Après trois EP’s de mise en bouche, les américains vilains de SLOWBLEED se sont enfin décidés à nous faire saigner les oreilles plus sérieusement. Consécutivement, Total Vision (2017), Never Been Worse (2019) et ’20 Promo (2020) nous avaient déjà méchamment abimé les tympans, mais avec ce solide et cruel The Blazing Sun, a Fiery Dawn, les californiens passent à la vitesse supérieure sans rien changer à leur méthode de rendement. A savoir un crossover assez génial et violent entre un Death Metal ancien, un Metalcore discret, et un Hardcore cryptique, pour concrétiser les visions les plus funestes d’une humanité à la dérive.
SLOWBLEED représente de fait une méthode de torture assez efficace. Sur un tapis de riffs fielleux et symptomatiques de l’attitude rigoriste suédoise des années 80 se greffent des syncopes et des breaks au millimètre, assez caractéristiques du sadisme propre au Hardcore moderne. Le mélange est donc d’une efficacité effrayante, d’autant que chaque morceau possède ses propres instincts sadiques.
Ozzy Parilla (basse), Tyler Castro (vatterie), Logan Givan & John Laux (guitares) et Jon Caytion (chant) nous offrent donc une petite demi-heure de massacre organisé, et autant dire que le pain encaissé laisse la tronche de biais. Entre les effluves putrides d’une fosse commune de Stockholm et la violence urbaine d’une Californie moins ensoleillée que ses cartes postales ne le laissent suggérer, The Blazing Sun, a Fiery Dawn est une aube blafarde, à la lumière aveuglante, et à la chaleur frigorifiante. Une sorte de post-apocalypse pas forcément réjouissante, avec poussière radioactive, ruines fumantes et silhouettes menaçantes dans la brume toxique.
Parfaits dans leur rôle d’oracles funestes d’un avenir peu enviable, les SLOWBLEED jouent la carte de la violence épaisse et compacte. On remarque des traces de NAILS, de DISMEMBER, d’ENTOMBED, mais aussi de VENOM PRISON, mais rapidement, on comprend que les influences ont été parfaitement digérées pour brosser un monde plus personnel…mais guère plus réjouissant. Et c’est après une courte intro que le constat prend toute son ampleur catastrophique : « Ice Cold Odyssey » méritant son nom à chaque mot près, la sympathie éprouvée pour le quintet créatif prend des allures de syndrome de…Stockholm.
Rythmique bombastic aux graves en écho, guitares branchées sur la gégène d’une HM-2 encore plus létale que d’habitude, blasts pour planter le décor, et humeur massacrante de survivants étrangement à l’aise dans un monde sans lois et sauvage. Le spectre de Left Hand Path plane bas au-dessus de cette prise de contact sans ambages, mais rapidement, les arrangements, les gimmicks précis et l’attitude au biseau nous éloignent de cette piste scandinave trop évidente.
Le reste du tracklisting prend d’ailleurs ses distances avec les références trop évidentes. Ainsi, « The Law (Atonement Through Blood) » est une boucherie Sanzot de sifflantes, harmoniques, licks morbides et chant d‘outre-tombe, agrémenté de quelques fioritures du plus bel effet, dont ce final étrange en fade-out. A l’aise en terrain lourd, persuasifs dans la vitesse débridée, les californiens passent en revue tous les impératifs d’un album de Death moderne qui n’accepte la nostalgie que comme caution. Nous sommes donc assez loin des vulgaires copié/collé de la vague rétrograde actuelle, et plus proche d’une adaptation d‘anciens standards pour une évolution naturelle.
On le sent sur le très méchant et vilain « Sangre », agressif comme un survivant prêt à tuer pour une boîte de conserve, mais surtout sur l’amer et biscornu « Driven By Fire », sonnant comme du PANTERA des soirs émotifs. Mais heureusement pour les assoiffés de bestialité clinique, « Graves (Pours Of Earth) » nous dévoile les contours d’un avenir dans le futur encore moins euphorique, et nous détruit ce qui nous reste de cervicales d’une rythmique fumasse et d’un chant grognon.
SLOWBLEED est donc toujours cet écoulement de sang qui tombe sur du béton fatigué. Une sorte de mini-hémorragie contrôlée pour admirer la mort dans son ouvrage le plus patient. Un Death Metal qui empeste la mort annoncée, mais d‘une lucidité rare dans la créativité.
Titres de l’album:
01.Aurora
02. Ice Cold Odyssey
03. No Shepherd (Of Wolves)
04. Hung At Dawn 03:26
05. The Law (Atonement Through Blood)
06. Sangre
07. Driven By Fire
08. Diluculum
09. Graves (Pours Of Earth)
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