Un an après vous avoir parlé de ces mexicains nostalgiques et énervés via leur premier album éponyme, je reviens enfoncer le clou pour empêcher Jésus de bouger de sa croix. En 2020, les WITCHSPËLL émergeaient de Morelia avec leur tréma pour nous rappeler les sensations éprouvées à l’orée des années 80, lorsque le Hard-Rock du grand-frère se transformait en Heavy du cadet. WITCHSPËLL, à la croisée des anciens genres nous proposait un lifting NWOBHM assez savoureux dans les faits, proche de ce qui se faisait de plus violent à l’époque, sans aller jusqu’à titiller la corde sensible des fans à bouc de VENOM. Aujourd’hui, un nombre conséquent de mois plus tard, le quatuor revient toutes guitares dehors pour voir si nous avons révisé nos classiques, et offrent neuf nouveaux morceaux à la cause, toujours celle d’un Heavy/Power/Hard vintage, poli, mais suffisamment cru pour sonner d’époque.
Vague old-school nous laisseras-tu reprendre notre souffle ? Il semblerait que non si j’en juge par le contenu franc de ce The Blind Disease, maladie pas si aveugle que ça qui tient plus du virus contaminant les âmes perdues dans des temps trop modernes pour elles. Et c’est après une longue intro de quatre-vingt-dix secondes que nous prenons acte de la progression affichée par les mexicains, qui ont renforcé certains secteurs de jeu, spécialement dans le domaine de la composition plus solide et touffue.
« Dawn of Doom » plante donc le décor à grand renfort de riffs velus et gentiment sombres pour évoquer le Doom naissant des années 80, avant que le hit puissant « Misery's Child » ne nous gicle plus de six minutes de Heavy Metal incandescent dans les oreilles. Choisissant de digresser sur un thème que VENOM affectionnait beaucoup sur ses deux premiers albums, WITCHSPËLL démarre sur les chapeaux de roues, combine les tempi, et nous rappelle au bon souvenir des Welcome to Hell et autre Black Metal, le vent dans les cheveux épais et la route comme seul objectif.
Le quatuor (Harold Rentería - basse, Jonathan Mxra - batterie et nouvel arrivant, Kevin Chavez - guitare et Adrián Carbajal - guitare/chant) a donc pris quelques leçons à la salle de sport pour épaissir ses muscles et bomber le torse, a augmenté la cadence et le volume, et nous surprend d’une méchanceté qui ne lui était pas forcément coutumière. Toutefois, n’ayez aucune crainte, les musiciens n’ont pas échangé leur amour de la mélodie pour des tendances Blackened Speed, et le reste du menu, moins épicé, fait la part belle aux interventions personnelles et collectives de choix. On le remarque immédiatement, avec ces tierces à la MAIDEN, ces passages en mid aux harmonies appuyées, et cette recherche de climat évolutif qui pousse les guitares à taquiner un son clair délicieux.
Toujours aussi persuasif en mode solo, Kevin nous gratifie d’envolées vraiment ciselées, à la manière d’un Adrian Smith ou d’un Kai Hansen des grands jours, tandis que la section rythmique profite des capacités d’un nouveau frappeur pour s’aventurer en terrain BM lors d’un break d’une brutalité surprenante. Presque progressive, cette musique affiche donc de nouvelles ambitions, tout en gardant les deux pieds fermement ancrés dans une terre Heavy Metal. En tant que frontman sévère, Adrián Carbajal donne du coffre et pousse sa voix dans les aigus pour accentuer les connotations passéistes, mais ce premier morceau, modèle du genre, ouvre méchamment l’appétit, qui va être comblé par des plats de résistance et un dessert conséquents.
Car après cette entrée gouleyante, WITCHSPËLL lâche le tube Metal fatal, via un « Devil Inside » lapidaire, qui rappelle plus volontiers le MAIDEN des années 83/84 qu’INXS. Tout ça donne méchamment envie de laisser parler sa personnalité la plus diabolique, dansant au gré d’un mid tempo efficace et d’un riff porteur convaincant. Difficile de croire en écoutant ces morceaux qu’ils ne sont que réchauffés d’une période ancienne, puisque The Blind Disease fait en effet référence à un ancien groupe d’Harold et Adrian, BLIND DISEASE, dont certaines compositions ont été ressorties du placard pour cette occasion. Du neuf avec du vieux, tel est donc le recyclage que nous propose le groupe, agrémenté de quelques inédits…eux aussi nés de l’association d’anciennes idées.
De vieux licks donc, pour un relooking parfait, et de véritables chansons qui embrasent le feu nostalgique brulant en nous, et si le ton est plus corsé qu’avant, le quatuor tient à préciser que la question Thrash ne saurait être évoquée. Néanmoins la gravité et les syncopes de « Death Row Waltz » ne peuvent pas éviter la collision avec un EXODUS des années 80, mais heureusement, le title-track revient rapidement dans le giron d’un MAIDEN mystique et typique.
Entre dureté de ton et fluidité de son, The Blind Disease n’avance pas à l’aveugle, et propose au contraire un nouveau répertoire très aéré et diversifié. Ce qui prouve que parfois, les vieilles recettes font les meilleurs plats, ce que confirme le tonitruant « The Walls of Tartarus » en saupoudrant la marmite d’une grosse pincée de TANK et de MOTORHEAD.
Immédiateté et ambitions, telles sont les deux valeurs mises en avant. Entre deux titres forts et spontanés, les mexicains glissent une sortie de route aux proportions épiques, et nous entrainent dans le sillage d’un Heavy progressif à l’ancienne, au délicat parfum Folk. « Darrell King (E.M.W.A) », véritable épilogue à la MAIDEN d’une longueur plus modérée, achève le travail en beauté, et transforme ce second long en défi relevé la tête haute et les cordes tendues. Bien joué donc de la part de WITCHSPËLL, qui se hisse au sommet d’une vague nostalgique sud-américaine parfois trop prévisible et chaotique, avec un album fait de bric et de broc formidablement bien agencé.
Titres de l’album:
01. Dawn of Doom
02. Misery's Child
03. Devil Inside
04. Death Row Waltz
05. The Blind Disease
06. The Walls of Tartarus
07. Witch's Poem (Interlude)
08. I Got No Time
09. Darrell King (E.M.W.A)
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