le bonheur nostalgique. D’ailleurs, le groupe n’hésite pas à affirmer que cet EP incarne le pic de leur carrière, discours promotionnel évidemment, mais qui trouve justification dans l’instrumentation de ces quatre titres qui en effet, osent une approche aussi technique que franche. Mais pour rester dans les balises de l’honnêteté, si ce nouvel effort en fait beaucoup pour nous convaincre de son appétit Thrash, il ne nous en laisse pas moins sur notre faim en termes de diversité, les quatre morceaux se ressemblant beaucoup en définitive. Seuls quelques breaks et soli plus inventifs que la moyenne viennent le hisser juste au-dessus d’une jolie copie de WARBRINGER, et sans la démonstration subtile de « Beginning of the End » et la surprise de cette reprise plutôt culottée, The Beginning of the End aurait pu mériter son titre de façon assez funestement créative.
Ne tournons pas autour du pot, les mexicains jouent le Thrash avec un formalisme désarmant. Tout est bien en place, les riffs, les couplets, les refrains, les soli, mais on attend désespérément qu’un peu de folie fasse décoller le tout, celle que l’on note par intermittence lorsque le groupe se décide à se lâcher. La production du EP, très stérile, empêche vraiment les chansons d’acquérir l’épaisseur d’hymnes Thrash nobles, même si les musiciens (Javier Trapero (Trapos) - chant, Guillermo Mendoza - basse, José Chávez - guitare, Edgar Castañeda - guitare et Aruh - batterie) donnent tout ce qu’ils ont pour nous persuader de leur franchise. Et c’est notable sur le plutôt énergique « Outsider God Creation (O.G.C) » qui de son radicalisme carré place les pions avec facilité. On note les influences classiques, on prend acte de la facilité à syncoper mais on a un peu de mal avec la voix trop uniforme et manquant de panache de Javier, qui braille comme un damné, mais qui ne défroquerait pas un prêtre au bord du péché. Dommage pour ce timbre éraillé et passe-partout, car avec une bonne modulation dans les graves ou une hystérie totale, une tuerie de l’ampleur de « Devastation by Greed » aurait atteint les sommets de violence. Heureusement pour nous, le salut vient d’une paire de guitaristes qui n’ont pas les soli dans leur poche, et qui signent de leurs cordes de véritables œuvres d’art mélodiques mélangeant les diverses techniques fluides, heurtées, enchaînées et coulées. Tout y passe, shred, tapping, glissando, HO/PO, et on se prend d’admiration pour un tel talent qui relève méchamment le niveau.
En lisant ces quelques lignes vous pourriez avoir l’impression que l’écoute de The Beginning of the End est laborieuse, et que TULKAS ne parvient qu’en de très rares moments à retenir notre attention. Tel n’est pas le cas, mais c’est paradoxalement lorsque le groupe s’éloigne des canons Thrash les plus éculés (saccades faciles, chœurs à l’allemande, breaks qui tombent pile) qu’il se montre le plus intéressant. J’en veux pour preuve cette magnifique cassure sur « Beginning of the End », le morceau le plus chaud du lot, qui nous plante un décor presque Jazz, et qui nous rapproche des ATHEIST, CYNIC, et WATCHTOWER. Basse qui se balade avec rondeur, batterie qui calme le jeu et joue avec la finesse de son charleston, tout le monde y va de sa contribution, et le redémarrage n’est pas sans rappeler BELIEVER et la fine crème Techno-Thrash des années 80. Assurément le point d’orgue de ce format court, ce titre laisse espérer une suite longue-durée plus ambitieuse et moins coincée, d’autant que la cover finale de « The Shortest Straw » prouve que les mexicains aiment le Thrash technique et agencé. La reprise en elle-même n’est pas fondamentale, le chant trop cassé de Javier Trapero étant loin du charisme de celui de James Hetfield, mais le culot d’avoir pioché dans le …And Justice For All de METALLICA prouve que le quintet à des burnes, et qu’il se sent prêt à les mettre sur le billot pour jouer sa crédibilité. En attendant ce fameux troisième album qui confirmera ou infirmera les espoirs, apprécions cette tranche de vie, qui sans être indispensable provoque, et caresse parfois dans le sens du poil.
Titres de l’album:
01. Outsider God Creation (O.G.C)
02. Devastation by Greed
03. Extinction
04. Beginning of the End
05. The Shortest Straw (METALLICA Cover)
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