Le Power Metal c’est quoi ? Attention, sous sa forme moderne, et tel qu’il a été popularisé dans les années 90 et transcendé dans les années 2000. Ce sont des prouesses collectives et des performances individuelles, une forme d’emphase absolue, une grandiloquence que rien ne tempère, des instincts excessifs, et une tendance à poser sur un piédestal le sens de l’exagération dramatique de Wagner, transposé en partition de guitare, basse, batterie et chant. Un truc qui dans le meilleur des cas évoque un opéra boursouflé et indigent, et dans le pire, une tartufferie grotesque digne des pires exactions de Michael Bay, une pantalonnade d’artistes conceptuels qui mettent en avant le paraître avant l’être. En gros, une musique d’une pauvreté affligeante, déguisée en magnum opus par l’entremise d’arrangements pompeux et de lignes vocales opératiques en plastique. Pardonnez le peu de complaisance que j’éprouve à l’égard de cette musique, mais admettez que mon jugement cruel n’est pas sans fondement. Chacun ses goûts me direz-vous, et vous aurez raison, vous pourrez même y ajouter un lapidaire « si tu n’aimes pas, n’écoute pas et surtout ne chronique pas », et vous aurez raison aussi. Dont acte. Sauf que lorsqu’un groupe me prouve que j’ai tort en prenant le contrepied exact de mon argumentation, je craque et saute sur mon clavier pour en chanter les louanges. Et encore une fois, je vais être très honnête. Le premier album des suédois de DIMHAV m’a vrillé le cerveau, laissé les tympans en feu, et fait revoir mon jugement sur un style qui finalement, n’abrite pas que des fats à la faconde aussi énorme que leur ego. Mais la rengaine est toujours la même dans le fond. Lorsque des artistes ne se servent pas des excuses de poncifs pour nous inonder de lénifiantes absurdités, le dit style s’envole vers d’autres cieux, moins plombés, et plus purs. Et factuellement, The Boreal Flame ne supporte aucune concurrence dans le créneau, tant son champ d’action est vaste et ses possibilités infinies.
Fondé par les frères Staffan et Olle Lindroth de SHADOWS PAST, DIMHAV attirera principalement l’attention à cause de son chanteur plus que fameux. On retrouve en effet en support des deux instrumentistes la légende suédoise Daniel Heiman (HARMONY, ex- LOST HORIZON), ce qui ne manquera pas de chatouiller la corde sensible des amateurs de Power Metal scandinave. Sauf que cette présence, aussi remarquable soit-elle ne doit surtout pas occulter que le plus gros et admirable du travail a été accompli par les deux frères, qui ont tissé des nappes sonores de toute beauté, et travaillé avec un sens de la pluralité et de la variété bluffant. D’un côté, Staffan s’est occupé de la guitare, de la basse et des claviers, laissant son frère Olle se charger de la batterie, et à l’écoute de ce premier et unique album, on ne peut qu’être admiratif. Certes, nous avons l’habitude des individualités de génie capables de composer des albums entiers sans l’aide de personne, et en ayant toujours en tête Devin Townsend ou Steven Wilson, il est aujourd’hui difficile de se sentir déstabilisé par le talent d’autres musiciens qui n’en sont pas moins brillants, mais peut-être un peu moins géniaux. Pourtant, en écoutant la musique présentée par The Boreal Flame, on ne peut que laisser de côté ses préjugés élitistes. Parce qu’elle est magnifique, parce qu’elle est riche, parce qu’elle est si éloignée des facilités et automatismes habituels qu’on se laisse entraîner dans une aurore hyberboréale qui éclaire le ciel de couleurs chatoyantes, illuminant la nuit d’un mysticisme presque tragique, mais magnifique. Ne tergiversons pas, ce LP introductif mérite plusieurs écoutes pour se révéler pleinement, et pourtant, dès « Boreal Ascent », on comprend que quelque chose d’inhabituel nous attend, quelque chose de moins simple qu’une accumulation de performances, quelque chose de plus profond, de plus complexe, et pourtant, qui vous touche au premier degré. Parce qu’aussi intenses soient les chansons, elles n’en sont pas moins appréciables pour les néophytes qui n’auront cure de leur complexité et du niveau technique des musiciens impliqués. Et ça, c’est le signe des grandes œuvres.
