La vie est un pari qui n’a pas de règles.
Voilà en quelque sorte le leitmotiv de MUDWEISER, qui nous revient après quatre ans d’absence, intervalle régulier depuis ses débuts alors justement que le groupe admettait n’avoir pas de parcours tracé. Ceci étant dit, ces retrouvailles plus ou moins régulières avec le groupe de Montpellier sont toujours appréciées, puisque le quatuor lâche toujours des albums lorsqu’il a matière à, et non par obligation. Et une fois encore, The Call se justifie de sa conséquence, nous offrant huit petites bombes à la CORROSION OF CONFORMITY/KYUSS, avec ce détachement dans le professionnalisme qu’on connaît aux musiciens. Et justement, en parlant de retrouvailles et de musiciens, ce quatrième album est l’occasion de fêter le retour de Said Merki, après huit ans d’absence.
Mais alors cet appel, comment se concrétise-t-il dans les faits ? Il est passé d’une voix plus rauque, il contient les riffs les plus sales de la carrière du groupe, les morceaux les plus durs aussi peut-être, pour bien affirmer les positions et le crédo. Enregistré et mixé avec l’aide de Cyrille Gachet (YEAR OF NO LIGHT, MONARCH, VERDUN, pour n’en nommer que quelques-uns) et masterisé par Serge Morattel du Rec Studio de Genève (LOFOFORA, KNUT…), The Call est une sorte de réaction épidermique à l’époque, une urgence nécessaire, un exutoire magnifique, et l’occasion de tremper une nouvelle fois ses tympans dans la graisse de la vérité. MUDWEISER n’a jamais triché ou truqué les cartes, et cette nouvelle étape permet à Reuno de céder à sa versatilité une fois de plus, et d’exprimer quelques idées en anglais en marge de LOFO.
Et Reuno en version anglaise, c’est du tout bon. Le chanteur module sa voix, injecte un maximum de mélodies à ces morceaux gras, qui pataugent dans l’huile et dont les revers de pantalon sont plus noirs de cambouis que bleu d’origine. La guitare de Said, volubile, accepte évidemment le legs de cette distorsion énorme et épaisse des années 70/90, lâche des riffs simples mais persuasifs, et s’impose comme ligne de front pour épauler Reuno dans ses invectives.
De leur côté, Xavier Cimono (batterie) et Jérôme Pinelli (basse) martèlent le beat, entre up-tempo véloce et mid claqué avec fougue. On apprécie les aérations que le groupe nous procure sur le Blues crépusculaire de « Sister Mary », plus proche des marais de Louisiane que du Seattle de QUEESNRYCHE, et que DOWN aurait pu jammer en des temps plus reculés. Mais on aime aussi ces instants fulgurants de puissance, qui s’articulent autour d’un Rock simple, joué avec les tripes, et crédibilisé par ce son si âpre qui sent bon la poussière et la sueur (« Invitation »).
En tolérant le classicisme évident du travail accompli, on se retrouve face à un album qui tient méchamment debout, et qui malgré son homogénéité, multiplie les ambiances et les humeurs. Volontiers fast et furious en son entame, The Call réserve ses pièces de choix ombragées en son milieu, se rapprochant alors de la vague NOLA des débuts. Ainsi « Daughters », poisseux, animé d’un gimmick imparable à la guitare se traine le long de ses six minutes comme l’ennui d’une vie trop prévisible. On en vient même à se demander si le groupe n’est pas composé de deux basses, tant les tonalités de Said sont graves comme une vie sans avenir.
Pour autant, l’album ne laisse pas une impression de désespoir et de ténèbres. Une large lumière Rock en émane, comme une étoile que l’on poursuit pour croire encore au destin, une étoile qui apparaît dès que le ton monte d’un cran et que la voix de Reuno se fait plus violente, une étoile qui passe dans les cieux lorsque le rythme accélère et que le pick-up monte dans les tours (« Reckless Dream »), une étoile qui brille d’un feu ardent pour qui sait l’observer.
MUDWEISER sort donc régulièrement les talons de la boue pour suivre sa propre route. Cette route est mal entretenue, blindée de nids-de-poule, de crevasses, de dos d’âne gigantesques, mais elle mène au bon endroit : au terminus des rockeurs qui rejettent la frime et l’attitude pour cracher leurs tripes et restituer un Rock crédible par lui-même, sans artifices.
Qu’on aime ou qu’on n’aime pas le Stoner, inutile de nier que The Call a bien des atouts à mettre en avant. Sa crudité de son, sa cruauté de ton, et ses compositions formelles, mais d’une efficacité redoutable. Certes le tout est aussi soniquement digeste qu’une lampée de frites ayant baigné dans le jus d’un carburateur, mais après tout, un mode de vie sain n’a jamais menée nulle part. Alors, écoutez, headbanguez, et appréciez ce passage rapide d’une bande de potes qui s’arrêtent chez vous l’espace d’une demi-heure. MUDWEISER est plus qu’un simple concept ou un side-project fameux. C’est une ode à l’amitié et à la fidélité.
Titres de l’album:
01. Invitation
02. High Again
03. Blasted Forever
04. Sister Mary
05. Daughters
06. Reckless Dream
07. The Hunt
08. Sad Man
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