Gates Of Flesh, le précédent album de LORD VICAR a été et est encore aujourd'hui un album de Doom Metal dont je ne me lasse pas, la finesse tant musicale que vocale tient également dans les petits détails qui font de cette simplicité toute la beauté. Car avouons le, la première écoute de cet album renvoie une sorte d'album lambda de Doom Metal avant que les charmes n'opèrent, "le diable se cache dans les détails" comme on dit ! La nature très posée de cet album en a fait quelque chose de spécial et d'à part et refaire le même album n'aurait certainement pas eu de sens pour les finlandais.
Pourtant, comment ne pas reconnaitre de suite LORD VICAR lorsque le riff principal de "Sulphur, Charcoal and Saltpetre" résonne, ce son, ce grain, cette batterie, ce son de basse si particulier et puis, accordons-nous là-dessus, la voix de Chritus, qui peut donner l'impression d'être à côté sur certaines lignes de chant mais qui, en fait, impose son rythme pour un équilibre absolument parfait et une justesse vocale qui n'ait pas aisée de trouver sans sonner trop propre. Ce groupe c'est cela, la limite entre le classique sans grande originalité mais diablement bien construit et exécuté et une finesse d'arrangement qui en fait un groupe vraiment unique. La production, à l'image de l'album précédent est très organique, ce souffle que l'on entend sur les parties de batterie sont d'un bandant que je n'ai entendu que chez ce groupe à aujourd'hui, cette impression que le groupe joue dans la pièce et ce sur n'importe quel lecteur (voiture, enceintes standard ou au casque), les amateurs de production comprendront la tâche réussie par les finlandais, une nouvelle fois. Toutefois, on perçoit un son un peu plus gras sur les guitares qui va parfaitement au chant de Chritus qui se fait un peu plus hargneux sur cet album le tout sans dénaturer sa façon de chanter.
Le premier titre "Sulphur, Charcoal and Salpetre" est un voyage d'une vingtaine de minute où le groupe ouvre les tiroirs avec une colonne vertébrale qui se trouve sur la partie de chant de Chritus sur les couplets qui se transforment et s'adaptent très légèrement en fonction du tiroir qui est ouvert, ainsi le Doom brut et frontal du début glisse tout d'un coup sur un Stoner où le fuzz déboule sur les leads de guitare. Certaines parties de chant doublées avec une voix plus neutre et grave donne un aspect plus solennel ou avec une voix chuchotée pour un aspect plus inquiétant, une menace rampante insufflée aux passages le nécessitant, tout cela est travaillé et ficelé de mains de maître. Mais en fait derrière ce long titre, un premier enseignement, la musique de LORD VICAR sera plus frontale que sur l'album précédent et les pépites directes que sont "Levitation" ou l'intenable "Impact" verse dans un Stoner largement dans la lignée des pères BLACK SABBATH. "Descent" nous renvoie vers l'album précédent en conservant l'ambiance du premier morceau, des lignes de chant plus symétriques et plus répétitives donnent un côté ambiant et rampant à ce morceau extrêmement intéressant mais nécessitant un certain nombre d'écoute pour être apprivoisé, tout comme le suivant "World Encircled", le riff sombre d'introduction est accompagné d'une ligne de chant typique d'Ozzy Osbourne sur les débuts de SABBATH avant un refrain plus entraînant, là aussi la production sur le chant est remarquable de détails.
Tout en conservant ce son et ce style donc, LORD VICAR va tout de même se mettre un peu en danger, tout d'abord avec le titre d'ouverture qui risque d'en rebuter plus d'un devant la complexité de la structure, le titre très direct, une sorte de hit single avec l'efficace "Impact" ou cette ballade merveilleusement bien chantée par un Chritus en état de grâce sur "Nightmare", là aussi tout réside dans l'équilibre entre le tempo de la ligne de chant et les notes dominantes à la guitare. Alors, certes, les titres comme "Black Lines" aux sonorités clairement Stoner, le labyrinthe que représentent des titres comme "The Temple In The Bedrock" et "A Second Chance" (mon dieu cette ligne de chant posée !), ajouté à la longueur surprenante d'un tel album (69 minutes !), ce pavé n'est pas facile à digérer et c'est peut-être le regret que l'on peut avoir, un "Black Lines" ou "The Temple In The Bedrock" mis de côté pour une sortie future aurait certainement rendu la galette plus digeste mais difficile de leur en vouloir à ces finlandais.
Après l'arrêt de REVEREND BIZARRE, on ne donnait pas bien cher des futurs projets de leurs membres tant ils semblaient marqués au fer rouge et pourtant comment ne pas valider ce choix tant au sein de ce LORD VICAR, le guitariste Kimi Kärki est moins à l'étroit, moins contraint à sonner comme le public attend qu'il sonne, tant le chant de Chritus n'a peut-être jamais autant été efficace qu'avec ce groupe, et pourtant j'aime beaucoup ce qu'il a fait avec GOATESS et ce qu'il fait avec PYTHON actuellement, bref, sous un habit de tradition, les 4 finlandais s'en donnent à cœur joie et bousculent les lignes avec tact. The Black Powder est donc un nouvel album hautement recommandé autant pour les amateurs d'un Doom lancinant et sombre que pour les amoureux d'un Stoner qui ne lorgne pas vers la frange Californienne du style, sobre, sombre, simple mais pas simpliste, le groupe montre une nouvelle fois sa capacité à se renouveler sans dévier de sa voie.
Tracklist :
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
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