Nous voici donc en présence d’une nouvelle signature du petit label Russe Heretic Rex, qui nous proposait le mois dernier le premier album de CADAVERIS, dont le nom évoquait plus volontiers un bon Death vintage qu’un BM contemporain.
Pourtant, cette première réalisation je vous assure, est Black jusqu’au bout des ongles. Du fond de leur Sibérie natale, les trois membres de cette congrégation nihiliste (Watlende – guitare/chant, Dim Metall – guitare et Sandro – basse, sans oublier Varg Obscur qui visiblement signe les textes) ont répété leur grand froid pour nous le souffler en plein visage, quoique leur musique soit plutôt du genre brûlante, voire torride.
Distribué dans le monde entier par les bons soins des infatigables Satanath Records, ce The Ceremony Of Worshiping vous propose donc de plier genou devant le malin pour lui prêter allégeance, et gageons que le grand cornu doit être fier de ses rejetons qui ont bien appris la leçon.
Laquelle ? Celle d’un Black violent, assez direct, qui toutefois ne crache pas sur quelques orchestrations qui enrichissent sa violence crue. On sait le BM de l’Est âpre et brutal, mais les CADAVERIS ont su le plier à des désirs harmoniques indéniables et séduisants, transformant donc leur premier essai en affirmation d’identité assez prononcée.
Certes, les riffs circulaires et acides y règnent en maîtres, les blasts se taillent la part du démon, et le chant se veut aussi caverneux que des incantations d’un samedi soir de messe noire, mais on sent en arrière-plan et en filigrane une réelle volonté de se démarquer de la masse grouillante de combos anonymes.
Non que le trio fasse preuve d’une originalité flagrante mais ils ont l’intelligence de ne pas noyer leurs morceaux dans une redondance inutile, et gardent toujours en vue la barre des quatre ou cinq minutes, ce qui permet à leurs compos de rester concises et efficaces.
Ambivalence d’une grandiloquence indéniable et d’un feeling Punk qui reste accroché aux guitares, telle est la dualité de ces sibériens qui n’ont peur de rien, et surtout pas du froid. Sur des trames qui rappellent le MAYHEM le plus glacial mais aussi le EMPEROR le plus impérial, nos amis brodent quelques fantaisies rythmiques et mélodiques (« Acies Sigillum »), mais foncent souvent bille en tête en s’en remettant au métronomique débit d’une boite à rythme dont le son ne handicape pas leurs velléités de grandeur (« Aka Manah Voice », déluge de haine ininterrompu qui s’écrase sans prévenir sur un final dronique).
En gros, les CADAVERIS maîtrisent leur BM, et savent exactement là où ils veulent l’emmener sans montrer aucun signe d’hésitation.
On a droit à des relectures assez classiques de thèmes déjà exploités par le passé, mais qui se veulent transfigurés (« Dies Irae », dont l’intro peut rappeler X morceaux connus sans qu’on parvienne à mettre un nom dessus, mais qui dérive vers un BM malsain évoquant les débuts de la scène scandinave et les exactions européennes de la même époque), mais aussi à des aveux plus ou moins directs (« Black Death », un des meilleurs du lot qui transpire de vilénie et s’offre quelques passages chaotiques vraiment effrayants).
En gros, ce The Ceremony Of Worshiping peut se concevoir comme un témoignage de la bonne vitalité de la scène BM underground Russe, qui n’en finit pas de réclamer sa part du gâteau des ténèbres depuis une dizaine d’années.
Rien de particulier à en signaler, mais une demi-heure qui passe très vite avec un groupe qui a réussi à trouver le son qui lui convient, et qui ose proposer quelques thématiques malsaines surnageant dans un océan de ténèbres harmoniques.
Avec en cerises noires deux petites perles en entame d’album. D’abord la fausse intro/vraie chanson « Nonexistence » qui distille l’ambiance avec la parcimonie d’une guitare en arpèges, avant de déclencher un orage de violence orgasmique qui laisse l’instrumentation se déchainer d’une orchestration ample et dense, puis « Worship To Qayin » qui au contraire verse dans une sobriété qui aiguille sur une fausse piste de Black/Death rude et rudimentaire.
Une construction globale évolutive donc, qui apporte une plus-value à ce disque qui je l’espère, attirera l’attention des fans sur CADAVERIS, qui pourrait quelque part incarner un certain futur du BM local.
En plus, l’album est disponible en version physique pour cinq petits euros chez Heretic Rex, alors pas de quoi se gêner si on peut faire vivre les petites structures et les petits groupes sans avoir à se ruiner.
Et je vous assure que pour la somme demandée, vous en aurez largement plus que pour les pauvres deniers que vous allez investir…
Titres de l'album:
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