Si vous étiez d’humeur badine et kitsch le 13 mai dernier, alors vous n’avez certainement pas manqué le soixante-septième concours de l’Eurovision accueilli par Liverpool. Organisé en Angleterre pour cause de guerre en Ukraine (le pays gagnant de l’édition précédente), ce nouveau concours a salué la victoire de la Suède via sa représentante Loreen, mais nous a réservé quelques surprises au niveau des autres participants, entre looks improbables et ritournelles Dance. La plus grosse fut évidemment la sélection australienne qui présentait le groupe VOYAGER, qui malgré un nom connoté Disco de la fin des années 70, jouait un Metal moderne, précieux, dansant et subtilement Progressif, si tant est qu’une composition d’à peine trois minutes puisse l’être.
VOYAGER était tout sauf un groupe débutant sur la scène mondiale. A l’époque, le groupe de Perth accusait déjà plus de vingt d’existence et affichait un compteur d’albums assez élevé. Mais pour plus de lisibilité, voici quelques précisions apportées par Wikipedia :
VOYAGER est formé en 1999 autour du chanteur et claviériste originaire d'Allemagne Danny Estrin. Le premier album, autoproduit et intitulé Element V, sort en 2003. Les albums uniVers et I Am the Revolution sortent en 2007 et 2009 sous le label Dockyard. En 2011, VOYAGER signe avec le label américain Sensory Records et sort l'album The Meaning of I. En 2014 sort l'album V, suivi en 2017 par Ghost Mile, autoproduit. Le septième album, intitulé Colours in the Sun, sort en 2019 sous le label Season of Mist.
Si la question de la pertinence de la participation de l’Australie à un concours européen de la chanson se pose toujours, la prestation de ces cinq musicien-nes fut une occasion supplémentaire de mettre le Hard-Rock/Alternatif à l’honneur, après LORDI et MÅNESKIN. Sans gagner, le collectif australien a quand même fait bonne impression, et surtout, une excellente affaire. Cette prestation a permis d’attirer l’attention sur eux, et de mettre en valeur une discographie riche, dense, variée, protéiforme qui méritait bien mieux que cette semi-confidentialité internationale.
Et quelques mois après leur choc télévisuel, les VOYAGER reviennent par la grande porte ouverte par Season of Mist pour asseoir leur nouvelle réputation via un album impeccable, moderne juste ce qu’il faut, et métissé pour laisser parler toutes les influences.
Néo-Progressif, voilà qui est étonnant pour un groupe dont les morceaux ne dépassent que très rarement les quatre minutes. Nous avons plus l’habitude des longues suites interminables, mais le Néo-Progressif s’accommode très bien de cette restriction temporelle qui lui laisse largement la place pour exprimer des idées évolutives. Un an à peine après la sortie du live A Voyage Through Time, mais quatre après le dernier album Colours in the Sun, The Best Intentions présente donc les siennes, et nous fait l’honneur d’un nouveau voyage aux confins de la galaxie, pour y rencontrer les peuples les plus éclairés et accueillants.
VOYAGER n’a pas changé sa recette à base d’affrontement permanent entre riffs puissants et mélodies évanescentes et spatiales. Mélangeant avec bonheur et précision diverses composantes, dont la Pop, le Rock, le Djent, le Rock mélodique, et autres ingrédients à découvrir via ses tympans, le quintet avance toujours à grande vitesse, parvenant avec un brio exemplaire à jouer des coudes techniques sans écraser l’auditeur sous le poids de l’élitisme. Pourtant, chacun est imbattable dans son domaine. Une rythmique souple et polymorphe, une guitare acérée en riffs et fluide en solo, un chant nuancé mais pas maniéré et des claviers rétro-futuristes, entre bande-son sci-fi et hommage à la scène Synth-Pop des années 80, voilà le mélange proposé par les australiens, qui fonctionne toujours aussi bien.
Outre le tube eurovisionné « Promise » qui marche toujours aussi bien, vous retrouverez sur ce nouvel album tout ce qui fait le charme des australiens. Cette capacité à jouer un Metal dur tout en posant des gimmicks populaires sur le chemin (le groupe aime beaucoup les « ho-ho » et les « wa-wa ») rappelle parfois une hybridation accidentelle entre Devin TOWNSEND, GHOST et ARCHITECTS, mais permet de s’évader pendant quarante-cinq minutes, le sourire aux lèvres, et l’esprit dégagé de toute obligation contractuelle.
Réservé aux plus ouverts d’entre vous, qui ne manqueront pas de souligner les accents Metalcore de l’ensemble, habilement travestis en Djent pour novices, The Best Intentions s’affiche libre comme l’air, et capable de transcender ses influences Electro pour accoucher d’un hit aussi violent qu’ouvragé de la carrure exceptionnelle de « Twisted ».
Cohérence, décomplexion, aisance dans son époque, les éléments à décharge s’accumulent, et le groupe se retrouve très rapidement lavé de toute accusation de compromission suite à sa participation à l’Eurovision. Si ce Metal moderne et mélodique n’est pas le langage universel que l’on aimerait traduire, il n’en reste pas moins un mode d’expression faussement simple, qui je l’espère, vous donnera envie de découvrir les romans passés d’un groupe aussi sympathique que capable.
L’opposition est aussi l’un des points forts de cette cuvée 2023, qui confronte la facilité populaire de « Daydream » aux ambitions assumées de « Gren (Fearless in Love) », et qui finalement, grandit en nous au point de nous laisser entrevoir l’existence sous un angle optimiste. Un peu de bonheur en musique ne se refusant pas, je vous invite à prendre rendez-vous avec les VOYAGER pour une balade dans les étoiles les plus scintillantes de l’univers.
Titres de l’album:
01. The Best Intentions
02. Prince of Fire
03. Ultraviolet
04. Dreamer
05. The Lamenting
06. Submarine
07. Promise
08. Twisted
09. Daydream
10. Listen
11. Gren (Fearless in Love)
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21/11/2024, 08:46
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