Entendons-nous bien, indépendamment de leur passif/passé, les trois musiciens impliqués livrent là la performance d’une vie. L’écueil de l’excès était pourtant difficile à éviter, puisque les titres dépassent souvent les dix minutes, mais avec un Power Metal progressif dans le viseur, les deux frères Lindroth savaient qu’ils pouvaient tout se permettre, tous les débordements, pour peu qu’ils soient justifiés par la créativité. Et cette créativité se manifeste justement à chaque plan, à chaque harmonie rompant l’avancée, sur tous les arrangements qui n’ont rien de gratuit. Ici, le gimmick facile n’a pas lieu, et tentons le jeu de la comparaison. The Boreal Flame est une sorte de pèlerinage sur les terres du milieu, partant à la rencontre de PERIPHERY, SYMPHONY X, DREAM THEATER, WINTERSUN, LOST HORIZON évidemment, mais aussi MESHUGGAH par instants, OPETH par touches fugaces (celui des origines bien sûr), et toutes les références maîtresses de l’excellence musicale, STRAPPING YOUNG LAD et Devin Townsend compris. Mais bien loin d’avoir eu recours aux astuces les plus communes de toutes ces références, les deux frangins Lindroth en ont synthétisé tous les aspects les plus personnels et admirables. Ainsi, il n’est pas rare au gré des chansons de voir une ébouriffante accélération de blasts à la STRAPPING se briser sur la quiétude d’une mélodie éthérée à la Steven Wilson/Neal Morse, et ce jeu de contraste entre la puissance la plus absolue et la nuance la plus fragile représente le point d’ancrage indéniable de cette œuvre. On en a évidemment la démonstration dès l’instrumental d’ouverture « Boreal Ascent », qui malgré ses dix minutes d’absence de chant, se montre passionnant de bout en bout. Et croyez-moi, débuter un album en se privant de la voix d’un des chanteurs les plus doués de sa génération est un signe de confiance absolue qui ne trompe pas.
Mais dès l’entrée en scène de Daniel, le puzzle se complète de lui-même, et la magie opère. En acceptant que vous soyez fan de LOST HORIZON, vous n’aurez aucun mal à admettre que votre héros n’a jamais chanté aussi brillamment. En se hissant à la hauteur de ses deux comparses, Heiman livre la performance d’une carrière, et permet à l’album de se poser en acmé d’un style qui a pourtant connu son lot de chefs d’œuvre. Et en mettant de côté « Chthonic Elegy », seul titre à glisser sous les six minutes et à jouer l’économie (quoique ses finesses techniques soient aussi remarquables), The Boreal Flame est un maelstrom de plans qui s’entrechoquent à la vitesse d’électrons projetés sur un écran de télévision. « Realms Of A Vagrant King » en est certainement l’illustration la plus flagrante, avec son nombre incalculable d’idées pertinentes, qui de par leur nombre ne cachent pas une vérité évidente. Chaque plan, qu’il soit acrobatique ou ascétique est justifié, et l’équilibre entre force et grâce est admirable. Tout y passe, de la pirouette d’équilibriste en sextolets et canon de double grosse caisse jusqu’à l’allusion Folk sur fond de guitare acoustique, jusqu’à l’explosion de brutalité et la douceur de cordes de violon. Pas une seule minute de cet album n’a pas sa raison d’être. Pas une seule minute de cet album ne mérite pas d’être disséquée pour en analyser la portée. Et sans vouloir sombrer dans le sensationnalisme, il est possible de voir en DIMHAV la synthèse la plus parfaite des qualités d’un style qui ne manque pas de défauts. Un soir d’hiver scandinave au coin du feu, sous un ciel en feu. Une perle précieuse cachée dans les huîtres trop nombreuses de la production actuelle. Mais plus encore, la preuve formelle que parfois, le mieux n’est pas l’ennemi du bien.
Titres de l’album :
01 – Boreal Ascent
02 – Realms Of A Vagrant King
03 – The Flame Transcendent
04 – Chthonic Elegy
05 – The Aerial
06 – From Southern Shores
07 – Star And Crescent
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